Textes écrits lors de la quatrième séance, à partir de Duras

Un homme.
Il n’est pas comme les autres, il marche d’un pas lents, lourds, il ne peut pas marcher comme les autres. Il passe devant la boulangerie du coin, les personnes, à l’intérieur, le regardent d’un œil curieux mais il ne voit pas leur visages, il sont flous. Il marche toujours dans la rue regardant ses petits pieds difformes avancer tout doucement. A ce moment, une femme, elle a des talons rouges, elle passe à coté de cet homme pas comme les autres, pendant cette fraction de secondes. Cet homme regarde les grandes mains aux ongles vernis d’un rouge vif de cette femme et les compare aux siens qui sont petits aux ongles rongés. Il continue son chemin. Un peu plus tard, il rencontre un personnage de sa taille mais qui était à pattes. Ce chien, aux poils courts, était un berger Allemand, il était tenu en laisse par un être qui est flou aux yeux de cet homme pas comme les autres. Cet animal est fier, il jette un coup d’œil sur cet homme d’un air méprisant et continue son chemin, avec son mouvement de patte régulier. L’homme pas comme les autre regarde s’en aller le chien et rentre chez lui, la petite maison au bord de la route à deux rue d’ici.

Un jeune homme sort de chez lui un soir pour aller marcher le long de cette rue qui mène au grand centre commercial. La rue est longue, toujours aussi bien éclairée. Il marche bien droit et prend son temps car il n’est pas pressé. Il admire tout ce qu’il voit, tourne autour des longs poteaux qui éclairent la rue. Au bout d’un certain moment, il s’arrête face a une grande maison, sonne et une jeune femme arrive pour lui ouvrir. Elle prend sa veste et marche avec lui avec une grande élégance. Elle porte un sac qui est à la mode et qui va avec sa tenue vestimentaire. Ils continuent le long de la rue, se tenant par la main, l’un près de l’autre. Parfois ils se regardent dans les yeux tout en marchant et s’embrassent sur la joue doucement. Le bout de cette rue n’est plus loin puisqu’ils voient les personnes qui entrent et sortent du centre commercial.
Soudainement, la jeune femme aperçoit une personne qu’ils connaissent tous les deux, une de leurs amis. En voyant son regard et comportement, ils savent qu’elle est heureuse. En effet elle a un long sourire sur son visage et marche avec gaîté. Au moment de leur rencontre, ils s’arrêtent tous les trois et discutent longuement. A la fin, leur amie continue son chemin et les deux autres se promènent toujours la main dans la main.

Un enfant
Il est petit, il est mignon, il est par terre à côté de son lit, il ferme ses petits yeux bleus, il s’endort.
Une femme, sa maman le regarde s’endormir par l’ouverture de la porte. Elle s’approche le prend dans ses bras et doucement le pose dans son lit, il est bleu, bleu comme la mer, bleu comme le ciel. Elle lui fait un bisou et sort de sa petite chambre, elle marche doucement à petits pas avec ses petits pieds.
Puis un homme son père passe devant la porte, repasse et entre doucement, vient faire un bisou à son enfant et ressort, il est grand, et ne sort pas à petit pas.
Il sort et l’enfant avec son nounours dans les bras et sous la chaleur de sa couverture bleu, tourne, se retourne et dort.

Quelques personnes au bord de la plage, du côté de la marche, un endroit très ensoleillé avec des palmiers, là ou tous les voyageurs perdus se promènent cherchant un but atteindre, un objectif.
Deux hommes, un habillé clair, l’autre habillé sombre, un riche, un pauvre, tout les oppose, l’homme chic marche de façon régulière tout à son aise sans se presser, portable à la main, l’homme débraillé marche très rapidement en boitant d’une jambe comme les jeunes le font de nos jours, avec une bière à la main. Tous les deux se croisent, se regardent, se jettent un regard froid à glacer le sang, se heurtent, tous deux se retournent chacun à sa manière et repartent sans dénier s’excuser d’avoir bousculé la personne.
Ce qu’ils avaient oublié c’est qu’étant petit, ils étaient amis mais leur niveau social d’aujourd’hui les avaient séparés.

