#8. La contraction temporelle






- Il est un schizophrène, un bon à rien, un faiseur, une marionnette, un exhibitionniste, un excentrique,
un moqueur, un obsédé. Il ne pense qu’à ça d’ailleurs. Il est là … Il est là pour nous jouer la comédie
- Devons-nous avoir peur de ce qu’il pourra nous demander ?
- Réponse oui. Oui oui oui. Eh ben …
- Je n’ai rien voulu dire, c’est vous qui m’avez demandé. C’est vrai mais.
- C’est vrai c’est comme ça. Oui.
- Ah bon – vous avez honte ou quoi
- Pourquoi honte ?
- D’être dans un drôle d’état
- Exorbité. L’air que vous prenez est exorbité.
- Souriez, vous êtes filmé
- Je ne vous le fais pas dire
- Non
- Non pourquoi ?
- C’est préférable vous avez gagné
- Sans blague
- Oui
- Qu’est-ce que je gagne si vous permettez !
- Vous gagnez … vous gagnez, j’hésite
- Pourquoi ?
- Je ne peux pas être sûr si vite comme ça que vous ayez envie de lui ?
- Si
- Si quoi
- J’ai envie
- Si vite, ouf
- Vous l’avez dit
- Ouf Ouf.
- Voulez-vous me dire autre chose encore ?
- Je voudrais dire du mal mais …
- Du type devant nous qui s’apprête à jouer sa comédie ?
- Lui !
- Non pas lui il est si fragile, si enfantin, un mauvais commentaire pourrait lui percer le cœur.
- Pourquoi alors ? Est-ce que vous croyez que cet acteur peut s’ouvrir le monde en faisant ce qu’il fait ?
- Ecoutez-le quand il parle, je crois entendre que nous sommes à l’extérieur et qu’il va nous faire entrer
- Vous avez raison. Allez, moi j’ai décidé une fois pour toute.
- Décidé quoi ?
- De compter avec lui voilà
- Moi aussi c’est oui. Oui, oui oui, j’ai envie.
- C’est palpable
- Merci
- Pourquoi
- De l’avoir dit pardi.
- Vous voulez qu’on vous caresse ?
- Vous avez deviné
- Il se fait confiance ce gars – et ça nous tient comme une caresse
- Il nous montre … une direction.
- Au fait j’y pense encore – ce gars est peut-être le plus grand acteur du monde !
- Ah Ah Ah ! Très drôle
- Pourquoi ?
- Je ne pensais pas à ça, je me disais que venir ici assister à une comédie avec ce gars
- Ce schizophrène ?
- Oui oui c’est ça, eh bien c’est comme sentir les ennuis avant même qu’ils se précisent
- C’est l’intelligence naturelle dont vous parlez – vous êtes en alerte
- C’est ça que je suis à votre avis ?
- Oui
- Comme au lit avec …
- Ah AH AH c’est drôle encore !
- Ensuite car il y a un ensuite, il nous faudra penser à nous consoler
- A ce propos tout de suite je pense à une fille brune une fois dans le train dodue douce probablement juteuse
souple et parfumée – slip mauve O slip ! Avec des seins paroxystiques sous le chandail noir.
- Tout ça et pourtant c’est lui seul qui peut d’un coup se faire ou briser sa réputation
- Se mettre en pièces, mais avant il se donne du bon temps.
- Ah fameux oui c’est fameux.
- Est-ce que vous pensez qu’il pourrait y avoir quelqu’un dans la salle avec qui il aurait pu avoir des relations sexuelles ?
- Pourquoi non, en voilà une belle histoire d’amour
- Je me sens en pleine forme à présent.
- Il y a de la magie sur scène.
- Oui la chimie scénique fait un effet magique
- Un effet sexy
- Vous l’avez dit
- Je reconnais les vrais acteurs
- Ah oui ?
- Bien sûr, celui-ci ce schizophrène, laissons-lui faire son travail !
- En est un.
- Je voudrais en voir de toutes les couleurs
- Vous verrez …
- C’est une idée fixe vous savez
- Laissons-lui faire ses borborygmes !
- On va s’entendre avec lui.
21 mars 2012