Remue en mai

Fermer les yeux, se souvenir (feindre de se souvenir), depuis juin, de ce que fut remue en mai.
Commencer par un oui, un tremblement de l’air, un écho : celui d’Aude Pivin àVirginia Woolf, réécriture et accompagnement, méditation.
Poursuivre par l’apparition, la partition mouvante de Dita Kepler (mais qui est-elle vraiment ?), travail àquatre-mains – et plus – d’Anne Savelli et Joachim Séné.
Ainsi, ici, la page se met en branle, les lettres dégringolent ou tournoient, ça remue au sens propre, ça fait désordre ? Espérons-le : « tout ce qui est puissant dérange  », comme le note Pascal Gibourg dans sa belle chronique consacrée àl’Apprenti Sorcier de François Augiéras – un livre qui serait « le dérangement même dont rêve toute bibliothèque  ». Livres dérangés, dérangeants, qui traînent et qui entraînent, comme le rappellent les contributions de Raymond Penblanc et Jacques Josse àla chronique initiée par Dominique Dussidour et Nicolas Buenaventura.
Remue en mai, où continuent de se côtoyer joyeusement, parfois de se répondre, les échos du présent le plus actuel – rêves collectés par Yan Allegret, livres chroniqués, tels Fission, de Romain Verger, hommages (de Jacques àJosse àAlain Jégou récemment disparu), et les retours sur ce qui nous constitue en tant que lecteurs, retours sur des figures qui nous auraient marqués, telles celle de Blanchot , dont le dossier s’est enrichi d’une belle contribution de Frédéric Neyrat : « C’est maintenant ».
Ainsi, en mai, c’est maintenant, c’est toujours maintenant : maintenant que s’écrit et se poursuit le passionnant chantier Sade de Dominique Dussidour, maintenant que s’écrivent et se poursuivent les travaux de tous les auteurs en résidence, relayés, accompagnés par remue, maintenant qu’au-delàdes écrans, en chair et en os, donc, s’organisent des rencontres, ici, ou là, autour de Marilyn ou de Michel Deguy – (àmoins que ce ne soit l’inverse).
À l’instar de L’ordre du jour, ouvrage de Benoît Casas dont Bruno Fern propose une lecture attentive, le présent de remue continue de s’écrire de bribes de voix présentes ou de voix oubliées – jusqu’àce que l’on prenne le temps, entre deux gouttes de pluie, de fermer les yeux, pour se souvenir… (ou de consulter la page facebook des lecteurs de remue.net où sont très soigneusement consignées toutes les mises en ligne).

p.s. et toujours plane
l’ombre du
Général Instin avec sa Villa qui est un leurre, et qui s’affiche dans tout Montpellier ce prochain week-end pour un bouquet final.

26 juin 2013
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