4 — Conversation publique avec le PEROU
Prédation et démocratie — Jean-Paul Curnier à l’espace Khiasma
Rencontre autour de la sortie du livre collectif Considérant qu’il est plausible que de tels événements puissent à nouveau survenir — Sur l’art municipal de détruire un bidonville
En présence de Sébastien Thiéry et de nombreux auteurs

Réalisation : Jean-Paul Curnier et Sébastien Zaegel.
Pour faire suite à la première rencontre organisée à l’initiative de Jean-Paul Curnier autour du collectif PEROU [1] (Pôle d’Exploration des Ressources Urbaines), Sébastien Thiéry est revenu à l’Espace Khiasma nous parler du recueil de textes dont il a pris la direction, et qui venait de paraître chez Post-éditions. Rassemblant les contributions d’écrivains, de philosophes, d’artistes, d’architectes, de paysagistes, de chercheurs, de poètes, de journalistes et de metteurs en scène, c’est au décryptage des huit pages de l’arrêté municipal n° 2013/147 (placardé le 1er avril 2013 à l’entrée du bidonville de Ris-Orangis et annonçant la destruction de celui-ci deux jours plus tard) que cet ouvrage collectif a été consacré.
Accompagnés par certains de ses auteurs, Jean-Paul Curnier et Sébastien Thiéry ont présenté les visées de ce livre et les principes qui en ont guidé la fabrication, et sont revenus sur cette entreprise de traduction d’un texte portant l’estampille de la République qui, sous couvert de raison, prétend que c’est pour leur bien que les occupants de ces habitations « indignes » doivent être évacués.
[1] Le PEROU
Association loi 1901 fondée en septembre 2012, le PEROU est un laboratoire de recherche-action sur la ville hostile, conçu pour faire s’articuler action sociale et action architecturale en réponse au péril alentour, et renouveler ainsi savoirs et savoir-faire sur la question. S’en référant aux droits fondamentaux européens de la personne et au « droit à la ville » qui en découle, le PEROU se veut un outil au service de la multitude d’indésirables, communément comptabilisés comme cas sociaux, voire ethniques, mais jamais considérés comme habitants à part entière.
Avec ceux-ci, le PEROU souhaite expérimenter de nouvelles tactiques urbaines — nécessitant le renouvellement des techniques comme des imaginaires — afin de fabriquer l’hospitalité tout contre la ville hostile. Alors que se généralise une politique aussi violente qu’absurde, action publique aux allures de déroute n’ouvrant que sur des impasses humaines — expulsions, destructions, plans d’urgence sans issues, placements et déplacements aveugles, etc. —, le PEROU veut faire se multiplier des ripostes constructives, attentives aux hommes, respectueuses de leurs fragiles, mais cruciales relations au territoire, modestes, mais durables.