Marie Haye / intervention d'un écrivain en milieu scolaire
réflexions, bilans, analyses
avec la contribution d'Isabelle Rossignol et un échange d'Isabelle Rossignol avec les élèves du lycée Alcide d'Orbigny de Bouaye (44)

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Marie Haye enseigne en Loire-Atlantique. Elle a suivi cette année, avec les élèves du lycée Alcide d'Orbigny de Bouaye (44), un "stage en responsabilité" avec Jean-Claude Jorgensen, bien connu dans notre petit monde de la réflexion sur l'écriture créative au lycée, lui-même ayant conduit de nombreux stages de formation de formateur. Le mémoire rendu en fin de stage a pour titre "intervention d'un auteur en milieu scolaire". Il s'appuie notamment sur l'intervention d'Isabelle Rossignol, rencontre prolongée par l'échange avec un lecteur de maison d'édition, la constitution d'une maison d'édition dans la classe pour publier les nouvelles écrites à l'occasion du concours littéraire, pour poser des problèmes de fond. Il ne nous appartient pas de mettre ce mémoire en ligne, mais j'en recommande fortement la lecture, la méthode. Pour vous le procurer, merci d'en faire la demande par mail à Jean-Claude Jorgensen ou directement à Marie Haye. FB

consulter le sommaire du mémoire de Marie Haye (PDF)

"Après avoir vécu cette expérience, je crois que les échanges entre élèves et écrivains peuvent être très fructueux (je n'ignore pas que certains de mes collègues sont toutefois très frileux devant de telles initiatives). La rencontre avec Isabelle a permis par exemple à mes élèves de revoir entièrement leurs représentations en matière d´inspiration. Ils ont compris que l´écrivain n´était pas un être inspiré, mais une personne qui travaille sur la langue. Après la rencontre avec Isabelle, les élèves ont trouvé une légitimité à l´analyse des textes, et je n´ai plus maintenant de questions du type : «Vous croyez vraiment que Maupassant, il a fait exprès d´écrire ça comme ça ?» Leurs propres pratiques d´écriture évoluent également : ils font maintenant des brouillons, ils retravaillent plus volontiers leurs textes... Leur curiosité s´accroît, ils demandent à faire des ponts avec d´autres pratiques artistiques (arts plastiques, théâtre, musique, etc.)..." Marie Haye.

 

INTERVENIR AU LYCÉE, par Isabelle Rossignol

Je n’ai pas aimé l’école, le collège, le lycée. J’ai compris cela, après, en arrivant à l’université, lorsqu’on m’a laissée enfin m’approprier à mon rythme le savoir et ce que je voulais en savoir. Retourner dans l’Institution scolaire est donc pour moi, chaque fois, une petite douleur. En outre, ce que j’écris me semble tellement éloigné des « jeunes » que je me sens toujours un peu déplacée dans ces lieux-là.

Mais cette fois, c’était Jean-Claude Jorgensen qui m’invitait ! Et cela changeait tout car j’avais confiance en lui, en tant qu’enseignant et personne. Je suis donc arrivée sereine, prête à l’échange, convaincue qu’il y en aurait. J.C. Jorgensen m’avait par ailleurs envoyé les questions des élèves que j’allais rencontrer : tout était ORGANISÉ.

Les questions des élèves m’avaient d’emblée intéressée. Il y avait là une réelle curiosité, sans doute proche de celle que j’avais à leur âge mais que l’école ne m’avait pas permis de poser. Parce que je sentais cette soif de savoir et que j’avais envie de donner ce que je n’avais pas reçu, j’ai tenté d’être le plus juste possible.

Juste ? En l’occurrence, il s’est agi de les faire entrer dans mon petit artisanat d’auteur, sans prétention, avec bien des détours. J’ai donné de moi une image qui n’était peut-être pas celle de l’Écrivain : j’ai souvent bafouillé, je suis parfois restée silencieuse, je me suis répété, contredite sans doute. Je n’avais pas de discours pré-établi mais je tentais d’écouter et de répondre, en saisissant le plus de regards possible.

