Martin Page | Sur le bord de Provins

La résidence commence, c’est un peu la pagaille, entre rentrée des professeurs et mises au point administratives, mais déjà de belles rencontres et plaisir de côtoyer des profs marrants et passionnés. Un bureau m’a été aménagé, on va coller une sorte de pancarte sur la porte avec mon nom comme si j’étais un directeur de quelque chose. Le petit morceau de la ville où se trouve le lycée me rappelle la petite marge de mon enfance, les villes de la banlieue sud de Paris, donc c’est assez familier. Depuis que je suis écrivain, je voyage et je traverse des frontières, je veux dire tout le temps, des frontières sociales et symboliques, je suis allé dans des pays, des villes, j’ai croisé des artistes connus ou pas, des élu.e.s, des directeurs.rices de trucs et de machins, des élèves de tous les âges, des nourriture de tous les styles, des voitures dans tous les états et des pollutions variées. Ce n’est jamais ma place, je suis toujours un passager clandestin officiel sans être pleinement admis car sans statut pour le lieu, ça donne une impression de voyage dans pleins de petits univers, un truc un peu interstellaire.

21 septembre 2019
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