55 - Modern Oblivion

Série de notre époque en voie de déshumanisation accélérée, sur laquelle plus rien n’adhère, ni la beauté, ni le mal absolu...


 

« L’Autre soir, dans un bar, j’ai vu un vieux Cubain parler de la révolution àlaquelle il croyait encore, bien qu’il indiquât avec pudeur qu’elle n’avait pas été accomplie. Il y avait sur son visage toute la beauté de quelqu’un qui n’avait pas abandonné ses rêves.  » (Antoni Casas Ros, Le théorème d’Almodovar, Gallimard 2009)

Mon frère Alceste Nairobi, juste rentré de Fort-de-France, me parle du colibri madère qui dépose, certaines nuits, de petites baies rouges dans l’oreille du dormeur, quand le vent du sud se met àsouffler et que la mangrove relâche des émanations mortelles pour les Européens récemment installés. Il y a dans ses yeux toute la tristesse des libertés àconquérir.

« Les cÅ“urs vilains sont si hautains que, plus on les estime et plus on les prie, moins ils vous apprécient, et plus on les sert, plus ils vous déconsidèrent. Mais quand ils sont abandonnés par autrui ils ont vite fait de rabaisser leur orgueil. Ceux qu’ils méprisaient leur plaisent : alors ils sont domptés.  » (Guillaume de Lorris et Jean de Meun, Le roman de la rose)

 









 

25 mars 2009
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