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direction gare de l'Est

 
sommaire des chroniques de Dominique Hasselmann
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La gare de l’Est est à 8 minutes à pied, il suffit d’enjamber le canal où un pêcheur médite sur le fait que ça ne mord pas, et l’art graphite s’est comme multiplié dans la nuit (hier soir, pique-nique géant, il en reste des canettes vides, des boîtes de hamburgers, des cartons de pizzas, mais les hommes verts de la mairie de Paris sont déjà à l’œuvre).
Le couvent des Cordeliers est magnifique, normal que ce soit également le siège de l’Ordre des architectes. Dans le hall ferroviaire, pub pour le nouveau TGV Est.

 


J’achète mon journal, au retour un Japonais peint avec minutie l’église (la pagode de chez nous) au carrefour de la rue du Faubourg Saint-Martin. Le long de l’eau, un arbre s’est fait écrire dessus : juste retour des choses.
En rentrant, j’ouvre “Libé”, en dernière page Fred Vargas (photo Olivier Roller), ça change de l’article du dernier “Télérama”, groupe “La Vie-Le Monde”. Le 30 juin, nouvelle décision concernant Cesare Battisti.

DH, 26 juin 2004

 

Et coda :

“Quand le plein est fait, le train compte à voix basse et se décide, sur un soupir. Avec son nez de boxeur, avec sa barbe dure, avec son sternum sombre, avec ses astéries majuscules, avec ses seins plein d’huile brûlante, avec ses icônes qui s’allument, avec ses lampes dans toutes leurs niches, avec ses hommes saignants de houille, la locomotive fait une belle image, comme une lettrine d’enlumineur. Les signes et les lettres sont tous aux fenêtres. Le wagon-bar suit la métaphore. Le wagon arrière a ses trous en rubis, sa conjonctivite et son souffle noir.
Un grand appel d’air plein de limaille. La nuit retombe comme un chien mort. Il a été tué le long des rails. Où est-il ?
Invisible, tu peux t’asseoir sur le ballast.
Par-delà les murs, on voit maintenant pleurer les fenêtre de la ville.”
Léon-Paul Fargue, “Le piéton de Paris”, Gallimard 1932, réédition Folio N°1376 (1982), chapitre “La gare”, page 275.