Falco / T'es cinglé
"Fils de fusillés, quinze ans légionnaire, huit ans dans la rue sans matelas"

La Douceur dans l'abîme / le livre

le site de l'ARS Nancy

On a été voler des lapins à Laxou, avec Titi et un autre copain.

Les flics arrivent en fourgonnette, la nuit. On avait chacun vingt-cinq lapins dans un sac, des petits.

Les flics : Qu'est-ce que vous avez dans votre sac ? Messieurs les policiers, je veux vous montrer.

Les lapins partent dans tous les sens, voilà les policiers qui courent après. Nous on monte sur le toit d'une voiture, on saute : on était dans le cimetière de Préville. Avec Riton, on s'est assis sur une tombe, on a joué à la bataille. Titi regardait. De l'autre côté, il y a un gardien. A huit heures, quand il a ouvert, j'ai cru qu'il allait faire une syncope.

Une fois, à Jarville, on a pris une canne à pêche, un hameçon, dix minutes après on a eu une oie, on l'a remontée. On a été chercher du bois dans la forêt, à Maxéville, et le squat où on était il y avait un bac en inox. On l'a fait cuire comme ça.

Titi, moi et le Riton, j'ai piqué une bagnole. Les flics au cul. On se retrouve à Maxéville, dans une chambre froide. On se fait enfermer, on ne pouvait plus sortir. Il faisait moins quinze. On a cassé la porte, on mis deux heures. On était en tee-shirt, on a failli mourir. On était entrés dedans par hasard, mais il n'y avait pas de poignée à l'intérieur. en haut, il y avait des crochets de boucher, c'est avec ça qu'on a cassé la porte.

L'année dernière, à Noël, j'ai sauté dans la Meurthe à Pompey, pour sauver un chien qui se noyait. Les pompiers m'ont dit : Falco, t'es cinglé, nous on l'aurait jamais fait. Le chien, je l'ai ramené vivant.