Veiller sur le langage un
entretien Jean-Marie Barnaud / Emmanuel Laugier (extraits)
[...] Vous avez consacré des
essais à Hölderlin, Rilke, Char, Bonnefoy, du Bouchet… Ce
sont des poètes pour qui écrire revient finalement à se
détourner des leurres que les représentations du
langage favorisent, à se confronter à la “ réalité rugueuse ” (Rimbaud).
N’y a-t-il donc plus de rêve dans le fait d’écrire
?
Je ne suis pas certain que la nécessité d'étreindre
la “ réalité rugueuse ” soit encore compatible,
pour Rimbaud, avec l'écriture, quoi que puisse laisser entendre
Illuminations; l'étreinte chez lui mène au désastre.
En tous les cas, ce que dit Adieu, c'est que c'en est bien fini
maintenant, oui, des rêves anciens, et que toute la littérature
mérite d'être soupçonnée; or je crois
que s'exprime, dans cette lecture-là de l'expérience
rimbaldienne, quelque chose d'essentiel à la poésie
contemporaine dans ses versants post-surréalistes, qu'ils
soient formaliste ou lyrique : c'est en effet ce soupçon
qui l'habite en secret, soupçon dynamique si l'on veut,
qui consiste à ne plus adhérer spontanément
aux grandes voix, aux postures, aux modèles anciens porteurs
de rêves, mais à travailler à rendre la langue
poétique disponible pour un partage du monde tel qu'il est
ici et maintenant: non plus des rêves, sans doute. Mais plus
fort que cela peut-être, une “utopie ”, cette
utopie d'un sens à inventer dans un monde réduit à son
obscénité économique, et contre les malheurs
de l'Histoire.
Vous avez toujours insisté sur le fait que la poésie
ne devait pas s’enfermer dans un travail exclusif sur/dans
les mots, mais être dans la réception sensible
de cette réalité extérieure muette, environnante,
de ce dehors ordinaire…
Le livre récent de Christophe Bident, Reconnaissances (Calmann-Levy,
2003), analyse dans ses premières pages les conditions de l'exercice
de la parole, de ses pouvoirs, dans l'environnement quasi totalitaire et
répressif de la communication : il a une expression que je reprendrais
bien à mon compte, parce qu’elle me semble définir
l'espace spécifique de la poésie. Il dénonce en effet “ l'absence
de veille sur le langage ” comme un trait caractéristique
de la communication. Eh bien c'est pour moi le rôle de la poésie
que d'exercer cette veille, et même et y compris de la poésie
dans ses aspects les plus ludiques. Ce en quoi elle est une force de résistance.
En particulier dès que, se retournant sur elle-même, elle
interroge ses pratiques, met en question leur capacité à saisir
justement le contemporain, et doute de sa légitimité.
Cependant je crois aussi que c'est en effet dans ce que vous nommez la
réception sensible du dehors qu'est engagé l'essentiel du
poème. Bien entendu, oublions les fantasmes des postures égotistes,
et même la vieille mystique de la création (“ Qu'on
nous laisse tranquilles avec le poieîn et autres balivernes ”, écrivait
Celan à Hans Bender) : il me semble que l'écriture est de
nos jours à la fois plus humble, plus inquiète, et en même
temps plus intransigeante quant à ce qu'elle refuse. Cependant,
c'est dans cette expérience, dans cet affrontement au dehors, et
y compris le plus quotidien et le moins encombré des artifices d'une
poétique, que peut faire retour ce qui est à mon sens la
vraie querelle du poème, soit l'évidence de sa propre étrangeté,
l'énigme qu'il révèle dans cet affrontement de la
langue et du monde. C'est là le lieu des questions terribles que
creuse la poésie, et que rappelle Ingeborg Bachmann dans ses Leçons
de Francfort, quand elle ajoute que là où ces questions
ne se font pas jour, “ alors rien ne s'est fait jour… ”
Les poètes de la jeune génération vous semblent-ils
encore exercer cette veille sur le langage… ?
