Paradoxalement, ils étaient trois. Deux...

Paradoxalement, ils étaient trois. Deux auraient amplement suffit.
L’entrée du belvédère était morcelé de cartons et autres objets des plus distrayants dès lors que l’on marche dessus. Le calme n’était pas leur fort et le silence non plus. Occupés àdistraire le chien, ils ne prêtaient pas attention àla silhouette cachée dans la pénombre. Ils ne regardaient pas non plus le point rouge posé au niveau du coeur du plus petit des trois. Ils ne cachaient pas leur impatience. Ce moment allait être leur moment de gloire. Voler un bâtiment avec un tel cachet était leur principal soucis. Ils se préparaient depuis de longs mois en établissant des plans tous plus fous les uns que les autres. Rien ne les préparaient àce qu’ils allaient découvrir ce 11 novembre 1959. Strictement rien. Le point rouge tenait en joue Danny qui ne regardait rien d’autre que le candélabre d’origine. Personne ne pensait àcet instant que l’assaut serait des plus violents. Personne n’avait songé que sur cet île au beau milieu de la nuit, il y avait une base militaire sur-entraînée. L’île était déserte disait-on. En vérité, Danny, Marius et Olga ne connaissaient rien àrien. Des amateurs aux gants experts. Oui mais voilàun hold-up, ça se prépare de bout en bout. L’angoisse n’était pas leur fort. L’échec ne faisait pas parti de leur plan, loin s’en faut. Tous exultaient déjàde voir leurs efforts récompensés. Seulement, ils n’étaient plus seuls depuis environ deux heures. La chose qui se préparait àattaquer ne pouvait être définie. Elle n’avait plus rien d’humain même si l’arme qu’elle tenait dans les pattes était tout àfait aux normes. La chose avait été humaine mais les expériences l’avait transformée en un monstre indéfinissable. Plus rien n’avait d’importance sauf le désir de se venger de tout. De tout ou de quelqu’un ...

Solène Lecuyer

20 juin 2017
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