écriture libre
Les cyprès de mon territoire
Les jours passent… Les jours et les nuits de ma vie… Comme les nuages blancs et empressés du printemps sont passés très vite, sans attendre, sans réfléchir, sans aucune attention à moi, moi qui suis là, dans l’attente d’une petite lumière du soleil, regardant la vitesse du temps. Il passe et m’oublie, me laisse seule de côté.
Les jours sont passés… Les jours et les nuits… Sept mois sont passés… Sept mois de ma vie et dans ma peau je ressentais chaque moment et chaque seconde du temps… Sept mois de ma vie à Paris… Paris, par le passé, était la ville de mon rêve !
Il pleut…. Il pleut sans arrêt et je suis suspendue…. Suspendue à un fil très mince et long qui vient du ciel ; moi, attachée à ce fil, je me balance et me balance. Je suis suspendue entre le ciel et la terre et mes racines sous le vent se balancent… Comme une plante seule qui refroidit… Devant mes yeux, c’est le paysage d’une plaine très vaste et blanche, une plaine inconnue et infinie… Il pleut et le ciel est couvert de nuages gris, le vent souffle et mes racines sont glacées….
Sept mois sont passés, les jours longs et les nuits calmes, et moi dans une solitude infinie, j’essaie d’être vivante et patiente. J’attendais le soleil, de la chaleur et un petit éclat de lumière qui brillerait et me chaufferait.
Les jours et les nuits de ma vie, les moments et les instants, le vent, la pluie et les nuages gris, le paysage de la plaine et mes racines sont figés et moi, je me balance….
J’ai peur ! J’ai peur de cette terre froide ! Mes racines sont peureuses de cette terre inconnue !
J’ai peur de descendre et plante mes racines au plus profond d’une terre qui ne peut pas m’accepter. Mes racines, malgré le froid et la glace, ont à l’intérieur, la chaleur du soleil de mon territoire et cette chaleur les garde vivantes et fortes. Une image tourne dans ma tête, c’est l’image d’un jour ensoleillé de mon pays, un jour de printemps et le vent souffle entre les feuilles du grand cyprès de Chiraz et moi, je me prélasse à l’ombre de l’arbre en regardant le jeu des nuages blancs avec le soleil et le jeu entre la lumière et l’ombre… Ça, c’est une image qui répète et se répète plus de mille fois dans ma tête et je ne peux pas l’arrêter. Une image qui me garde vivante et solide devant le froid.
Mais aujourd’hui, c’est un jour différent. Après la pluie, un grand nuage gris a traversé le ciel, un petit éclat est apparu, il a brillé sur mon corps ; mes racines mouillées et refroidies ont commencé à se réchauffer…
Je descends petit à petit. Je veux faire confiance à cette terre froide et inconnue. Peut-être, puis-je lui donner la chaleur orientale de mon cœur par une embrassade entre mes racines et le sein de la terre pour planter un cyprès dont les racines sont à l’occident, mais les branches toujours au soleil d’orient !
Je descends, petit à petit, c’est une embrassade infinie entre mes racines et la terre…
Texte écrit par Fereshteh Farmani.
Dans l’atelier d’écriture animé par