La poésie,
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22- Henri Maldiney, marcheur impénitent et rochassier subtil * accompagné d'un dossier textes et documents à l'ami chinois **
C'est dans une belle collection rassemblant des écrits relatifs à la montagne qu'on trouve "Cervino" le premier texte traduit en italien de Henri Maldiney. Et c'est à un Cervin de la pensée que nous invitons le lecteur à se confronter! Aussi a été réuni un dossier, dont on espère qu'il ouvrira des voies pour une ascension réussie. L'une d'elles a déjà été
explorée lors d'une chronique précédente
croisant un texte autobiographique de l'auteur : "In media vita" et la
lecture d'André du Bouchet, autre marcheur auquel Henri Maldiney
avait rendu hommage dans "l'Art, l'éclair de l'être." (ouvrages
aux éditions Comp'Act) Prétexte nous est donné de revenir sur l'oeuvre du philosophe lyonnais, avec le travail considérable effectué par Serge Meitinger qui a magistralement coordonné de substantielles contributions afin de rassembler les diverses faces de l'oeuvre, voies d'accès pour les uns , vue d'ensemble pour les autres: qu'on lise ou relise "Montagne" ce chapitre de "Ouvrir le rien, l'art nu" et l'apparition du Cervin permettra de déplier ce sous-titre peut-être a priori un peu difficile: "une phénoménologie à l'impossible". Serge Meitinger en a donné une
autre modalité de compréhension en évoquant sa découverte
d'une lithographie de Bazaine le mettant en présence du visage
d'Henri Maldiney. La bibliographie d'Henri Maldiney n'est pas très étendue, les éditeurs qui l'ont accueilli ne sont pas spécialement "grand public" : Comp'Act, Deyrolle, l'Age d'Homme, Théétète, Klincksieck, La Sétérée, et il faut être un Jacques Neyme pour s'atteler à la composition et à l'impression d'un manuscrit d'un million de caractères ! (Ouvrir le rien, l'art nu). Il est cependant clair et ce dernier exemple le montre, que tous ceux qui l'ont approché ont été définitivement marqués par cette rencontre. C'est pourquoi outre l'introduction du livre coordonné par Serge Meitinger qui reprend de manière extrêmement pédagogique les contributions et donne des aperçus éclairants sur les différents champs abordés : arts plastiques (Ouvrir le rien, l'art nu), poésie et langage (Aîtres de la langue et demeure de la pensée, Vouloir-dire de Francis Ponge), philosophie (Existence, crise et création), psychiatrie (Penser l'homme et la folie) , on a voulu donner la parole à deux élèves et non des moindres de Henri Maldiney : Claude Louis-Combet brosse un portrait saisissant (main, regard) de celui qu'il appelle le maître et dont il écrit : Le maître, en effet, ne se contentait pas de donner, il se donnait. Il nous offre aussi une très belle recension d'un recueil d'écrits sur Tal-Coat: Aux Déserts que l'histoire accable. Quant à l'entretien de Jacques Neyme avec Thierry Guichard (Le Matricule des anges), il ne révèle pas tant le lien du disciple avec le maître que celui de l'éditeur à « son » auteur, et en ce sens il nous offre une leçon digne du maître. Enfin, pour qui pourrait penser qu'une moindre place est faite au sonore, au musical , je renverrais - d'une part à l'entretien avec Matthieu Guillot pour la revue Conférence (n°12) : Stimmung ist immer verstimmtes ! - d'autre part au vouloir-dire de Francis Ponge et à cette page bien dans la manière d'Henri Maldiney, sur ces quelques lignes en forme de comptine : « Olives
vertes, vâtres, noires En ce début d'année 2003,
je forme le voeu que tous les lieux de la lecture publique acquièrent
l'ouvrage coordonné par Serge Meitinger, dont il est emblématique
qu'il soit édité par une association loi 1901, et que les
lecteurs réclament, qui selon son centre d'intérêt,
les maîtres-livres d'Henri Maldiney. * Claude Mettra, pour
saluer Henri Maldiney (Atelier contemporain n°4, directeur François-Marie
Deyrolle) |
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