Certainements, s'ils sont poètes... Je pense par exemple aux emportements
iconoclastes de Sophie Loizeau, à l'insolence d'un Guglielmi, à cette
façon qu'a Jean-Pascal Dubost de redresser la langue depuis son
origine (c'est pour lui le 16ème siècle), toutes distances
d'humour où se disent à la fois la défiance et la
ferveur. Quelquefois aussi un abandon aux rythmes les plus simples pour
soutenir la gravité et l'exigence, comme chez Florence Pazzotu...
Mais il y aurait peu de sens en fait à dresser une liste, et beaucoup
d'incongruité. Quelque chose me paraît commun aux jeunes poètes
: le refus de se laisser abuser, ou comme retourner, par "La Poésie".
Cela peut même passer par une sorte de provocation à décider
qu'on conservera des formes presque classiques, et en tous les cas le vers,
pour dire la déambulation ou l'errance modernes dans la ville, comme
déjà chez Cliff...
Le rapport à la ville est devenu important chez de nombreux
poètes, pour vous également Aux enfances du jour…
J'ai été initié à la poésie, affaire
de génération, par la lecture, entre autres, de Char, de
Hölderlin, de Rilke et des textes de Heidegger ou de Jean Beaufret: Approche
de Hölderlin, dans sa version de 1973, est un livre que j'ai énormément
lu. Je ne renie certainement pas la puissance de ce questionnement. Mais
les écritures contemporaines posent différemment, sans que
cela soit au fond contradictoire, la question du sens. Et la posent à partir
d'une expérience du rythme. Il s'agit de savoir comment le poème
peut accueillir le rythme du réel, du monde, tel qu'on l'appréhende
dans l'approche la plus quotidienne, et témoigner justement de lui.
Ce que j'admire par exemple dans l'écriture de François Bon,
qui développe une poétique de l’urbain, c'est comment
elle se tient constamment à hauteur de cet enjeu. Et ce que j'aime
chez Apollinaire, par exemple, c'est l'idée que la modernité n'a
des chances d'être humaine que pour autant que le poème aura
assumé, jusque dans la dissonance, les rythmes du monde.
“ Assumer les rythmes du monde ”, comme vous dites,
est-ce l’un des soucis éthiques de l'engagement poétique
?
Requalifier la langue, c'est-à-dire travailler à en débusquer
les clôtures idéologiques ou esthétiques aussi bien
que les incongruités du moi, est sans doute un défi éthique.
Et c'est aussi la rendre apte à “ secouer la torpeur ” (Mandelstam).
Cependant la question n'est pas de témoigner pour ceux qui n'ont
pas la parole. Ce militantisme-là n'est pas celui de la poésie.
Il y aurait comme un risque d'utiliser la souffrance comme un alibi pour écrire.
Je me suis toujours débattu dans ce dilemme. Parvient-on jamais à rendre
ce son juste? La tâche est sans fin. Je pense à ce que disait
Rilke du travail de Cézanne, qu'il opposait à celui des peintres “ d'atmosphère ”.
Chez eux, le tableau dit : “ j'aime cette chose ”. Chez Cézanne,
il dit simplement: “ la voici ”.
Mais comment arriver à montrer cette chose, La Sainte
Victoire pour Cezanne, par exemple, sans vouloir tout enfermer dans
une forme préconçue ?
J’ai essayé de montrer justement dans un texte (Petite
contribution à une déstabilisation de M. Jourdain ),
qu'il y a un rapport à l'écriture, dans la création
contemporaine, dont la nécessité est comme antérieure à toute
notion de forme. Cette idée, du reste, que c'est l'avancée
dans le travail qui invente le texte en devenir et que tout se passe comme
si l'écrivain se laissait peu à peu investir par un inconnu
que Bonnefoy nomme “ l'autre de sa parole ”, on la trouve chez
des gens aussi différents que Claude Simon ou du Bouchet. S'ouvrir
aux rythmes du monde ce serait accepter de perdre ses positions de maîtrise,
ses savoir-faire et ses références. Cela conduit à des
pratiques marginales, atypiques, et susceptibles de plus de fidélité peut-être
au dehors.
