11 – Rêve de Marion, 33 ans

Il faisait nuit, j’avais le sentiment qu’on m’observait de l’extérieur par la fenêtre, c’était très inconfortable.
Puis au pied du lit – qui était contre le mur de la porte – il y avait une grande armoire à miroir dans lequel je voyais des enfants perdus qui n’étaient pas dans la chambre.
Je leur tendais la main pour qu’ils reviennent dans la chambre et soient sauvés.
Je savais pertinemment que ces enfants étaient bloqués dans l’autre dimension.
Une dimension virtuelle genre Disney land guimauve où ils étaient condamnés à ne jamais évoluer.
Je ne sais plus trop ce qu’il se passait ensuite, puis à un moment donné je me suis élancée vers une affiche en volant comme Superman, le poing en avant (!!?) et je suis rentrée dans l’autre dimension via cette affiche.
Là, c’était comme un vaste parc d’attraction dans un écrin de verdure vallonné, très beau, ciel bleu, genre la pub pour Volvic ou l’interface Windows XP.
Il y avait des enfants partout qui se baladaient ou faisaient la queue pour une attraction.
Beaucoup d’entre eux buvaient du Coca dans des gobelets cartonnés type fast-food, d’autres portaient le pull bleu des Ross Nye Stables.
Ils avaient entre 6 et 10 ans.
J’ai demandé a un petit garçon s’il voulait voir ses parents, il ne savait pas trop, mais je l’ai pris dans mes bras en lui disant qu’ils seraient si heureux de le revoir. Une petite fille m’a dit qu’elle habitait là maintenant et qu’elle ne voulait plus jamais revoir ses parents. C’était très bizarre. Comme si cette dimension d’illusions et de rêves Disney débiles avait définitivement fâché les enfants avec leurs parents.
Il y avait quelque chose de la fête foraine dans Pinocchio.
Je survolais le parc avec le petit garçon sous le bras, à la recherche d’un autre enfant que je pourrais encore ramener dans la réalité.
Je regardais tous ces enfants. Ils étaient si nombreux et le parc n’avait pas de limite. La vision s’étendait a l’infini. J’étais très triste.
Je me suis réveillée.