Pouchkine: "D'après Pindemonte"

traduction par André Markowicz

retour remue.net

retour page André Markowicz

Pindemonte est un poète italien, André Markowicz voit dans le titre de Pouchkine un détournement de censure - cette traduction est inédite - réservé à la consultation personnelle -

© André Markowickz

D’APRES PINDEMONTE

J’accorde peu de prix à ces droits souverains
Qui font tourner la tête à mes contemporains.
Je ne murmure pas si les dieux me retirent
Le pouvoir d’amender le budget de l’Empire
Ou d’empêcher les rois de lever des armées ;
Et je ne pleure pas qu’on ne puisse imprimer
Dans une presse libre un tombereau d’ordures
Sans tomber sous le coup d’une acerbe censure.
Cela, c’est, voyez-vous, des mots, des mots, des mots.
Il me faut d’autres droits, plus secrets et plus hauts,
Une autre liberté, plus haute, me transporte :
Dépendre du monarque ou du peuple, qu’importe ? -
C’est dépendre toujours. - Chacun son dû.
N’avoir
Pour maître que soi seul ; être en repos, devoir
Ne contenter que soi ; pour quelque honneur infâme
Ne rien devoir courber, le cou, les rêves, l’âme ;
Selon sa fantaisie, vagabonder, errer,
Admirer la nature en sa splendeur sacrée,
Et frissonner de joie, plein de larmes sereines,
Devant les créations de la pensée humaine.
- O vrai bonheur ! droits vrais !...

Eté 1836.


retour haut de page