Mais le numérique, par exemple, la virtualisation des
espaces d’écritures permettent aussi ce déplacement
des champs…
Il n'est pas impossible que, dans cette perspective, les supports
techniques et l'Internet soient une aide pour la jeune création. Les textes
s'offrent là sans médiation, dans une sorte de disponibilité extrême,
voire dans un abandon. Et par conséquent dans une extrême
fragilité qui décuple le désir de leur saisie immédiate,
accélère les échanges et renvoie aux oubliettes les
brouillons palimpsestes.
Néanmoins le souci demeure pour moi entier
de savoir comment faire coïncider, avec la rumeur de cette tension,
le temps, le silence et la solitude du travail, lequel exige la reconnaissance
d'un autre rythme
encore, plus secret, plus intérieur. C'est bien cette écoute-là aussi
qui fait le caractère unique de chaque voix qui parle.
Propos recueillis
par Emmanuel Laugier
Une parole juste
humaine, par Jean-Marie Barnaud
Une
parole juste humaine est paru dans Libération le samedi
13 mars 2004.
Samedi
Longue marche ce matin dans les collines aux formes douces
qui dominent la vallée de la Charente. Au-delà des champs à la
peau noire ou grise tout juste travaillés pour les semailles
de printemps, avec cette rectitude du geste que d'Aubigné, un
voisin, admirait tant, l'horizon plus lisible que jamais. C'est toujours
le même sentiment lorsque je reviens dans ce pays: son adéquation
secrète avec un rêve de joie qui me travaille et dont
la terre respire. Mais rêver la joie est-ce encore possible,
n'est-ce pas tout simplement le vestige d'une confiance puérile.
Cela dit, printemps pour printemps, pourquoi ne pas s'appuyer sur la douceur
d'ici, où les champs sont propres, comme le dit l'étymologie
de Chaniers, le village où je suis revenu pour dix jours, pourquoi
ne pas se reposer sur la justesse de ce travail afin d'inventer l'espoir
pour lequel parie l'autre printemps, celui des poètes?
Or le réel découd le rêve: j'apprends que la Centre-Europe
qui doit relier à l'océan l'est lointain va cisailler ces
collines de quatre voies de béton. Poète, diras-tu: "quelle
désolation s'abat sur nous"? Non, ce serait la protestation
des faibles. "Quelle parole", plutôt, "quels rythmes
de la parole, inventeront le chant de ces lignes tout en gardant cette
terre contre la violence technologique?" Voilà l'enjeu de la
poésie: c'est vers là que se tourne notre espoir.
PS. Sur une page du Figaro, croisé les sosies Bush et Blair côte à côte,
raides comme au musée Grévin. Me suis demandé qui
leur cirait si magnifiquement les pompes.
Dimanche
Le rêve d'hier appartient-il à la doxa des "intellectuels" dont
tel ministre a récemment fustigé la "colossale finesse"?
Son ricanement, à celui-là, m'a renvoyé à l'ironie
dont Montesquieu écorche son capitaine du commerce triangulaire
lorsqu'il lui fait dénoncer les "petits esprits" qui protestent
contre la raison économique d'alors. Je l'ai signée, moi
aussi, la pétition des Inrockuptibles. Du fond de campagne où je
me trouve je n'ai pas le sentiment d'appartenir à une coterie parisienne. Ça
me fait bien rire. Et du reste la plate-forme que dessinent 70000 signatures
ne relève plus tout à fait du groupuscule.
Ce matin, une fois chargés les poêles, les cheminées
et la cuisinière, car la vieille maison vous impose des procédures
archaïques, on relit les dernières épreuves du futur
livre de poésie à paraître l'été prochain à Cheyne.
