Dita Kepler, 4e épisode
Il y avait quelque chose à offrir. Quelque chose s’avançait, se tendait.
Il y avait le vertige, le refus, la peur, l’immobilité.
Elle pensait qu’en face, rien ne se passerait. Qu’elle resterait telle quelle, dans son décor.
Ailleurs, pourtant, dans une autre surface du jeu, quelqu’un s’avançait, en effet. Ce n’était pas la même personne / le même personnage / le même avatar. Pourtant, tout aussi vrai, sans doute. Prendre le cadeau du corps personnage, avancer. Avancer, toujours le même verbe. Pour progresser, lui fallait-il ce bégaiement ?
*
Dita Kepler humaine dans l’inquiétude : ne pas vouloir peser / taire, demander à moitié. Trop loin, si proche, ne sait où le situer, l’avatar d’en face.
(et qui est-ce ? elle-même ? un/e autre ? l’objet du désir ?)
*
Dita Kepler voudrait revenir à l’unicité de la rue mais ce n’est plus possible. Passe devant des boutiques, des devantures, des bars : rien n’est là.
Rien, personne.
C’était détail, mystères, vies inventées.
Superpositions, distorsions existent sur tant de plans comment s’y retrouver ?
Et pourtant, autrement, n’y serait pas.
*
Dita Kepler est faste, fontaine, ruses, palais, brusque densité du trottoir. Est grincements au-dessus de la tête. Est présence des plaques, cloisons, est la mer qui relie les terrains à bâtir. Le matin, la silencieuse en elle parle. Le soir, une autre la traduit au monde.
*
Dita Kepler reprend contact, souffle d’air sur la joue, à peine davantage
grande liberté du ciel, qui disparaît
elle sait voler
ainsi nouer le ciel au souffle sur la joue
ce qui rougit : ciel, joue ?
cela importe peu