Benoît Artige | Figures libres, Jacques Derrida

Voilà : désormais je peux avouer ce que Jacques Derrida me confiait la tête dans le bac à shampoing – car il ne voulait être coiffé que par moi – : « mon petit, sachez que ma seule et véritable angoisse dans l’existence est de perdre mes cheveux », ce en quoi il avait tort de s’inquiéter car il a toujours conservé malgré les années ― je le dis d’autant plus facilement que je n’y étais pas pour grand-chose ―, sans teinture, ni brushing, cette incroyable chevelure d’un blanc neige à l’origine de son succès.

14 juin 2018
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