Et c'est toujours, à voir retourner vers soi cet étranger,
le texte imprimé, la même surprise et la même inquiétude,
quelle que soit par ailleurs la confiance qu'on a dans l'éditeur
qui vous épaule depuis plus de vingt ans. L'étrange texte
vous dit depuis la distance qu'instaurent ces épreuves au kilomètre:
prends tes responsabilités; oui, c'est bien toi qui as écrit.
Mais quoi donc dans tout ça est vraiment nécessaire, le titre,
l'architecture de l'ensemble, le détail? La seule question, c'est:
est-on toujours au monde, toujours fidèle au monde, seule exigence
qui légitime l'écriture.
Lundi
On ne nommera pas ceux dont la rumeur des procès ou
les singeries sur podium font l'actualité dans l'horreur ou
la bêtise; ce devrait être un principe éthique.
Ni nommer, ni montrer. Rappeler seulement les mots de Simone Weil sur
Hitler: le rêve de tous les faux grands hommes et des criminels
est d'entrer dans l'Histoire; plus on parle d'eux, plus ils y sont. "Distribuer
autrement le sentiment de la grandeur", telle serait l'exigence,
mais Weil ajoute aussitôt qu'une pression sociale "aussi
lourde que celle de l'atmosphère" aliène ce beau
désir.
Je regarde avec émotion la photo que publie le supplément
du Monde consacré au "siècle de Dali". Elle date
de 35. On y voit discuter Breton, Dali, Crevel et Eluard. C'est encore
le temps de la poésie conquérante; je devine dans ces regards
croisés l'intransigeance qui fut leur vérité et dont
Char témoignera un peu plus tard ainsi: "je ne plaisante pas
avec les porcs". Injonction toujours pertinente. Mais la poésie
contemporaine est plus humble; elle se défie des postures prophétiques,
soupçonne de mascarade les images et la rhétorique qui les
véhicule; une telle hauteur la met mal à l'aise. Sa faim,
c'est une parole simplement humaine.
On a tout dit de la journée des femmes. Au risque de paraître
phallo/miso/gavé, ou tout simplement vieux con, j'avoue me demander
depuis longtemps s'il y a une spécificité de l'écriture
féminine, au sens où Deleuze parlait d'un "devenir femme" de
l'écriture. Question à poser par exemple aux neuf écrivaines
que Grands fonds a publiées. Tiens, je la leur pose. On verra qui
parmi elles lit Libé. Et ce qu'en penseront mes amis de remue.net.
Mardi
Pas besoin de chercher loin ce matin pour savoir ce qui mérite enfin
qu'on tienne parole contre la dérive obscène et chaotique
des nouvelles, à défaut peut-être d'avoir appris où et
quand se taire, et c'est la boucle de Van den Heede, ces 24.300 milles
courus d'un seul souffle; et dont sa voix légère et amusée
a ponctué les rendez-vous radiophoniques avec l'amabilité bienveillante
et distante à la fois de ceux, à nouveau, "qui ne plaisantent
pas avec les porcs". Je vais vous dire: le petit plaisancier qui s'émerveille
naïvement d'avoir vu pointer quelquefois la Giraglia sous son étrave,
c'est à peine s'il ose se représenter l'enthousiasme de ces
marins si constamment fidèles à eux-mêmes. On devine
leur solitude et leurs souffrances; mais moi, je pense surtout aux joies
de VDH, je me figure des joies qui durent des jours entiers à chevaucher à rebrousse-mer
et vents la houle longue du Pacifique, joies qui vous coupent le souffle
quand vous voyez passer sur votre arrière l'un des grands caps;
on dit que dans les 50es il chante, VDH, et moi je pense que souvent l'évidence
a dû le saisir qu'il y était vraiment, là où en
effet on ne plaisante plus, là où il fallait qu'il soit,
où bien peu ont le courage de se tenir. Là où on chante.
D'où la joie. Et merci à lui.
