Pierre Drogi | Les huns (deux)
«
il y a deux races : celle des hommes et celle des assassins .
ou plutôt
non : il n’y a qu’une race
aux pensées d’araignée
de derrière
–
douteuse –
hommes du souterrain
démons de la perversité
sortis soudain de leur fond
défaits de leur gangue
●
indescriptible raildu fleuve
plein d’atomes de mouettes
agités
une hydrographiehasardeuse
dessine
(des rus penchésdes sacs d’alluvions et de sable)
partout des asphodèles poireaux de chien
l’émiettement natif
et vif
de vosges déposées
dans leur
sable
au lieu-dit Les DésertsDounia ne tue pas .
fougères naissantes
pas dépliées
,
gauches
,
malhabiles
●
la femme de Praxias réduite aux yeux qu’on a guéris
front de marbre muré dans un pilastre
de grès
–
mais où reste la bouche ?
du fond bleu des yeux de marbre
« lumière
lumière
chérie »
regarde –
« il n’y a qu’une race »
regardeon a tracé
une ligne
à la craie
comme je m’extrais
–
comme je passe à l’homme
»