Dans un couloire infiniment long mais très étroit pour toute cette foule.
Deux femmes avancent joyeusement, papotant de tout et de rien, se faisant bousculer d’un peu partout sans se soucier de rien.
Un grand homme adossé contre un mur blanc parle, discute, rit avec des personnes inconnues aux yeux des deux femmes.
Le regard de la femme de droite croise celui de l’homme. Elle a un sentiment de tristesse, de mélancolie et d’amour. La femme de gauche donne une petite tape à son amie comme pour lui donner une forme de courage
Le couloir à ce moment parait réduire pour que les femmes en sortent le plus vite possible.
Deux femmes avancent joyeusement, papotant de tout et de rien, se faisant bousculer d’un peu partout sans se soucier de rien.
Un grand homme adossé contre un mur blanc parle, discute, rit avec des personnes inconnues aux yeux des deux femmes.
Le regard de la femme de droite croise celui de l’homme. Elle a un sentiment de tristesse, de mélancolie et d’amour. La femme de gauche donne une petite tape à son amie comme pour lui donner une forme de courage.
Le couloir à ce moment parait réduire pour que les femmes en sortent plus vite possible.

Une femme debout se trouve dans un long couloir sombre, son visage triste éclaire son visage, ses yeux, sa tête vers la bas ; sur sa gauche, un homme assis sur un bancs est en train de lire, habillé de vêtements noirs et son visage est à peine distinct à cause de son livre qui le couvre.
Au milieu un enfant souriant part et revient tout au long du couloir.
L’homme assis continue à lire et ne s’intéresse pas à son entourage mais donne des clins d’oeil.
La femme occupe toute la moitié du couloir qui commence à assombrir son visage.
L’homme assis se lève et fait quelques pas vers une porte qui était introuvable et tout s’arrête, personne ne bouge.
L’homme fait un signe à la femme et lève son visage et prend l’enfant de sa main, et les trois entrent. Le couloir est désert, vide, tout est fini.

Une vielle femme est assise dans une salle d’attente, elle est en train d’essuyer ses larmes qui ne cessent de couler
Là arrive une jeune fille qui marche et marche sans arrêt

Et une fois le couloir fini, elle se retourne et recommence à marcher dans l’autre sens.

La vielle femme, sous la vue de la jeune fille, pousse un rire de sorcière.
Quelques minutes après arrive un jeune homme qui ouvre la porte,il est vêtu d’une blouse blanche, il voit la fille et lui dit que c’est fini.
Là elle pousse un cri et s’en va en pleurant, alors que la vielle femme fait un clin d’œil à l’homme.
L’homme sourit et entre dans une autre pièce,
Il ne reste plus que la vielle femme assise sur sa chaise, elle baisse la tête et serre sa peluche dans ses bras.

Un homme,

Il est assis, il regarde un couloir, un couloir sombre et sans fin

Le sol est sale, les traces de l’usure sont présentes

Cet homme est vêtu d’un linge blanc, parsemé de rayures noires, positionnées régulièrement

Une rangée de barreaux précède cet homme

Son regard est fixe, sans le moindre signe de vie...

Un homme brun aux lèvres pulpeuses qui se balade au centre commercial Géant, lève les yeux au ciel et pose le regard sur une femme blonde aux yeux bleus se tenant debout et s’appuyant sur une barrière.
L’homme brun ébloui par le soleil ne voit que la silhouette de la femme blonde se tenant au première étage.
Un autre homme sort d’un des magasins du centre commercial ; à cet instant, l’homme vêtu d’un jean et d’une veste tourne la tête sur la femme au balcon.
Les deux hommes croisent leur regard froid et haineux, puis continuent leur chemin de sens opposé comme si de rien n’était.

Un petit homme est adossé contre un arbre. Il voit une herbe mouillée, un ciel gris. Sur le sentier d’en face un couple passe rapidement. L’homme adossé les regarde passer et tourne la tête en fonction de leur avancée. Le petit homme s’engage et suit ce couple. La pluie tombe sur son visage. Il arrive sur le sentier. Il regarde au loin ces deux personnes qui s’éloignent. L’homme les fixe sans se soucier de ce qui l’entoure. Le couple s’étant éloigné, il ralentit avec regret et retourne, sous la pluie calme, à l’arbre qu’il apprécie.

Un homme,
Il est assis face à la foule étouffante, il regarde le paysage défiler à une vitesse que l’homme n’atteindra jamais par ses propres moyens. Ses yeux jettent un regard furtif à chaque station. Il parait vide d’esprit. Il descend et longe cette rue sombre et étroite qui ne mène nulle part mais il continue.