Mercredi
Aujourd'hui, retour vers le sud en suivant d'un coup d'aile la pente de
l'autoroute, neuf cents bornes en très bonne compagnie: traversant à 12
h. les vertes prairies de la Charente où Hölderlin reconnaît
sa patrie, puis, à Pons, les carreaux mesurés d'Agrippa.
13h45, c'est Bordeaux et Montaigne, pour moi donc, j'aime la vie; 14h07,
La Brède et le baron appliqué à disséquer
sa langue de mouton, rêvant aux Troglodytes, à la vertu
qui toujours nous manque, ce que confirme France Info; 16h20, Montauban
sur babord, on évoque Serres et les gravières de Garonne;
16h.35, beau hasard objectif, Lodéon fait entendre le Requiem
de Dvorak alors qu'on traverse Toulouse à l'heure où elle
et Serge Pey aux bâtons de paroles, avec des milliers d'amis, portent
en terre le bon Nougaro.
A partir d'ici la langue chante contre la barbarie d'où qu'elle
vienne, trobar clus et Cathares confondus, et on arrive à Carcassonne
où veille Bousquet, un homme grand, c'est une vie manquée, à bon
entendeur salut; suivant la voie Domitia, on passe Arles, on salue Suarès,
le dormant des Baux, et puis on entre dans la nuit, on s'y égare
même faute d'avoir vu à temps les bons panneaux; la fatigue
vient, on oublie de songer aux alliés substantiels, dans le lointain à gauche,
Char, Jourdan, Jaccottet. On se couchera passé 1h., des bandes blanches
plein la cervelle, mais se disant aussi que, décidément,
on se connaît beaucoup d'épaules pour nous aider à vivre.
Jeudi
Sur la route, hier, je me demandais aussi comment tenir d'une seule main
les fils du réel, comment coudre d'une voix tenue et juste ce
tissu dont la trame sans cesse se déchire; la route trace un graphe
abstrait, ouvre un temps artificiel, on s'y assoupit dans l'illusion
d'une coulée heureuse, de la vitesse et du temps maîtrisés
sous la seule domination des faucons crécerelle et des buses tout
proches.
Et puis ce matin, à nouveau, et comme de juste, c'est Madrid.
Dans ce poème, écrit il y a peu, le réel m'impose à nouveau
de changer un mot; là où j'avais écrit "l'étrange",
l'Histoire impose "l'horreur":
Ici ou là-bas
c’est toujours le même monde
et l’horreur
enfoncée comme un coin
dans le jour banal
Vendredi
" Terreur sans nom", titre Libé ce matin.
Mais pas sans mots. Quelle cohorte en effet pour tenter de saisir ce qui
pourtant semble dénier toute légitimité à la
parole, que de mots contournés où la langue s'affole, déconnectée
de ses sources, ne pouvant plus rien faire d'autre peut-être que
laisser tourner à vide les métaphores et s'inventer un idiome
pauvre pour l'indicible: le territoire espagnol n'est plus un sanctuaire,
le terrorisme connaît des cellules dormantes, ce qui se passe serait
surréaliste, l'attentat est aveugle. Et que dire en effet quand
celui qui me tue est sans visage?
L'espoir, Jean-Pierre? Le voici: que nous soyons fidèles toujours,
malgré tout ce sang flagellé sur les murs, à une promesse
jusqu'ici pourtant jamais tenue, à une aurore imprévisible,
mais dont la lueur imaginée nous tient debout sur le tranchant des
heures. L'espoir, oui, aussi fragile que celui dont Verlaine, par deux
fois dans le même poème, fait briller la pointe vive. Verlaine,
ce clochard extrême, cet ivrogne attelé à l'absinthe
qui fut sa fée verte, Verlaine qui nous rassure ainsi. (Et pourtant,
dix-huit ans auparavant, dans Paris sous la neige, à l'aube d'un
26 janvier, la poésie s'était pendue rue de la Vielle-Lanterne.)
Mais Verlaine, donc, qui écrit:
L'espoir luit comme un brin de paille dans l'étable
(…)
L'espoir luit comme un caillou dans un creux
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