Magazin

Je feuillette les magazines du Val d’Oise, officiels, officieux, récupérés au gré des présentoirs, en vue de ce projet « Â Grand Paris  », si loin, si proche (In weiter Ferne, so nah).

On y parle bus, logement, agriculture, gastronomie, artisanat, concerts, théâtre, conso (apocope destinée àaccélérer le mouvement de ladite consommation).

On y voit un chasse-neige qui ne chassera bientôt plus rien. Ou les papillons peut-être ? Je pense àVladimir Nabokov sur les prairies suisses, filet àla main, vantant la chasse aux lépidoptères, activité discutable en ces temps de perte de biodiversité : « Â Ainsi un paysage se met àexister doublement : en tant que lieu sauvage et charmant et en tant que territoire d’un papillon  » (extrait d’un entretien avec Alvin Toffler paru dans le Playboy de janvier 1964).

De qui l’ÃŽle-de-France - appellation déjàsurannée qu’il nous faut remplacer par « Â Le Grand Paris  », plus tendance - est-elle le territoire ? Des humains, naturellement (?), et de cette autre part du vivant, englobée dans un seul mot, les animaux, animots dont nous, êtres humains, faisons également partie. Serpent qui se mord la queue. Serpents enroulés qui singeraient, signeraient la double hélice de l’ADN, selon quelque théorie anthropologique, cosmique et farfelue.

Revenons ànos magazines - papiers mâchant les forêts, encres troublant les eaux. Ils nous rassurent sur la capacité du Val d’Oise to entertain ses administrés comme ses visiteurs : théâtre, musique, expositions... J’y cherche l’inspiration pour le projet évoqué en haut de cette chronique. Ne la trouvant pas, je me dirige vers la galerie commerciale « Â Les 3 Fontaines  », un jeu de piste qui nous emmène vers la chronique suivante...

Céline Lafon

13 avril 2017
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