Dominique Quélen | [wazo]

Imaginez un papier qui aurait été plié selon certaines règles, par exemple pour qu’on y voie un signe ou mot qui était dispersé àla surface apparaître régulièrement àun angle toujours le même, puis découpé par endroits pour ajuster les juxtapositions de plis, puis déplié, replié encore pour faire quelqu’opération et présenté àplat enfin ; c’est àune suite d’opérations de ce genre (mais non celles que vous venez de lire) que s’est livré Dominique Quélen dans cette suite de textes où les oiseaux, àl’image de l’obsession de certains peintres, reviennent toujours. Pour le goà»t des alignements, des pliages et dépliages, mais surtout pour celui de l’étrangeté dans la langue, et bâtir avec.
LG.



Oiseau


Voici l’heure. Un trop énorme oiseau mincit. Fait-il autant de poids ? Une telle masse ou sorte de masse qu’on sait qu’il montre. Une faille va dans l’os naître et ouvrir ça. Toi et nous voyons le ramassis se déplier facile en deux. Notre grand cÅ“ur est pour qui sinon le gros ? À le voir on aurait peur. Qui voir plus ? Puis le traduire. Pour un mètre grand comme trois en entier déplier toujours et le cÅ“ur vient. Et il faut ouvrir et creuser. L’os sans faille est ànous. Il est le mot qu’il faut. Sorte enfin de telle extirpation de la vie un fait caché ! Oiseau et arme ont un bec. Le voici.





Le récif ! Quel bel aspect avec oiseau volant ! De haut est une proie facile au fond du parc ou sur l’eau. Vois une image où tu souris. Le parc ou l’eau. C’est tout vanité. Un autre endroit àobjet vivant ou ayant vécu puis eu froid. Notre accès de fièvre au début est le règne délicieux du temps. Tu es vivant et tu as réagi en vivant encore. Avec du savoir on règne sur le cÅ“ur. Au bas est l’accès libre. As-tu eu ceci et l’ayant vois-tu l’objet disparu ? Autre travail où tout frémit. Deux ou dix-huit souris traversent. Une congère est sur le feu. Ça fond vite. Une proie liquide sort de l’eau. L’oiseau est dans un bel état. Finis-le.





La plus exacte leçon du poème de repos est àl’arrêt. Si un oiseau va être àmoitié parmi la mort ? Tout fin et sec ? À de tels cas de son genre oui. Vol va être ou est déjàcomme une voix qu’il faille prendre dans quoi ? De l’air ? Car l’ordre donné si naturel aboie. Des échecs des choses tu sors ici des choses vives puis des ors un naturel calme. L’ordre est soigné. L’eau coule dans quelque faille invisible. Une fortune. C’est làpour un vol facile. Un son apparaît et de ce fa àla fin il fait un la. Si près sont àdemi un oiseau et l’air ou l’eau où il a de faire sa leçon soif. Fais-la.





La blancheur se forme. Auras-tu de l’aube ou de l’expression d’ombre parmi peu d’éclairage ? À un mètre est un oiseau mort. Il se cache. Il se détache le pied sur la nuit. Tu l’entends de l’ombre qui n’est plus. La vision claire apparaît et disparaît. À moins que trois égale deux ? Et du plâtras d’un mur est tombé ? Notre blanc mur est ceci sur du sol àune égale distance. Moins de feu entre et fuit. La claire conscience plus bas est l’ombre d’elle-même. L’objet coule sur lui. Je détache l’endroit où se tient un oiseau vivant. J’ai un choc àforce d’évanouir. Ombre égale ombre. L’écart est un de la série. Forme l’eau. Bois-la.





Oiseaux


Pas nécessaire d’examiner des oiseaux sur ou dans l’ordure. La pluie ou la neige me vont. Sinon quoi ? À l’à-quoi-bon ? Envers qui ? À de si superbes traits presque lancés au loin pour rien nous n’espérons pas arriver ici. À jamais tu n’as qu’àt’essayer àfuir. Porte-leur après ton départ un air. Mais ce départ tarde. Et leur tentative va àun vocable qu’un ciel jamais n’a vu arriver au bois. On n’a pas vu. Pour des dés lancés en deux traits il y a plus de dix àl’envers qui y sont. L’as-tu vu sinon en de la neige du moins de la boue ? Et dans plus d’oiseaux tu as moins d’ombre aux pas.





