balade photo direction gare de l'Est |
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La gare de l’Est est à 8 minutes à pied, il suffit
d’enjamber le canal où un pêcheur médite sur
le fait que ça ne mord pas, et l’art graphite s’est
comme multiplié dans la nuit (hier soir, pique-nique géant,
il en reste des canettes vides, des boîtes de hamburgers, des cartons
de pizzas, mais les hommes verts de la mairie de Paris sont déjà à l’œuvre).
J’achète mon journal, au retour un Japonais peint avec
minutie l’église (la pagode de chez nous) au carrefour de
la rue du Faubourg Saint-Martin. Le long de l’eau, un arbre s’est
fait écrire dessus : juste retour des choses. DH, 26 juin 2004
Et coda : “Quand le plein est fait, le train compte à voix basse
et se décide, sur un soupir. Avec son nez de boxeur, avec sa barbe
dure, avec son sternum sombre, avec ses astéries majuscules, avec
ses seins plein d’huile brûlante, avec ses icônes qui
s’allument, avec ses lampes dans toutes leurs niches, avec ses
hommes saignants de houille, la locomotive fait une belle image, comme
une lettrine d’enlumineur. Les signes et les lettres sont tous
aux fenêtres. Le wagon-bar suit la métaphore. Le wagon arrière
a ses trous en rubis, sa conjonctivite et son souffle noir. |