Un bébé,
Il est allongé dans son landau, il semble dormir, mais il a les yeux ouverts. Il regarde sa mère qui le regarde, elle fait des gestes bizarres, mais il rigole.Sa mère reste toujours avec son bébé, tandis que lui il regarde le monde sans vraiment pouvoirs y entrer.
Il est toujours allongé, toute la journée, toute la nuit, tout le temps.
Un homme, avec des yeux bleus, des cheveux blancs, entre dans la pièce. Le bébé pleure, l’homme avec sa blouse blanche, prend le bébé avec précaution, alors que sa mère est effrayée, il le pèse, puis le remet dans son landau isolé et relié à des instruments « effrayants ».
Il note sur un bout de papier des choses en fronçant les sourcils. Il repart en souriant à la mère qui elle a reprit sa place à coté de son bébé en souriant.

Un Gothique, assis par terre dans le couloir du lycée. C’était à l’heure de l’interclasse. Tout le monde est en activité sauf lui. Il est seul, il ne parle à personne. Son visage est sombre. Son visage est percé de partout. Il est habillé de vêtements sombres. Ses yeux sont noirs. Il est assis et regarde les autres. Entre le Gothique et tous les autres, il y a une fille. Elle est habillée comme une petite fille modèle. Elle est naturelle, sans maquillage avec des lunettes. Elle a un T-shirt blanc et une jupe bleue. Avec son sac sur le dos, elle parcourt le couloir et se place face au Gothique. Entre eux, les autres continuent de marcher. Au milieu de tous les autres, un autre garçon. Il est géant, costaud, les yeux bleus. Il est isolé. Tout le monde s’éloigne de lui. Tout le monde a peur de lui. Il se met debout à trois pas du Gothique. Le Gothique s’éloigne peu à peu du géant. Le triangle s’agrandit. C’est la fin de l’interclasse. La lumière du couloir s’éteint. Ils sont donc trois dans l’obscurité du couloir avec au bout du couloir une lumière qui les éclaire de peu. Ils se regardent. La fille se met à marcher. Elle se dirige au bout du couloir éclairé. Le géant et le Gothique la suivent du regard. Lorsqu’elle arrive au bout du couloir, elle tourne à droite. Le géant et le Gothique baissent les yeux. Tout à coup, ils entendent un cri. C’est la fille. Les deux garçons se précipitent mais elle n’est plus là. L’escalier est désert.

La femme finit de monter les marches, essoufflée, et reste un moment immobile. Elle regarde droit devant ce couloir interminable. Entre le point minuscule qu’est la sortie tout au bout du couloir et une des immenses fenêtres laissant traverser la lueur froide de ce matin d’hiver se trouve un homme. Il est assis par terre, et le dos roulé, dort. La femme marche d’un pas rapide. A l’instant où elle passe devant l’homme qui dort une autre homme arrive. Cet homme regarde le sol, les mains dans les poches, le pas indécis, traînant, lent et fatigué. Lorsqu’il arrive en face de l’homme qui dort, il s’écroule, assommé et dort à son tour. Le bruit produit par l’homme qui s’est endormi résonne dans le couloir. L’écho rattrape la femme qui est sur le point de sortir. Elle se retourne et jette un dernier regard sur ce couloir qu’elle vient de traverser.

Dans un ancien entrepôt désaffecté, installée dans un des nombreux couloirs qui le constituent, la fille est assise, le dos posé sur un mur envahi de fissures. L’homme aux yeux verts est placé debout devant une fenêtre dont il ne reste plus que des débris de verre et un trou dans un mur.
Le couloir et le visage des deux jeunes gens sont seulement éclairés par le feu qu’un clochard a allumé dans un vieux jerricane. Un rat placé au pied du jerricane, il a les yeux fixes qui scrutent le couple. La fille assise bascule tout d’un coup sur la gauche pour se coucher sur un carton humide. L’homme aux yeux verts en entendant le bruit que vient de faire la fille en atterrissant sur le carton, se retourne d’un geste brusque.
En avançant d’un pas assez lent, l’homme aux yeux verts retire son manteau, arrive devant la fille, il reste fixe pendant quelques secondes puis il place le manteau sur le corps de la fille qui frissonne.
L’homme accroupi devant la fille se met à lui caresser les cheveux. A ce même moment, le clochard qui a allumé le feu arrive dans le couloir.
L’homme aux yeux verts bascule vers l’arrière pour retomber sur ses fesses. Le clochard se met à marcher dans le couloir en direction des deux jeunes gens ; arrivé à leur niveau il ne les regarde même pas et, comme si de rien n’était, il se place juste en face d’eux à coté du jerricane.
Le clochard tend d’un seul coup les bras pour atteindre les flammes.
L’homme aux yeux verts qui est tombé se relève et se place à nouveau devant la fenêtre en ruine.

