Dominique Berthet et la critique

Reprenant et remaniant une série des textes, Dominique Berthet offre une brève et incisive histoire de la notion de critique dans Les défis de la critique d’art. L’enjeu qui traverse le volume édité chez Kimé : « cette relation particulière qu’entretient celui qui projette de parler d’une œuvre avec l’œuvre elle-même » (p. 7).
De Lessing aux formes critiques les plus contemporaines, Dominique Berthet s’interroge autant sur les formes, les usages critiques que les modalités historiques d’apparition de l’usage critique. Deux figures tutélaires marquent l’approche : Diderot qui invente littéralement un nouveau discours et Baudelaire qui lui donne toute son épaisseur esthétique.

« Chez Baudelaire, l’analyse critique est donc indissociable de la réflexion esthétique. La critique d’art fut pour lui le lieu d’une expérience, voire d’une expérimentation en liaison avec le travail poétique. Loin d’être une partie mineure de son œuvre, elle fut le lieu d’élaboration de sa théorie esthétique et a nourri sa pratique poétique. » (p. 52)

Dominique Berthet suit le débat ouvert par Baudelaire et interroge ensuite les enjeux esthétiques, philosophiques, sociologiques des formes critiques tout au long de l’ouvrage, ouvrant le débat d’une relation de création dans le discours critique.

En écho aux vents martiniquais qu’a fait souffler Chantal Anglade avec l’évocation de sa bibliothèque Shoelcher, rappelons le livre que Dominique Berthet consacre à l’artiste Ernest Breleur, Les corps énigmatiques d’Ernest Breleur (L’Harmattan, 2006).

24 octobre 2006
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