Al Dante not dead, la preuve par La Res Poetica
La Res Poetica est un « journal d’interventions poétiques nomade et aléatoire ». Le premier numéro a été décidé, conçu, écrit et fabriqué entre le 23 avril et le 10 mai à l’initiative de Laurent Cauwet et de l’association New Al Dante, sur une invitation de Henri Ronse (entretien) et du Salon international de l’édition – et de la revue – de poésie de Nohant-Viq. Largement distribué dans les régions Centre et Limousin, on le trouvera également au Marché de la poésie, stand C12, avec les éditions Dernier télégramme et La main courante, place Saint-Sulpice, Paris, du 21 au 24 juin
Le deuxième numéro sera distribué, en juillet, dans les régions PACA et Limousin :
Expoésie, Périgueux les 30 juin et 1er juillet
Festival d’Avignon, sur une invitation de La caravane des poètes, Le Garage, Villeneuve-lès-Avignon, du 14 au 27 juillet
Voix de la Méditerranée, Lodève, du 21 au 29 juillet.
Le troisième numéro sera distribué en septembre à Paris et en Limousin, le quatrième, en octobre, en Franche-Comté et en Languedoc-Roussillon.
Tiré à 20.000 exemplaires, il est vendu un euro dans les lieux culturels et artistiques de chaque région.
38 pages de pistes, d’aiguillages, de voix, d’interventions par des textes, des photos, des dessins de Jérôme Game, Hubert Lucot, Jean-Michel Espitallier, Dominiq Jenvrey, Charles Pennequin, Éric Maclos, Manuel Joseph, un Portrait chinois de Frank Leibovici, un Jeu d’ de Vannina Maestri, une Notice de calcul de votre taux d’exploitation (TE) d’Anne-James Chaton, un Vade-mecum d’économie poétique de Jacques Sivan, des questions :
Jean-Marie Gleize : Que faire ?
Nathalie Quintane : D’un élu local : pourquoi, le peuple ?
Emmanuel Renault : Qu’est-ce qu’un intellectuel de gauche ?
des réponses ou presque ou pas :
Jean-Luc Parant : Manifeste pour une œuvre authentique
Nelly Maurel : Projet pour une forme bordée d’un contour labyrinthique
Frank Delorieux : Portrait de Lénine
Josée Lapeyrère : Les in-votos sur les ponts
et bien d’autres écrivains, poètes, artistes - un journal imprimé sur du vrai papier, qui se froisse, qui plisse et qui tache le bout des doigts - déjà indispensable !
Les confidences d’Églantin : Rien-à-dire de Julien Blaine, extrait :
[…] Ainsi, à cette époque, les moins timides furent-ils écoutés et entendus, ils demeurèrent au fond des tunnels à scruter les secrets et à observer les animaux de l’obscurité.
Ils apprivoisèrent les insectes et les rongeurs.
Ils accueillaient, au cœur de la galerie, les humains à qui ils enseignaient l’obscurité et le silence, à qui ils apprenaient le toucher disparu, l’odorat enfui, le goût évanoui.
Ils parlaient pour être entendus, ils regardaient pour ne plus être vus mais pour être touchés, léchés, reniflés.
Ce qui devait être vu était hors la galerie, ici, tout devait rester invisible pour être perçu et vécu par les autres sens.
L’un des moins timides, le Dénommé, trouva à la sortie de l’un de ces tunnels d’une longueur sublime un viaduc intact, c’est-à-dire que l’on pouvait emprunter. Par conséquent, il le parcourut, pour se retrouver à l’entrée d’un nouveau tunnel. Il dégagea l’entrée. Cela lui prit sept nuits et six jours. L’énorme végétation avait pénétré profondément à l’intérieur de la galerie.
Enfin il se retrouva dans le noir avec, derrière lui, le demi-cercle de lumière. Il avança jusqu’au premier virage où il disposa sa première lumière artificielle, et il continua jusqu’au second virage où il disposa sa deuxième lumière artificielle. C’est au troisième virage qu’il découvrit une série de plaques de marbre aux veines différentes et aux chairs diverses dans leurs couleurs et dans leur résistance. Sur chacune d’elles, il découvrit des signes incompréhensibles, sans doute magiques :
« Comment traduira-t-il, l’homme post-historique, ce rien-à-dire ? »
En couverture : image de Jean-François Bory.