Chacun sa route, chacun son chemin

La question du grand paris ne m’a jamais intéressée. C’est pas que c’est inintéressant, mais j’habite loin de Paris et je trouve déjà que la ville est Grande. Alors politique du Grand Paris c’est pas très parlant, et ça fait même plutôt peur aux ignares qui, comme moi, sont de l’autre coté de Paris.
Je connais un petit chemin comme beaucoup, un chemin de terre ou les vieux se baladent, ou les enfants apprennent à faire du vélo. Isolé du bruit, coupé du monde, on y est tranquille. Les gens qui l’emprunte savent que c’est une chance d’avoir pourtant si près de la ville un chemin comme celui ci. Un chemin qu’on sait emprunté et inchangé depuis des siècles. A mi parcours, une vierge qui côtoie ortie et chapelet semble nous dire merci d’être venu jusqu’ici la voir. En guise d’offrande, les plus fidèles ont laissé le cadavre de leurs bouteilles.
On y est bien parce que déjà on est sous une vierge et c’est pas tout les jours, mais surtout parce qu’au loin, à cadence régulière, le phare de la tour Eiffel vient le temps d’une demi seconde percuter notre rétine. C’est beau. Et je me dis que si le Grand Paris, c’est faire que les villes rayonnent entre elles, c’est peut être pas si terrible.

Benjamin Luzu

13 avril 2017
T T+