la statue du GI
Dans la rue Instin, est venue à un moment l’idée de créer une statue. Mais une statue étrange qui change tous les jours, et pas forcément figurative. Seuls demeurent immuables le nom et les dates.
Vu sur un cartel au bout de la rue Henri-Alphonse Instin, planté à coté de sa statue :
1831-1905
1er Inspecteur Départemental des Monuments Historiques de la Seine
(1858-1863)
Statue en bronze réalisée par Jacques-Henri Deville aux ateliers Boudart,
inaugurée par Antoine Chomel, Maire de l’arrondissement,
le 16 mars 1958 à l’occasion du centenaire du percement de la rue.
Le bronze représente Henri-Alphonse Instin, portant redingote et pantalon ample, tenant sous le bras un plan enroulé et à la main gauche un mètre pliant et une équerre, regardant la façade au-dessus de notre tête et nous en montrant du doigt un détail.
La statue est placée sur un socle de granite au centre d’une placette pavée à l’extrémité de la rue. Il y a des bancs de bois tout autour de cette placette. Deux arbres sont plantés en deux points opposés, au milieu de caillebotis circulaires, l’un au début de la rue Instin, l’autre en face.
Benoît
Une histoire de statue
Une histoire de statue bien frémissante !
Une statue de bronze
Au milieu de la place de la ville ;
Que l’on oublie souvent ;
Elle est contre l’air du temps
Et contre le temps qui passe.
Pourtant elle est debout
Et la nuit elle resurgit
Et devient vivante
Tout en se métamorphosant tout le temps.
D’étranges oiseaux s’y posent.
Merveilleuse clairvoyance !
Elle est là debout
Comme pour faire régner la paix ;
En oubliant les temps mauvais.
Cette statue, elle est comme dans notre mémoire.
Cette statue, elle éteint le temps.
Du coup on vit comme le temps ensemble ;
Le présent perd la présence du passé.
Mais pour autant
Le passé n’a pas disparu tout à fait.
Dans l’espace dans lequel elle se meut
Tout est possible
Alors cette statue ne dépérit pas
Dans cette vie au secret.
On raconte juste
Qu’autrefois
Des rumeurs circulaient à son propos :
On disait
Qu’elle prenait forme humaine
Des minuits du soir
Et qu’elle fait très peur aux gens.
Parfois
Une cigogne hoche du bec
S’incruste sur la statue.
Pourtant tout autour d’elle il y a des fleurs ; alors notre statue
Elle a le soleil dans la tête
Et un ciel comme mouillé
Ah ! notre statue
Elle ouvre les yeux, dit-on parfois.
Elle est sensible aux baisers des amoureux
Qui viennent là
Pour faire des photos.
Elle est sensible aux caresses des mains
Sur son corps nu.
On peint aussi notre statue.
Quelques aquarelles !
Son pays
C’est l’horizon à perte de vue.
Saliha