Une femme marche le long d’une voie forestière, le vent souffle légèrement dans le feuillage des arbres. Elle semble observer les oiseaux volant d’arbre en arbre.

La brise souffle faiblement ses cheveux blonds, elle marche lentement sur le gravier blanc exposé au fort soleil brûlant.

A plusieurs mètres devant elle un homme coupe du bois mort, il se trouve plongé dans l’ombre on ne le distingue à peine.

En poursuivant sa marche, elle aperçoit dans un arbre en haut, assit sur une branche, un enfant d’une dizaine d’années.
Ces trois personnes sont presque invisibles : la couleur de leurs vêtements est la même que celui du milieu qui les entoure.

Deux personnes s’observent l’une face à l’autre.
La nuit est sombre et turbulente avec un ciel d’un bleu sombre transpercé par des nuages gris, mélancoliques, ténébreux laissant alors place à une tempête de pluies qui orne les rues de flaques d’eau.
Ces personnes sont dans la rue autour de sons communs à nos oreilles, des passants toujours pressés, des bars parsemés de personnes.
Des vents glacés ne cessent d’effleurer des visages cachés sous une écharpe de façon à ne voir la prunelles des yeux qui nous décrivent une lueur sombre, froide à une heure où les commerçants sont inexistants.
Et puis il y a un silence comme si le temps s’était arrêté brusquement d’un coup.
Les personnes se séparent et partent dans des directions opposées.

Dans une cage d’escalier, un garçon aux cheveux bruns descend tandis que la fille de ses rêves avec sa copine monte. Au moment où ils se croisent, le garçon et la fille de ses rêves se regardent fixement droit dans les yeux, on peut observer une petite lueur dans leurs yeux, ensuite le garçon continue de descendre tout émerveillé de voir qu’elle l’a regardé. Tandis qu’elle le regarde d’en haut des escaliers , il tombe, aie ! ça fait mal , les deux filles se moquent de lui, il les regarde avec un air de chien battu, il a mal a la jambe mais là où ça fait le plus mal c’est que cette lueur s’est éteinte.

La rue sombre ; non éclairée, recouverte du manteau blanc de la neige.
Le ciel, noir, obscure, hostile.
Le trottoir, humide, sale.
Puis sur le trottoir, assis côte à côte sur un bout de carton mouillé, deux hommes.
Le regard fixe, vague, les yeux rouges, avec chacun une bouteille d’alcool à la main.
La température baisse et il se remet à neiger. La rue toujours sombre et calme, le trottoir toujours sale et les deux hommes immobiles.
Puis le bruit des pas d’une femme viennent perturber ce doux silence. Le bruit est faible puis son intensité augmente au fur et a mesure qu’elle se rapproche.

Le pas cadencé et vif, elle croise ces deux homme sans esquisser le moindre geste. Les deux hommes ne la remarquent même pas, le regard droit.
Soudain, cette femme s’arête, tire une pièce de sa poche et la jette dans un gobelet.
Le bruit de la pièce qui heurte le gobelet fait réagir l’un des deux hommes. Leurs regards se croisent. Et la femme repart le pas aussi vif et rapide, et cet homme suit du regard la hâtive qui s’éloigne.

Un enfant est assis sur un banc le long d’une route qui est interminable et bordée d’arbustes. A côté de cet enfant qui chante se trouve un arrêt de bus avec une vielle dame qui attend ce bus qui n’arrive pas, elle est énervée et impatiente. Elle fume une cigarette et la seule chose que l’on voit d’elle dans cette nuit noire c’est le bout de sa cigarette.

Cet arrêt de bus se trouve au milieu de nulle part, pas d’habitation à 500 mètre à la ronde. Un vagabond s’approche en ne voyant que le bout de la cigarette de la vielle dame assise.

