Exposition et lecture-rencontre avec Stéphanie Ferrat

Dans le cadre de la résidence de la Région ÃŽle-de-France de Jean-Louis Giovannoni aura lieu l’exposition des Å“uvres de Stéphanie Ferrat « Â Mesurer le vivant  », exécutées àpartie des pièces d’anatomie du Musée Fragonard de l’Ecole Vétérinaire de Maisons-Alfort. Le vernissage aura lieu dans ce musée, le 10 mai àpartir de 18h, et sera suivi, à20 h, d’une lecture-rencontre àla bibliothèque du musée, autour de l’œuvre picturale et poétique de Stéphanie Ferrat, animée par Jean-Louis Giovannoni.

A l’invitation de Jean-Louis Giovannoni, Stéphanie Ferrat, poète et plasticienne, a réalisé in situ des relevés sur des ossements du musée Fragonard. Parallèlement elle a conduit cette même démarche au musée de Gap sur les collections d’oiseaux naturalisés. Deux expositions sont ainsi organisées : Retenir les oiseaux, au Musée muséum départemental des Hautes-Alpes de Gap (18 mai - 22 septembre 2019) et Mesurer le vivant, au Musée Fragonard de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort (10 mai - 2 juin 2019). Les vitrines et espaces du musée accueilleront d’autres Å“uvres de Stéphanie Ferrat qui placent la trace, l’empreinte au centre de la création.

Leur complicité artistique est inscrite de longue date dans leur pratique. Elle a ainsi donné lieu àl’édition àtirage limité des Moches, écrits par Jean-Louis Giovannoni et illustrés et édités par Stéphanie Ferrat.

Lors de cette soirée de vernissage, une lecture-rencontre est proposée àpartir de 20h00, donnant ainsi àentendre leur territoire commun et langues particulières.

Écoutons ce que Stéphanie Ferrat dit de ce travail dans le catalogue édité àcette occasion :

’Les gestes ont été les mêmes.

Ce ne sont que des gestes simples.

Poser un fin papier japon sur l’os, le corps léger de l’oiseau naturalisé.

Avec un crayon gras, frotter doucement jusqu’àce que se révèle la trace, l’empreinte.

Texture d’un crâne, contour d’une orbite, relief du bec, d’une patte.

A partir de là, avec cette trace inscrite sur le papier, poursuivre pour qu’apparaisse un monde, peut-être l’âme d’un oiseau.

Pour les couleurs, faire aussi avec très peu d’outils : bâtons d’huile, pigments, un peu de liant, de l’eau…

Dans les vitrines du Musée Fragonard, matières infinies d’os, de peau, d’organes ; toutes ces formes, ces panses venues des profondeurs, toutes ces transparences…

Reste ce souvenir bien précis, ce travail avec des fémurs équins, sur lesquels j’ai posé le papier pour en effectuer le relevé.

Émotion lorsque j’ai soulevé le papier, de découvrir le dessin d’un grand paysage, comme si les chevaux portaient en eux la mémoire des vastes plaines dont ils sont originaires. [...]

Il est question ici seulement d’empreintes, de relevés et non pas de dessins parce que dessiner serait interpréter l’oiseau, l’os blanc.

Relever une trace, comme le font certains scientifiques, c’est chercher àcomprendre le monde.

Le mesurer, le retenir….

Approcher le vivant pour qu’àson tour, il nous rapproche de ce que nous sommes.

Tout est lié, relié, nous ne sommes qu’àl’intérieur d’un vaste cercle.

Répéter encore les mots du poète Guy Viarre :

« Sur le bà»cher, parle encore du monde  ».’


Stéphanie Ferrat : vit et travaille àAmpus dans le Var. Plasticienne et poète, elle s’occupe également d’une petite maison d’édition de livres àtirages limités : les mains, où se rencontrent artistes et écrivains. Elle a publié une quinzaine de recueils aux éditions La Lettre volée, Fissile, Atelier La Feugraie…

Jean-Louis Giovannoni :poète, auteur de plus d’une trentaine d’ouvrages, est en 2018/2019 en résidence d’écrivain de la Région Ile-de-France au lycée Paul Bert de Maisons-Alfort. Par sa présence, il impulse de nombreuses rencontres et mobilise autour de son Å“uvre et de ses thématiques fétiches l’intérêt de publics variés.

2 avril 2019
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