Benoît Lecoq / Ce qui reste innommé
six poèmes
 

Benoît Lecoq a déjà proposé sur remue.net une première série de fictions courtes ("Déroute") et puis une deuxième "à toutes petites haines") - il anime aussi la revue Agone/Contrepoint(s)

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Ce qui reste innommé
corrode l’avenir

.................corrompt
la manière noire du jour

gomme le vide
calfeutre un autre ailleurs

enfume l’ignorance

ce qui reste frémit
apprenant l’abandon
la proie mobile

des visages pierreux sages disciples
apprivoisent l’horreur

Un non
appuyé à sa perte
quémande l’indulgence

L’insuffisance des matins
................s’obstine

afflige
élague
oblige l’autrui du regard

s’abstient

d’un coup retranche un rien

il y a
pour rire
des ruines qui séduisent
et le reste
...................vaillant
dans le remue-ménage de l’oubli constant

il y a
qui vaille
un entonnoir
...........................il s’échappe content

repu des riens qui disent

la sentinelle veille
étroite
ne consent

on se presse aux abords du vide

Les tropes des années
.................sourdent
d’une sueur glaciale
l’amnésie des rivières
impatiente les berges
agace le demi-sommeil des ombres
à l’affût tout autour
la glaise attend son heure

Adossée à l’ombre marchande
la méchante commère
violente le menu

on craque d’avoir existé
dans le fard des brûlures

au fond de sa manière
on se retrouve

........... oblitéré
débusqué dans l’instant

........ravi
apprivoisé

facile

rien ne burine
plus d’ombres aux paupières

A mi-distance des années
précieux dans l’insolence
on s’invite

on ne refuse plus
on coud

vétéran de nuits creuses
on laisse

.............à l’abandon le doute

rien ne fomente rien
dans le cri obsédé

.............qui croise
au large

...............dévêtu
biseauté au présent
à mi-distance des chemins

charlatan des années
on navigue à vue d’œil
col de l’exil
loupes croisées
............dans la myopie d’un rien

traversé

on se refait
à bord de l’à-peu-près

décisif enjoué

la vague pauvre sanglote
gifle le paysage