Il m’a semblé percevoir des visages inquiets. J’ai bien aimé.

Isabelle Rossignol

Un P.S. important : Merci à Marie Haye pour son travail. Dois-je dire qu’il me réconcilie avec les enseignants ?

Isabelle Rossignol vient de publier "Histoires de lits" aux éditions Rouergue - sa bio-bibliographie

à lire sur le même thème:
petite formule pédagogique pour échanger à propos d'un ouvrage poétique avec des poètes
sur le site de Pierre Campion
(avec Didier Daeninckx, Hélène Cixous, Jean-Claude Pirotte...)

des élèves de seconde reçoivent et interrogent Isabelle Rossignol
transcription et présentation Marie Haye

 

Vous arrive-t-il de ne pas aimer ce que vous écrivez ? Avez-vous des préférences parmi vos livres ?
C’est très difficile parce qu’en fait, quand on fait un livre, forcément si on le donne à l’éditeur, c’est qu’on l’aime. Et forcement, une fois qu’on en a fait un autre on aime déjà moins le précédent. [...] Mais pour l’instant, je suis trop balbutiante, trop débutante moi-même dans ce que j’essaie de mettre en place pour avoir une préférence. Ce que je peux dire en revanche, c’est que Vomica a été le livre qui m’a posé le plus de problèmes entre moi et moi-même, parce qu’il m’a été renvoyé comme un livre dur et je n’avais pas l’impression d’avoir écrit un livre dur. Ça m’a beaucoup gênée cette image-là puisque, évidemment, il y a une véritable adhésion entre le livre et moi. Donner un livre, donner un texte, c’est forcément donner une part de soi et être dans une espèce de « moi-peau » pour parler le jargon analytique. J’avais donc l’impression que tout le monde me disait : « Mais c’est vous, vous êtes dure, vous êtes méchante. » La scène de fin de Vomica, je ne sais pas ce que vous avez lu, mais il y a la scène de fin avec une fille qui vomit sur sa mère. Ça a été vécu par les lecteurs au premier degré alors que, pour moi, c’était vraiment une scène complètement métaphorique. Peu importe le vomi en lui-même, ce qui comptait c’était que quelque chose sorte de cette fille et qu’elle puisse le cracher et bien sûr c’était sur sa mère parce que c’était avec sa mère qu’il y avait névrose et qu’il y avait malaise. Voilà.

Quels sont les sujets traités dans vos livres ? Y a t il des sujets que vous n’arrivez pas à traiter ?
Des sujets qui me font peur, il n’y en a pas. Je crois que j’aimerais bien écrire du point de vue d’un homme maintenant : un texte avec un personnage au masculin écrit de son point de vue et ça, pour l’instant, je ne sais pas comment m’y prendre. Je pense que je m’y prendrai en allant interviewer des hommes puisque bon, je ne sais pas si vous le savez mais, parallèlement à l’écriture, je fais de la radio à France Culture. Je fais des émissions diffusées tard la nuit à 22h30 mais vous devez être couchés. Et pour l’instant, même dans ces émissions, je n’ai interviewé finalement que des femmes. Je me suis rendu compte... quand je fais le bilan, je me dis : « Ben oui, tu n’as pour l’instant interviewé que des femmes ou en tout cas abordé que des problèmes extrêmement féminins. » Donc voilà, ça c’est quelque chose qui me plairait maintenant.

