Texte de Laë ticia V

Elle est là, assise sur le rebord de la fenêtre. Tu la regardes, appuyée contre la porte. Tu te demandes ce qu’elle fait, tu te demandes ce qu’elle pense. Qu’est-ce qu’elle peut bien écrire àlongueur de journée, dans ce journal vieilli ? Elle semble ne pas être complètement présente, comme si elle était plongée dans ses pensées àtoute heure. Elle ne te remarque pas. Son stylo court sur le papier àune vitesse folle. Aucune hésitation, aucune douleur, mais de l’inspiration. Elle est entrainée dans un monde qui est le sien. Pas de laisser-passer, pas de limites, pas de barrières. Elle s’échappe, et puis s’enivre de ce sentiment de liberté, de tranquillité. Plus rien ne l’arrête, plus rien n’est interdit. Son monde est façonné àson image, comme sur mesure. D’un coté, c’est elle qui l’a choisi. De l’autre, elle ne pouvait pas faire autrement. C’est venu naturellement, dès son plus jeune âge, sans qu’elle puisse y faire quoi que ce soit. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir qu’elle adore ça. C’est ancré en elle, ça fait partie de ce qu’elle est. Lorsqu’elle sortira de ce monde, la joie sera le seul sentiment qu’elle éprouvera. Pourtant, elle ne sera pas sortie de la pièce. Elle sait ce qu’elle fait pendant que tu te poses mille et une questions. Elle est un mystère. Mystère que tu aimerais résoudre car justement, tu ne peux pas voir que le mystère, c’est ce que tu as sous les yeux.

Laë ticia V.

10 mai 2016
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