DAPRES PINDEMONTE
Jaccorde peu de prix à ces droits souverains
Qui font tourner la tête à mes contemporains.
Je ne murmure pas si les dieux me retirent
Le pouvoir damender le budget de lEmpire
Ou dempêcher les rois de lever des armées ;
Et je ne pleure pas quon ne puisse imprimer
Dans une presse libre un tombereau dordures
Sans tomber sous le coup dune acerbe censure.
Cela, cest, voyez-vous, des mots, des mots, des mots.
Il me faut dautres droits, plus secrets et plus hauts,
Une autre liberté, plus haute, me transporte :
Dépendre du monarque ou du peuple, quimporte ? -
Cest dépendre toujours. - Chacun son dû.
Navoir
Pour maître que soi seul ; être en repos, devoir
Ne contenter que soi ; pour quelque honneur infâme
Ne rien devoir courber, le cou, les rêves, lâme
;
Selon sa fantaisie, vagabonder, errer,
Admirer la nature en sa splendeur sacrée,
Et frissonner de joie, plein de larmes sereines,
Devant les créations de la pensée humaine.
- O vrai bonheur ! droits vrais !...
Eté 1836.
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