Un joint va au départ puis on s’étrangle. On est dedans. En fait je grimpe dans du fil. À la fin et avec joie j’ai vécu puis j’ai noué ce fil. Par où sont étranglés les os ? Quels premiers os ou oiseaux vont ? Qui fuit ? Que trouvent-ils ? Les faits sont plus réels. De beaux soupçons vers nous sont émis. Des vers ôtent de beaux vêtements plus doux. Lis-les. Où ne trouvent pas les os qui vont ? Oiseaux crus. Premiers venus sont les morts. Ce sont eux. L’os a ce début. Et puis rien. Une joie repose dans la beauté et dans le simple fait de voir. C’est déchiré. Il s’agit du départ du chiffre un.





Ø


Tu apportes les coupes. Nous et le soir venons. Bois entre nous et un coup vif. Le moment a ton feutre ici. Toi et moi écrivons les mots une ou deux fois. Puis sont absents de noirs bouillons comme ça. Ayons une facilité de forme au moins. De la bonté. Du travail correct de travers puis la main dans la main existante. J’ai notre main ici. Tu peux la saisir. On a de l’exact travail dessus. Ça a de la vraie forme. Et voilàqu’une bonté est comme des ifs noirs ! Voyez ! Où sont celles par deux autour ? Et les natures avec et le sol ? Feutre glissant est le temps. Vivez et changez de bois avant demain le sec. Tu coupes. Que ce soit tu.





Nous avions des sommes quand la fin arriva. Aie bien entre puis dans des poches nos restes. Des ordures pendent ou leur produit sous l’eau sent les odeurs. Des gravats giclent et conviennent. Cherchons moins en surface pour nous égarer. De l’os émerge. Un équivalent d’os de poulet agite la chair et une nature hostile. Quelle nature ? Toi et nous. La seule beauté de cet équivalent. Ça réagit de l’œil droit. Nous voyons mieux en haut. Cherchons des résidus. Et ça ? Ou gravats ou éboulis. Les dés. C’est sous la tête. Moi ou quelles ordures entassées ? Nos mains sont dans un oiseau. Bien sà»r avec un fin sac nous sommes sortis de nous.





Au départ et au milieu du corps de quoi ? Tu as la réponse ? La vie dans ce qu’on appelle ceci est brève. On a àprofusion ! À chaque durée un instant. Soyons dans l’écart de cet âge ou d’un autre. Vois ton état. De l’eau. Qui suit et qui précède ? L’eau et nous oui. On suit et précède la durée. C’est mort là-dedans. C’est plus mort qu’un jet de la pierre qui suit notre ombre. Et ton eau précède une réalité qui part. Quel état aurait un autre aspect ? Ou cet aspect qui dans le même instant change àchaque mouvement peu àpeu ? L’eau est cette eau qu’on avale. À la vie est possible la fin àle milieu si à+ le = au.





Ce spectacle àvélo est bien. Est-il beau de l’admirer ? L’instrument n’a qu’àfaire qu’on soit. D’une laisse je vais près. Rêves-tu d’être mieux ? Un os plie. Je bois très vite en ayant et en ayant eu soif. Fait-on si peu àforce ? Mais la vie est une langue parlée. Une loi et une torsion vont ! Quelle torsion montrerait une belle langue ? Ça existe ? La loi attachée àun seul fait ? Oui et l’ayant constaté on en jouit. Un bois fait mourir un personnage. D’un coup ! Près d’ici ! Laisse la réalité. On n’a jamais qu’un instrument. C’est bien. L’individu s’est blessé àvélo. Qui était-ce ?






Des extraits de [wazo] ont été entendus la première fois, lus par l’auteur, au festival de poésie de Bazoches le 7 juillet 2013, ce qui nous a donné envie d’en lire plus et d’en publier ici de nouvelles pièces.

De Dominique Quélen nous avons publié :
Loque
Câble àâmes multiples
Des second et premier (1)
Des second et premier (2)
Formes froides

Et on peut l’écouter lire des extraits de Loque, de Finir ses restes et de Alèses.

Dernier ouvrage publié : Les Dispositions de la loi, Invenit éd.



20 décembre 2013
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