Alain Marc | En fin de compte – Retour de Saorge

(photo : voà»te intérieure, monastère de Saorge, Alain Marc 2011)

Alain Marc écrit des poèmes, des essais, des nouvelles et effectue des lectures publiques. Il vient de publier un essai sur l’œuvre de Bernard Noë l. À Saorge, il a travaillé plus particulièrement sur un cycle de 15 poèmes de plus de 1500 pages. On peut écouter des fichiers sons et visionner des vidéos et prendre connaissance des publications de ses écrits en cours.


En fin de compte j’aurai privilégié la sérénité, grandement influencé sà»rement, par ce lieu même de la montagne et du monument, tout imprégné qu’il est de son occupation et de son élévation entièrement consacrée àla retraite spirituelle. Vie en vase clos pour la plupart du temps, avec les autres membres de passage, àdéambuler dans les seuls couloirs ou en cas de besoin dans le cloître. Le matin au coin de la terrasse sous le soleil déjàbien haut, les autres moments de repas le plus souvent dehors àl’ombre de l’arbre ou des arcades le midi quand le soleil était trop chaud. Mais aussi avec les animations culturelles du lieu, le plus souvent musicales et parfois de très haute qualité. Cette impression de vivre hors du temps, seulement rythmé par son propre travail, avec cette drôle de sensation de sortir ànouveau dans le monde de la vie dès franchi le parvis pour effectuer quelques courses, et cette voiture stationnée en contrebas parfois totalement oubliée pendant plus de quinze jours… La vie se suffisant àelle-même, seule alimentée de son activité interne, des bonjours et des discussions entre résidents. Et tous les jours, pendant donc plus d’un mois, presque deux, samedis et dimanches compris. En fin de compte, c’est bien d’une retraite, d’écriture, qu’il s’est agi sans que je le veuille vraiment, ou le conduise, par une quelconque volonté ou prévision autre que celle que les jours qui se sont égrainés un àun d’eux-mêmes, ont amenée. Saorge restera pour moi cette expérience que seule une semaine en écriture commune autour de la nouvelle, où on pouvait chacun écrire jour et nuit, au tout début de mon parcours, il y a donc plus de vingt ans, pourra y être associée comme antécédent. En fin de compte, j’aurai toujours écrit le jour puisqu’ayant arrangé ma vie pour, mais au milieu des autres tâches de l’écriture, de contacts extérieurs dépassant même le plus souvent l’activité elle-même d’écriture. C’est cette expérience là, d’être coupé du monde et de ne seulement écrire, que je repartirai de ce séjour chargé. Et rempli.

Alain MARC, 13 juillet 2011, monastère de Saorge

22 août 2011
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