Jehan Bseiso | Printemps arabe, Plongée arabe
Jehan Bseiso est poète, chercheuse et travailleuse humanitaire palestinienne. Elle vit actuellement à Beyrouth.
« Printemps arabe, Plongée arabe » a été publié par Madamasr et traduit de l’anglais par Henri jules Julien.
De Jehan Bseiso, lire aussi Après Alep.
Printemps arabe, Plongée arabe
et les 500 noyés près de Malte en septembre 2014.
(1)
Mon amie appelait de Sanaa, de Gaza, du Sinaï, de Homs.
Elle disait : les rues sont pleines de notre sang.
Nous n’avons pas d’eau et nous n’avons pas d’électricité.
Elle disait : papa maudit le jour où ma tête a chu de ma mère en ce monde
Habibi, quand il a fallu fuir Mossoul pour la troisième fois nous avons décidé de faire de nos corps nos demeures.
Sur le bateau mort finalement.
Je chuchote à ton échine les noms des villes que nous n’habiterons plus : Jaffa, Alep, Falloujah, Benghazi.
À la dérive, en mer.
Le sel pique nos cils.
(2)
L’eau fraie sa voie sous ta peau.
Lentement, puis d’un coup.
Les vagues font danser ton corps.
(3)
Bassem a tenu aussi longtemps qu’il a pu.
Jehan Bseiso