un regard distrait sur le net

Sur le net, une vitalité littéraire qui élargit la bibliothèque et fait aussi douter ceux de l’édifice ancien.
Tant pis. Ne pas lire le mol article de la revue papier qui rend de la fatigue. S’énerver un peu tout de même

Quelque chose sur l’écran se cherche, s’égare parfois, se trouve, se rencontre. L’animal remue. Ainsi :

Les quelques bifurcations panoramiques à travers des pratiques artistiques de Catherine de Pomparat qui déplient les paupières et obligent le regard.

La bonne compagnie des textes de Jacques Josse, Bref, un endroit où l’on se sentait bien, ailleurs, un peu comme chez soi.

Et Claude Favre qui nous animale et oblige à la boue des mots.

Blogs narcissiques ? Littérature bêlante ? Mâchouiller encore les mots de Pavese :

Tu es comme une terre
que personne n’a jamais nommée.
Tu n’attends rien
si ce n’est la parole
qui jaillira du fond
comme un fruit dans les branches.
 [1]

Ici encore et là, les mots ne pleurent pas mais tentent. Alertent. Ne s’affichent pas comme sachant mais pouvant encore.

La littérature qui ne laisse pas de repos, comme la mémoire d’Hélène Bezençon qui se heurte à la ville Allemande, Berlin, toujours en chantier.

Et des textes qu’il faut affronter sans détour comme avec Sami Sahli, cent grammes de suicide et se reconnaître sur l’étal du boucher ?

Et les histoires fantômes qui s’écrivent à plusieurs mains. Mirage collectif autour d’une étrange fiction. D’autres mystérieux personnages qui viennent boire à cette source, celui-là se nomme Isodore Ducasse, dit Lautréamont.

Remettre aussi sur la pile du haut les livres qui ne se contentent pas et se frottent à ce monde qui nous a été donné : « Ici, tout doit être petit : petite ville, petite bourgeoisie, petite industrie… petit et associé à d’autres petits, voilà le secret. ». L’auteur, Claudio Piersanti.

Découvrir et se laisser tenter par l’extrait du dernier livre de Dominique Berthet évoquant André Breton et son influence sur l’imaginaire Antillais.

Et parce qu’un simple clic le permet, ramenons à la surface de la toile les entretiens avec Patrick Chamoiseau, infatigable guerrier de l’imaginaire et aussi Aharon Appelfeld qui rappelle qu’écrire sur la mort exige le moins. Tremblements du monde.

Oui. Tremblements du monde.

10 avril 2008
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[1Cesare Pavese - La mort viendra et elle aura tes yeux