Calendrier des rencontres-conversations
Calendrier des rencontres-conversations :
- Céline Braillon, une militante associative sur les questions de démocratie participative, longtemps présidente de l’Adels (Association pour la démocratie et l’éducation locale et sociale) viendra le dimanche 15 décembre à 12h30 discuter de « L’action collective est-elle au service du bien commun ? » ;
- Catherine Boskowitz, metteure en scène, viendra le dimanche 2 février 2014 à 12h30 discuter de « La culture nourrit-elle l’engagement dans la Cité ? » ;
- Chris Younès, philosophe, viendra le dimanche 9 mars 2014 à 12h30 discuter de « Est-ce que la ville est encore un bien commun ? » ;
- Andreï Ferraru, architecte, viendra le dimanche 23 mars 2014 à 12h30 discuter de « L’architecture peut-elle interpeller, voire enrichir un projet urbain institutionnel ? » ;
- Gilles Clément, paysagiste, viendra le dimanche 1er juin 2014 à 13h discuter de « Le P.R.É et ce qui s’y développe renouvelle-il la vie urbaine ? » ;
- Hacène Belmessous clôturera ces rencontres le dimanche 22 juin 2014 à 13h autour de la question suivante : « Le P.R.É. participe-t-il d’une lutte des classes ? »
La Ferme du Bonheur, 220 avenue de La République, 92000 Nanterre - 01 47 24 51 24 contact(@)lafermedubonheur.fr
Hacène Belmessous est venu pour la première fois à La Ferme du Bonheur en novembre 2011 lors d’une représentation de Khaled Kelkal, une expérience de la banlieue, création de Roger des Prés (directeur artistique de La Ferme du Bonheur). Suite à la publication de son livre Opération banlieue, il était venu débattre sur le thème des violences dans les banlieues populaires. Hacène Belmessous fut touché par le lieu lors de cette première rencontre. Ce soir-là, nous nous trouvions un intérêt commun et il nous assurait de nous recontacter prochainement.
En mai 2012, il revint à La Ferme du Bonheur en tant que producteur de Sur les Docks pour France Culture, passant trois jours avec son preneur de son, nous suivant dans notre quotidien et nos actions sociales. Hacène sut saisir les valeurs que nous défendons à la Ferme du Bonheur de manière juste, et nous apporta un excellent nouveau média qui nous amena de nouveaux bras. Lors de cette immersion, il découvrit une nouvelle facette de notre association : Les Dimanches au Champ de la Garde sur le P.R.É, journées hebdomadaires de jardinage sur la friche que nous cultivons depuis le 28 décembre 2008. Une nouvelle fenêtre s’ouvrait pour lui, sur la dynamique commune qui lie la Ferme à son public diversifié. A la suite de cette expérience, Hacène Belmessous nous soumit son envie d’être en résidence libre à la Ferme du Bonheur, afin de travailler sur un nouveau livre. Ses interrogations sur les politiques urbaines conduites par l’Etat, l’évolution de l’urbanisme comme un bien commun dans cette partie des Hauts-de-Seine, les engagements collectifs dans la vie de la Cité, ainsi que son regard sensible sur notre travail nous intéressèrent. La résidence pouvait commencer…
Il nous accompagnera durant plusieurs dimanches – cette résidence a d’ailleurs commencé en septembre 2013 et se terminera en juin 2014 – pour saisir ces évènements hebdomadaires que sont les « Dimanches laborieux » au Champ de la Garde sur le P.R.É. La démarche de Hacène Belmessous s’appuiera tout d’abord sur un travail d’immersion/observation dans « ce qui se fabrique » et « ce qui se joue » au Champ de la Garde. Son travail se fera en collaboration avec toute l’équipe et tous nos « défricheurs » sous forme d’entretiens. Ceci afin de saisir ce qui nous anime tous et de relever ces moments de vie(s) que nous proposons. Pour faire écho à ce qui se déroule au Champ de la Garde, il conduira durant certains dimanches une série de rencontres-conversations sur le P.R.É avec Céline Braillon, Catherine Boskowitz, Chris Younès, Andreï Ferraru et Gilles Clément, autant d’esprits libres dont le métier et le parcours professionnel certes diffèrent, mais qui ont la particularité d’être des décrypteurs investis dans la vie urbaine.
Le paysagiste Gilles Clément, la philosophe Chris Younès et l’architecte Andreï Ferraru peuvent être considérés eux aussi comme des « défricheurs » au sens où leur démarche questionne et retourne sans cesse la sphère publique, à rebours de cette tendance aveuglante qui se préoccupe de l’image sans se soucier de l’usage et des Hommes, et de ce principe qui doit pourtant animer toutes celles et tous ceux qui refusent de séparer l’urbanisme des Hommes : Pour qui fait-on la ville ? Qui est ce « on » ? Fait-on des villes pour tous ? D’une certaine façon, en ces temps centrés sur l’exigence identitaire, ces intervenants font partie de celles et ceux qui continuent de défendre un point de vue étonnamment « radical » : le monde serait plus vivable s’il y avait davantage de possibilités d’échanges. Si la metteure en scène Catherine Boskowitz et la militante associative Céline Braillon interviennent dans des champs éloignés – le spectacle vivant et les questions de démocratie participative – elles proposent, à leur manière, dans le creuset des valeurs universelles – ce lieu des rencontres, ouvert et accessible à tous et dans lequel toutes les cultures se mêlent – des pistes de réflexion pour un espace public au plus près des Hommes et du réel. Ce qu’elles nous disent, en fin de compte, c’est, pour reprendre une formule célèbre de Lewis Mumford, « la ville existe non pour la circulation des automobiles mais pour le bien-être et la culture des Hommes. »
En venant à la rencontre des « défricheurs », nos cinq intervenants viendront discuter ce qui est actuellement en cours au Champ de la Garde : Est-ce qu’on assiste à travers ces « Dimanches laborieux » à la révélation d’un lien ténu entre l’utopie du vivre ensemble et l’utopie du faire ensemble ? Entre les valeurs de l’universel et les valeurs de la globalisation – celles portées tout près de là, à la Défense – il n’y a pas un champ de la neutralité, même dynamique. C’est peut-être finalement cela l’histoire de la ville : de l’échange pour que les choses changent.
(sur le site de la Ferme du Bonheur)