Elle est énervée car sa cigarette se consume très rapidement. L’homme s’installe à côté de la vielle dame sur le banc, l’enfant et le vagabond se regardent brièvement et sourient en même temps. Peu après, comme deux yeux de chat en pleine nuit, les phares du bus percent la pénombre de la nuit noire. Les trois personnages se regardent en souriant et se lèvent pour monter dans le bus.

Sur un petit sentier de montagne, à l’orée d’un lac, une femme marche. C’est au lever du soleil et une légère brise fait voler ses mèches folles. Elle avance à pas constants et au fur et à mesure de son déplacement elle aperçoit, au loin, une silhouette plus ou moins distincte. Cette silhouette, c’est un homme qui revient du refuge situé vers les neiges éternelles. L’homme est assez âgé, porte une barbe grisonnante et un chapeau recouvre la moitié de son front. Sur le bas côté du sentier, un autre homme, beaucoup plus jeune, est assis sur un rocher. Son sac de randonnée est posé à ses pieds, et il observe avec d’imposantes jumelles, l’autre flanc de la montagne. L’homme à la barbe grisonnante et la femme ne sont plus qu’à quelques mètres l’un de l’autre. Ils se rencontrent en face du rocher où le jeune homme se repose. Ils se saluent tous en même temps et l’homme qui contemplait l’autre flanc de la montagne fait remarquer qu’une marmotte vient de sortir sa tête de son terrier afin d’humer la lumière du soleil. Ils regardent alors tous les trois les attitudes de l’animal et s’échangent ce qu’ils observent comme s’ils s’étaient toujours connus : « Vous avez vu ses mimiques ? fait observer la femme. Elle n’arrête pas de se passer la patte derrière l’oreille ! Et puis ; comme elle est grosse !
— C’est normal, répond le jeune homme. Les marmottes hibernent l’hiver. L’été, elles avalent une quantité de nourriture considérable qui leur sert de réserve pour les mauvais jours à venir. »

Une femme.
Elle est dans un parc, allongée dans l’herbe bien verte, elle regarde le ciel de ses yeux bleus, elle est vêtue d’un pantalon rouge et d’un haut noir, ses cheveux son blonds, un blond très clair qui reflète la lueur du soleil. Pas loin d’elle, un homme au visage triste, il est vêtu de vêtements noirs. Il marche d’un pas lent, un pas aussi triste que lui-même. Non loin de lui, un autre homme marche, beaucoup plus vite que lui, il est assez maigre, très grand, les cheveux très foncé, les deux hommes se croisent, se jettent un regard et partent chacun de leur côté, l’homme maigre passant tout près de la femme allongée qui s’est endormie.

Un homme,
Dans ce couloir sombre.
Il avance, avance, on a l’impression qu’il ne s’arrêtera jamais.
Il parait soucieux de traverser ce long couloir sombre, sans connaître un quelconque changement de direction. Le regard fixé devant lui, les mains dans les poches, le menton dans la poitrine, il avance.
Une femme,
Dans ce couloir sombre.
Elle avance, mais dans la direction opposée, face à l’homme déterminé.
Elle tient dans ses bras un dossier de quelques feuilles.
Elle arrive face à cet homme, et entame un détour pour ne pas enrailler la démarche implacable de son homologue masculin.
Malgré son détour, du fait de la foule semi importante, elle percute de son épaule l’homme.
Lui ne bouge pas, fidèle à sa ligne droite.
Elle, entame un quart de tour, une rotation sur elle-même.
Lui, bredouille quelque chose d’incompréhensible, sûrement est-ce ses excuses.
Elle, continue, ayant repris sa marche, plus aléatoire que son précédent adversaire.
Un jeune homme.
Dans ce couloir sombre.
Il avance, face à la femme susnommée.
Il s’approche dangereusement d’elle, jusqu’à être a quelques mètres d’elle.
Les deux continuent leur route, comme pour prouver à l’autre, qu’il ne s’arrêtera pas.
Arrivant à quelques centimètres, les deux, hommes et femme, entament la même esquive, du même côté, tel un miroir. Puis, par politesse, le jeune homme indique, d’un signe de la main, le chemin que cette femme doit prendre, pour rejoindre l’autre côté du couloir.
Chacun poursuit sa route. Sans que quelque chose ne change.

10 février 1996
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