Avez-vous des rituels pour écrire ?
Oui, j’ai des rituels. Déjà, je n’écris jamais à la main parce que j’ai toujours détesté ma graphie, ma manière d’écrire. Je trouve que c’est trop lent, je trouve qu’il y a des ratures et aussitôt que je fais une rature, je veux tout recommencer. Donc c’est insupportable, donc je n’écris qu’à l’ordinateur. Ça, c’est la première chose. Je fais beaucoup de sorties papier, de relectures papier et de ressaisie etc. [...] Le matin, je me lève, je ne parle pas, je n’écoute pas de musique, je n’écoute pas la radio, je profite de ce temps de repos donné par la nuit pour rester dans cet état un petit peu diffus et très centré sur l’intériorité pour écrire. En général, j’ai mon petit café à coté de l’ordinateur puisque j’écris toujours sur ordinateur. Et puis je commence comme ça la journée jusqu’à 12h à peu près. Et puis ensuite, l’envie me vient en général de retourner un petit peu au monde, aux autres et les choses se transportent vers la lecture : sortir les pages, les relire, les reprendre, réfléchir, laisser posé. Il y a tout un travail et ça, sans arrêt, de distance dans l’écriture. C’est très bien de laisser reposer ce qu’on a fait. Et puis voilà, j’ai ma vie de tous les jours qu’est là et puis le lendemain matin ça recommence. Mais ça, c’est pour les périodes où je suis... dans un début de projet, où j’ai le temps. Après, parfois, quand je suis vraiment dans un bouquin et que je n’arrive à penser à rien d’autre, ça peut être 24 h sur 24, le jour, la nuit, enfin bon je ne vis plus que pour ça, je ne pense plus qu’à ça et plus rien d’autre ne m’intéresse que ça. Et puis le temps de l’écriture est un temps très particulier, vous devez l’éprouver quand vous faites des devoirs vous-mêmes...

Est-ce que c’est difficile d’être une femme écrivain ?
Est ce que c’est dur d’être une femme quand on est écrivain ? Je pense que ce qui est difficile c’est qu’on est tout de suite taxée d’écrire une certaine littérature. [...] on est victimes d’étiquettes beaucoup plus que les auteurs hommes. Ça va pour publier nos textes mais c’est plutôt difficile après pour assumer le regard de la critique qui veut toujours nous renvoyer à un non-travail littéraire. Très souvent, quand j’ai été interviewée par des journalistes, on m’interrogeait sur le fond. Et du coup je me retrouvais à avoir des débats qui ressemblaient presque à des débats de psychologie ou je ne sais quoi, qui n’avaient plus rien à voir avec la littérature, comme si le texte n’était pas écrit, comme si ça ne comptait pas. Alors que pour moi, ce qui est prioritaire, c’est la manière dont j’ai écrit ces livres-là.

Êtes-vous influencée par d’autres écrivains ? lesquels ?
En fait, ça aussi c’est quelque chose dont j’essaie de me protéger : avoir des influences aujourd’hui. Parce que pendant très longtemps ça m’a presque empêché d’écrire. Quand je lisais un bouquin de Nancy Huston, je me disais : « Bon j’arrête. Elle a écrit ce que je voulais dire. Elle l’a écrit tellement bien, pourquoi moi je m’y mettrai ? » Et du coup, quand je me mettais à écrire, je sentais que ma phrase devenait du Nancy Huston. Donc aujourd’hui, j’essaie absolument de me protéger et de lire au contraire des livres très, très éloignés de ce que je pourrais faire. [...] A chaque fois qu’on me pose cette question-là, c’est un peu la colle. Au fond, c’est vrai qui j’aime en littérature ? Le genre : « Quel est le livre que vous emporteriez sur une île déserte ? » Je crois que ce serait La Bible. Oui, parce qu’y a tout... En tout cas, je ne prendrai pas mes livres.

Depuis combien de temps écrivez-vous professionnellement ?
Je ne sais pas encore si je suis écrivain. Est-ce qu’on est écrivain parce qu’on publie ses livres ? Est-ce qu’on est écrivain parce qu’on décide qu’on a besoin de l’écriture pour vivre ? Si c’est la deuxième hypothèse qui est la bonne, oui je suis sans doute un peu écrivain et à ce moment-là je le suis devenu quand j’étais très, très petite, quand j’avais 6 ans et que je demandais en permanence à mes parents : « Mais c’est quand que ça arrive la vraie vie ? » Parce que la vie pour moi ça ne pouvait pas être... je sais pas... aller à l’école, faire les courses, avoir des repas de famille, jouer au ballon ou à la corde à sauter ou à la poupée, tout ça. Donc j’attendais qu’il se passe quelque chose et comme il ne se passait rien parce que bien évidemment, ça ne pouvait pas venir de l’extérieur, sans doute que je me suis mise à écrire et que... Voilà ! Ça a commencé quand j’avais 6 ans... Je sais pas si je réponds comme vous voulez...

