Nouvel interlude


Stockage et élévation





Francis Hallé, Éloge de la plante, Le Seuil, 1999

(Dans lequel Francis Hallé, biologiste et animal, renonce à (je cite) étudier son propre nombril pour observer de préférence celui des plantes – cet éloge est aussi un exercice comparatif entre le végétal et l’animal, illustré de facétieux dessins.)

Chapitre 4. Tout dire sans un mot : la biochimie des plantes (La silhouette, cellulose ou protéines)

Les excréments végétaux seraient représentés, selon Neish, par des composés phénoliques. Sous forme libre, ces composés seraient toxiques et les plantes s’en débarrasseraient en les stockant sur les parois de leurs vaisseaux, par polymérisation sous une forme inerte, celle de la lignine. Les cellules vasculaires étant mortes, ce stockage a le double avantage d’être inoffensif (Charles Hébant, communication personnelle) et de conférer aux plantes une résistance mécanique qui leur permet d’atteindre de grandes dimensions.

Un animal qui stockerait ses excréments serait, lui aussi, capable de monter très haut. Si l’hypothèse de Neish et de Hébant se vérifie, admirons que les plantes soient capables de recycler un déchet toxique pour en faire l’une des clés de leur succès. Dans cette hypothèse, les déchets seraient remplacés par des inchets, selon un astucieux néologisme de Rumelhart, et les excréments animaux par des incréments, assurant la croissance en diamètre (Vincent Savolainen, communication personnelle).

27 mai 2011
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