Entravés / Charles Pennequin

Paroles et portraits recueillis par Charles Pennequin autour de la question du travail.


On savait - François Bon nous avait transmis l’info en octobre 2005 - Charles Pennequin délocalisé, quelque part en Zup Sud àRennes, plus précisément au centre culturel Le Triangle, àdeux cents mètres àpeine de l’usine S.T.M. (délocalisée, quant àelle, àSingapour).
Sur place, Pennequin, allant de rencontres en lectures, marchant du boulevard de la lutte àla place de Zagreb, écoutait, scrutait, dessinait, transcrivait et tranchait dans le vif des réalités. Son sujet : le travail et ses alentours (l’absence de, la recherche de, le refuge, la fatigue, l’aliénation, le dégoà»t, etc.) qui, on le sait, occupent presque tout l’espace disponible au quotidien. Pour le dire, il n’a pas besoin de beaucoup de mots. Il lui suffit de capter ceux des autres et d’en donner quelques bribes en regard des 30 portraits (un par page) qu’il croque ici d’un trait sà»r, précaire et précis. Ces hommes, ces femmes aux faces expressives ravalées par l’auteur de Bibi (rappelons-nous : « personne n’a jamais été si peu Bibi que moi-même »), ce sont les Entravés « travaillés depuis la naissance », en douceur, de façon pernicieuse et efficace, qui évoquent ce qu’il en est pour eux du travail.

« On n’a rien àvoir avec le travail
sauf peut-être le fait de ne pas en avoir. »

Si tous semblent, au final, offrir une même gueule de bois ànotre regard, cela n’a évidemment pas grand chose àvoir avec l’alcool.


Entravés : éd. L’instant T / Le Triangle

30 avril 2006
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