Où trouvez-vous votre inspiration ?
[...] en fait être écrivain, ce n’est pas une profession, c’est vraiment un état de tous les jours, c’est-à-dire moi j’ai toujours l’oreille qui traîne... Quand je suis dans la rue, quand je suis dans le bus, quand je suis dans le RER, quand je suis ici. Tiens ! Qui me dit que de cette rencontre ne va pas naître un texte ? Tout ce qui résonne en moi et qui peut, à un moment donné, faire sens peut être un matériau d’écriture. Donc, l’inspiration, elle est tout le temps là, elle est toujours à notre portée à partir du moment où on est capable de la prendre. Je ne sais pas, c’est comme un paysage, vous êtes capable de le voir ou pas. L’écrivain, enfin l’artiste en général, c’est sans doute celui qui arrive à faire de n’importe quelle réalité un matériau parce qu’il va l’ingurgiter et la transformer à l’intérieur de lui par rapport à sa vision du monde, par rapport à ses propres interrogations, par rapport à ses propres peurs, désirs, si bien que tout va être modifié et que ça va pouvoir être redonné sous une forme différente. Donc, tout le monde peut être écrivain... a priori. [...] Elle est partout l’inspiration. Parce qu’en fait, l’idée d’inspiration, elle est quand même très vieille. On a parlé d’inspiration avec les Romantiques, c’est à dire au XIXe siècle, à un moment où on pensait encore que l’écrivain était inspiré par les dieux, qu’il était doué, était quelqu’un qui était un être un peu à part, un peu sacré. On est complètement revenu sur cette idée-là. Aujourd’hui, on sait qu’un écrivain, c’est quelqu’un qui travaille avec un matériau et ce matériau, c’est la langue. Donc, à partir du moment où on dit qu’on travaille avec la langue, l’idée d’inspiration tombe complètement. L’écrivain, c’est quelqu’un qui cherche à traduire un monde intérieur ou une singularité ou un rapport au monde par le biais de la langue et qui cherche à ce que la langue et ses interrogations puissent se rencontrer de manière à former ce que l’on appelle un livre, un objet littéraire, c’est-à-dire un objet qui soit transmissible. C’est ça le travail d’écriture. Donc l’inspiration, aujourd’hui gommez royalement ce terme-là qui est complètement désuet. Depuis le Nouveau Roman on ne parle plus d’inspiration.

A quel type de personnes s’adressent vos livres ?
[...] Je ne m’adresse pas à des personnes en particulier. Par exemple, je ne m’adresse pas qu’à des femmes. Ça n’est pas parce que ça parle de la femme que je ne m’adresse qu’à des femmes. [...] Non, moi, je ... j’allais dire, je m’adresse à personne, mais c’est faux parce que quand j’écris, j’ai toujours un petit bonhomme comme ça, une petite présence sur mon épaule qui est là pour m’encourager un petit peu. J’ai toujours un petit fantôme qui se trimballe... mais c’est très variable ce fantôme-là, ça peut être ma mère, mon grand-père, un auteur, un lecteur que j’aime bien, qui m’a dit quelque chose... donc tout ça c’est extrêmement variable. Et ... je crois qu’on ne doit surtout pas s’adresser à quelqu’un. Ça, c’est le travail du journaliste de cibler.
Si vous n’aviez pas choisi de devenir écrivain, que seriez-vous devenue ?
J’aurais aimé faire danseuse. [...] Mais c’est un peu pareil en fait. [...] lorsqu’on écrit, le corps vit, tremble. Enfin, moi, sur mon ordinateur, je suis parfois complètement frénétique, avec une respiration saccadée... Enfin bon, il y a tout qui se met en mouvement. Et ça parfois, j’aimerais que ça soit rendu par du corps.

