Terrasses àParis

(La souris grignote sur une table.)

De jour, dans un pâle soleil, près du café, son ombre paraît s’étendre. Elle est même comme détournée puisque l’acte de baptême reste anonyme : sans doute l’idée d’un édile municipal féru de culture, voulant rehausser le parfum de la croissanterie ouverte àcôté. Le nom d’un écrivain (pour qui repère l’allusion) fait joli dans le décor, àl’entrée du musée auquel on accède rarement, après avoir grimpé quelques marches, rue Rambuteau.

Lautréamont, n’est-ce pas un inventeur ?

Mais la grande surface attire plus les visiteurs vers le bas, tant qu’elle porte encore son nom et même si son enseigne devient verte ailleurs. Les clients descendent sur l’escalier mécanique qui mène dans la grotte marchande et croisent les acheteurs qui remontent avec leurs provisions dans des sacs plastiques. Les produits culturels représentent actuellement 40 % du chiffre d’affaires de l’entreprise, les produits techniques 60 % : « Et àtrès long terme, les positions du livre sont menacées par la numérisation  », indique Libération du 28/9.

L’avenir est donc dans le luxe. Un sac àmain Gucci ou Yves Saint Laurent siglé « Lautréamont  », ce serait vraiment chic, de jour comme de nuit.

28 septembre 2006
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