Terre avant les oiseaux, avant les étoiles
hommage à Thierry Metz

Thierry Metz s'est suicidé en 1997 - il nous appartient de faire mémoire et garder vie, circulation, ouverture, à une oeuvre qui jamais ne déroge à l'affirmation de sens, dans son mouvement même, après Journal d'un manoeuvre, d'investir le champ poétique
merci à Jean-Gabriel Cosculluela et Michèle Sales


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Terre avant les oiseaux, avant les étoiles
présentation par Jean-Gabriel Cosculluela, avec une bibliographie

Homme dans la mémoire des feuilles
qu'importe le nom qu'on te donne ici
le nom
nageoire de ton absence
feuille parmi les feuilles
qui ondule qui danse
dans les courants de l'arbre
qu'importe cela
moi:
je recueille tes mots
au centre d'un mot
foyer de ma mort

Jean-Gabriel Cosculluela / Buée, ode pour T.M.
Michèle Sales / La trace d'un homme
Sylvie Gracia / L'homme-taupe
Didier Arnaudet / Glissements et effacements
Joël Vernet / Tu as écrit du fond de ta vie

autres liens Thierry Metz
Pierre Kobel, instituteur et poète, a initié sur PKnet les premières pages d'hommage à Thierry Metz, avec bio et bibliographie, plus son hommage personnel
aussi sur le site de Pierre Kobel, les pages qu'Anne-Sophie Migné a consacrées à Thierry Metz dans sa thèse de lettres modernes dont le sujet était Résurrection, 1941-1992, avec téléchargement
l'hommage de Thierry Guichard pour le Matricule des Anges, avec recensions de L'Homme qui penche, Terre, Le Drap déplié
hommage sur Izoland par Nathalie Diaz

merci à Jacques Ancet pour le texte-ci-dessous

THIERRY METZ
l'hommage de Jacques Ancet

 

tel me veut l’appât
de marcher
puis d’entrer comme une fourche
parmi les roses.
Thierry Metz
Tu as ouvert la fenêtre:
Tu vois des allées, des bancs,
un arbre en feuilles. Tu cherches
ce qui brille mais c’est comme
si de la fumée coulait
du soleil ou qu’une tache
montait derrière tes yeux.
Alors tu ne vois pas, tu
ne sais pas. Un homme siffle.
Le poème s’est perdu,
l’aiguille pour repriser
le trou qui bâille. Les mots
sont tombés, éparpillés
là, en bas, petits cailloux
jetés il y a longtemps.
— ou alors, non, c’est si près.
Il faudrait jouer encore.
Mais jouer, on ne peut plus.
Quelqu’un n’est pas là. Tes gestes
sont le reflet d’un reflet.
Tu tends la main, tu te penches:
l’allée, le parterre aux fleurs.
Tu voudrais voir les cailloux
de près, les couleurs, entrer
comme une fourche dans les roses.
Jacques Ancet mai 1997