Est-ce que c’est la première fois que vous venez dans un lycée pour expliquer votre travail d’écrivain ?
Et bien je crois que oui. Normalement je suis allée dans les facs parce qu’on disait que vous étiez trop jeunes pour mes livres.

Quels sont les genres de vos livres ?
[...] Ce ne sont pas des nouvelles. Ce que je fais, c’est ce que j’appelle de la prose poétique. C’est-à-dire que c’est une écriture qui n’est pas centrée sur le roman donc pas sur la narration. On dit prose poétique parce qu’il y a tout un travail de dépouillement, d’épure dans ce travail d’écriture qui fait qu’on n’est pas du tout du coté du récit conventionnel ou de la nouvelle. La nouvelle ne travaille pas du tout ça. La nouvelle est vraiment du coté du roman. Moi j’essaie à chaque fois de.... J’ai pris pour habitude parfois de dire que j’écris des récits à la verticale. C’est-à-dire qu’au lieu de développer quelque chose, je le creuse. Voilà, et ça donne un petit peu ça... Je pourrais partir d’une phrase et à partir de cette phrase, la creuser, voir tout ce qu’il y a derrière chaque mot et que ça, ça pourrait donner un texte.

Vous arrive-t-il de recevoir dans votre courrier des lettres de vos lecteurs ?
Oui, et ça c’est bien

Votre réaction, c’est de...
Ben, c’est de leur répondre tout de suite. Ça, c’est le plus beau des cadeaux quand on est auteur. Il y a un monsieur qui m’a fait un très beau cadeau, je crois que je n’avais jamais eu une plus belle lettre. Il a commencé Une nuit ordinaire et en même temps qu’il commence la lecture du livre, il commence sa lettre. Il me dit : « Voilà, j’ai lu Petites morts il y a quelques temps, je me lance dans Une nuit ordinaire et j’ai envie de vous écrire au fil de mes lectures. » Et toute sa lettre est le journal de sa lecture : «13h, j’ouvre votre livre, 15h, je fais ça...22h je me couche. A demain. » Et à chaque fois, comme ça, tout le suivi... C’est magnifique parce que ce qui est toujours très troublant, en tout cas pour moi, c’est de me dire : « Bon, d’accord, j’ai écrit un texte. C’est publié. Alors ce livre-là, des gens le lisent vraiment, comme moi je lis d’autres livres. Ils se mettent par exemple dans leur lit, dans leur canapé, ils prennent le livre... » et ça, c’est quelque chose d’impensable pour moi. Je me dis toujours : « Bon, allez, mes bouquins, c’est un peu de la blague, c’est pas des vrais livres. » Parce que bon, sans doute parce que je suis jeune... parce que bien des choses... Et là, que cet homme me fasse le récit de sa lecture, ça a donné une véritable existence à ce livre.

Pourquoi avez-vous accepté de venir ici ?
Parce que j’aime beaucoup Jean Claude. Non, c’est une raison, c’est vrai. Parce que je trouve que c’est une démarche très courageuse de la part de vos enseignants de faire entrer des textes comme les miens dans l’institution scolaire. Et à partir de là, forcément, ça m’intéressait de voir comment vous vous aviez pu recevoir ça et puis en parler entre vous. Et puis parce que j’aime beaucoup discuter avec les gens et que je suis toujours partante pour aller rencontrer des personnes. Mais ça... Enfin pour en revenir sur ce que je disais tout à l’heure par rapport à l’école, par rapport au fait que moi je n’ai pas aimé l’école, je pense que si on m’avait fait faire des choses comme on vous fait faire aujourd’hui, j’aurais aimé l’école. Parce que c’est quand même extrêmement vivant de se dire : « Tiens, je peux discuter avec quelqu’un qui... » - là c’est la littérature, ça pourrait être les maths ou autre chose, mais avec quelqu’un qui vit cette chose-là de l’intérieur et qui peut la rencontrer. Je trouve ça extrêmement riche plutôt que d’être confronté à des textes seulement.