Un passage. Un passage de sà»reté, un passage...

Un passage. Un passage de sà»reté, un passage emprunté mille et une fois. Un passage ou une arrivée d’eau. Un curieux endroit. Un endroit comme on n’en fait plus. Mais il est là, tout près et il nous tarde d’y arriver. Ce sont les gens du coin qui le connaissent. Toi, tu es un Parigot. Tu ne dois pas le voir. Hé, je te rappelle que je suis tout aussi àma place que toi. Ouais, peut-être mais je suis sà»r que tu ne connais rien àrien. Tais-toi donc. Montre-moi au lieu de bavasser. Tu te souviens de quoi on a parlé tout àl’heure ? Oui, oui. Oui, j’te dis. Si tu me montres le passage, je te laisserai approcher ma cousine. Mais juste lui parler et c’est tout. Toi aussi tu m’as promis. Juré. C’est pas parce que tu as deux ans de plus que tu dois te croire tout permis. Ma cousine, elle est spéciale. Spéciale ? Du genre celtique ? Arrête vieux. Toi et tes légendes du roi Merlin. Arthur, t’es bête ou quoi. Ah pardon, c’est automatique chez moi. C’était une vanne. Mouais, c’est ce qu’on dit. Bon l’Parigot, te voilààl’endroit dont je te parlais tout àl’heure. C’est pas français ce que tu dis. Hé, c’est qui le plus vieux d’entre nous. C’est moi, OK. Tu me dois le respect le plus total. Respect de mes deux, oui. Quoi ? J’ai bien entendu ? On fait demi tour tout de suite si c’est ça. Trop tard, on est devant le passage. Et alors, sà»r que t’auras tout oublié d’ici demain. Que tu crois, j’ai une mémoire photographique. Mais bien sà»r. Bon trêve de plaisanteries, j’veux voir ce dont tu m’as parlé. T’es sà»r de toi ? Ça fout la trouille un petit peu. Je te préviens juste. Et alors, j’suis costaud moi. Arrête de bavasser. De bavasser ? C’est bien un mot de Parigot ça. Bon t’arrêtes, tu deviens lourd là. J’ai de l’éducation moi. Moi aussi. Le voilàton passage. Je sais, tu me l’as déjàdit. Avance ! Pourquoi tu ne viens pas avec moi ? Tu dois le découvrir tout seul. Si tu veux te faire adopter par la bande, il faut que tu passes par tous les obstacles qu’on a rencontré. Vas-y maintenant. Vas-y j’te dis. Me pousse pas. Oh, la chochotte. Je sens le truc àplein nez. De quoi tu parles ? Hé, j’ai entendu un bruit ! Ça doit etre un oiseau ou un chevreuil. Mouais, je sens surtout le purin. Hein ? T’es un malin, toi. Un joyeux drille. Allez-y les gars, tabassez-le.

Solène Lécuyer.

6 juin 2017
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