VOIX D’AVON

VOIX D ‘AVON


J’ai choisi la photo de David Millerou, directeur du service pédagogique du Château de Fontainebleau. Souriant, il pose avec ses clés, ouvreur de portes et de pages, nous disant d’où nous venons, psychopompe des souvenirs royaux : nos rois aimaient la peinture , la musique , les livres , les humanités, autant que la chasse ; Fontainebleau est dans cette dualité si moderne : présence de la nature divinité tutélaire, croyance en la grandeur et au progrès de l’homme.

Des élèves du collège l’ont rencontré, ils écriront cette rencontre au château, notamment les Français Langue Seconde, des jeunes venus d’autres pays et d’autres continents ; qu’ont-ils vu ? Ces regards croisés nous permettent de nous voir tels que nous sommes.

Car en réalité tout part d’ici. Du lieu.

« Voix d’Avon  » cela veut dire rencontrer les gens, et être rencontré, ôter la neutralité en considérant que « Ã§a parle  », que tout le monde a quelque chose àdire, qu’on peut s’inspirer mutuellement : l’écrivain en résidence et la communauté des personnes concernées, les collégiens et tous les acteurs de l’action pédagogique, artisans de cet éveil àla voix.

Le Château, ce sont des voix.

Les voix de la Renaissance.

Avon c’est près de la forêt mystérieuse, et l ‘Histoire contemporaine n’a pas fini d’être comprise, éclairée, pour nous et ceux qui vont nous succéder : ici pendant la deuxième guerre mondiale, les évènements qui donnèrent lieu au film de Louis Malle « Au revoir les enfants  », la résistance du Père Jacques qui voulut sauver les enfants juifs sont toujours présents. Et nous avons visité la maison de Mallarmé àValvins, où le poète se recréait et naviguait tous les week-end.

Je parle de poésie, je parle aussi de la voix, car la radio fait partie intégrante de mon parcours et de ma quête d’existence par l’écriture. Écrire c’est se faire exister, ne pas refuser sa singularité, ni l’identité qui est ce qu’on nous a dit, la mémoire de ce qui a été vécu en commun dans un groupe humain.

Nous évoquons des formes d’écriture : Le No japonais, la poésie lyrique , l’entretien, la lettre, le haïku. Sans oublier que le vers n’est pas toute la poésie, le vers est aussi dans la prose quand elle devient un art (cf. Mallarmé) et que le travail de la forme vise àfaire consister la littérature.

Une écrivain, Véronique Pittolo, fera un atelier d’écriture sur le thème de « la collection  ».

Le musicien Alain Michon aidera àcomposer des notes sonores.

Les collégiens sont invités a écrire leur Carnet de notes, qui est une façon de se donner une perspective sur soi-même.

Nous ferons avec les adultes une visite du château ou je ferai des liens entre les lieux, le labyrinthe du château et la poésie française : interviendront probablement Ronsard, Du Bellay, Racine, Lamartine, Hugo, Nerval .

Nous ferons peut-être un grand carnet avec toutes ces tentatives : VOIX D’AVON.


Le Pélerinage littéraire , est une forme poétique au Japon : il doit rassembler plusieurs éléments :
1)
la mélancolie
2)
des citations de la poésie ancienne,
3)
des choses vues dans la réalité,

4) des mots àdouble sens : exemple l’idée d’escalader, exercice matériel qui peut prendre un sens spirituel, ou la présence d’un arc en ciel, frontière entre deux zones ;

Avon rassemble ces données. Nous ferons un pèlerinage littéraire.

Geneviève HUTTIN . Avril 2015.

3 avril 2015
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