De Jaccottet :
savoir qu'on peut du moins cela: ne pas se laisser prendre au jeu des
images qui font mouche.
De Rabelais : Joie ! dès que le corps et la langue
exultent.
De Rimbaud : Joie ! dès qu'on rit aux assis, aux faux-cols, à toute
la bande des "pisse-lyre".
De Deleuze : Joie ! dès qu'on s'écarte : comme
si l'on avait appris enfin à ne plus se mentir...
J.-M. Barnaud, Mougins.
De Jorge Amado : la magie
de la rue, la musique d'un peuple, d'une terre à nulle autre pareille,
et par-delà les échos d'une traduction inspirée
le bruit d'une langue éminament poétique pareille à une
batucada perpétuelle rythmée par la vie...
De François Rosset : le monde clos et obtu des hommes
cherchant à vivre et se noyant à penser.
De Charles Juliet : la froide angoisse d'une jeunesse désemparée
par l'inéluctable qui pose touche après touche, fragment après
fragment, les morceaux d'une pensée pour pilier.
[non signé]
De Héraclite : de
rocs et de fleuves, dans les tensions et les chaux-vives, les dieux ne
sont que des gisants, quand s'avance René Char.
De Pierre-Jean Jouve : sang et sperme dans les boucles somptueuses
et noires de celle qui n'est plus. Le dieu se tait.
De Bashô : Cidre nouveau dans la bolée propos
de cellier il sort pour pisser
De Henri Michaux : En rangs serrés ordonnés
dans les pages sur les tables dans le cadre bien ordonnés bien paginés
bien toilés bien cadrés tes millle et mille fourmillements grouillements
révoltés éclatés démantelés désordonnés
déshabillés dépaginés détoilés décadrés
Alphabet de tous les tohus-bohus et des soulèvements Hors cadre des
hordes d’encre
De Jean Sénac : Cendres d’un pays naguère
fabuleux qui désormais se boursoufle dans l’ensanglantement, les
explosions, les tortures, les boues de l’hiver et la poussière
des saisons sèches. Envolées paniques des foules de femmes et
d’enfants dans le soulèvement des soies blanches et des cotonnades
colorées. Djebels en longues errances plaintives. Hurlements des rues
quand suinte la nappe quotidienne de l’égorgement.
De Benjamin Péret : parmi les oripeaux l’opinion
d’un vieux paratonnerre et les lanières du temps, au seuil des
tombeaux le miroir des mirages et les fumures de la philosophie, aux margelles
du matin l’hésitation du soleil et la porcelaine sauvage des pluies,
dans la fulgurance de ton ventre le rapt des déserts et les voiles de
ta voix.
De Fatou Diome : Dribbles et petits-ponts, les jeunes rêveurs
d'Eldorado s'en vont au Détroit se noyer. Se lèvent les femmes.
Le songe du lecteur s'immisce dans les étoffes humides et mauves de
la belle négresse.
Jacques ANDRÉ, Bouguenais
De Bukowski : dire l'homme,
enfin, comme il est : à la fois grand et minable dans sa misère
crasse, toujours touchant.
De Fante : douceur et douleur du quotidien qui devient un
conte.
De Pavese : le métier de vivre et la douleur, omniprésente
et déchirante.
De Michaux : l'expérience des limites au dedans, creuse
encore creuse sans retenue et vois cet univers qui n'est qu'à toi.
De Pessoa : "je" sont des autres aux parcours singuliers.
De Brautigan : L'avenir est un conte nostalgique.
Eric Dacharry, Canteleu, le 17.10.2003.
De Georges Emmanuel Clancier :
Du pain noir pétri au sang noir et au pain des rêves. Rien
de moins naturel. Et pourtant, quelles nourritures terrestres inépuisables.
Paul Recoursé, Saint Brieuc.
De Kerouac : qui dit par
saccades de rocking chair par successions comment l'or d'une "Marchesa" au
demeurant auréolée par Giotto par exemple se défait
dans les pulsions du néon de San Francisco San Francisco San Francisco
Blues mais aussi sous le regard monosyllabique du marchand ambulant errant
silhouette grinçante – dans le salut des chorus se
maintient l'écho des mots ici mâchés
Yves Ughes - Grasse
De Musil : les qualitées
promises, l'attente de cet autre monde, de ce rivage, encore maintenant,
inscrites, choyées ici et ailleurs, c'est sûr.
Valérie Bert, Paris
De Proust : un rocher de
pierre tendre à morceaux de quartz, bien à l'abri du vent.
De Jean-Loup Trassard : le charretier chemine au côté de
l'attelage, tressant une mèche neuve à son fouet. Rarement, accompagner
l'effort d'un claquement dans l'air, sans y toucher.
Pierre Campion, Rennes
De Lautréamont :
cherche, cherche encore. Trouve ! Que reste-t-il ? Rien, la substance,
le prénom tu l'as, moi aussi.
De Arthur Rimbaud : précipité par le mot fin,
garçon, tu peux aller vomir, pisser, cracher, crier, hurler et entendre
l'écho qui fini.
De Dominique Dussidour : y aura-t-il d'autres circonstances,
tu n'aimes pas cette espèce, c'est comme d'autres hasards ; tes couteaux
ne laissent pas de place pour ce genre là !
De Antonin Artaud : je regarde ce pendu, mon sexe vieillissant,
différant de moi, autre de moi, étranger de moi, auparavant je
me semblais plus entier dans l'ensemble.
Beghadid Benoît, Paris
De Hegel : "les blessures
de l'esprit se referment sans laisser de cicatrices", ce n'est pas
vrai
De Robert Bober : un livre comme le patron d'un vêtement
que l'on monte dans un atelier, la voix pour l'autre voix qui s'est tue, je
ne lis que dans les larmes
De Charles Juliet : journaux avant toute fiction, je n'est
pas un autre, exilés des mots en cortège, aphasie prodigieusement
dite
D' Edouard Glissant : le vent, les grains, les Batoutoos quand
l'absence c'est comprendre, et l'ensemble immense fait sens – je ne sais
pas comment
De Pavese : Lavorare stanca, il l'a écrit ! Lavorare
stanca, e vivere pure, et pourtant
De Gisèle Pineau : les blessures se referment, les
cicatrices sont écrites, la chair est belle, elle a une histoire
D'Aragon : comment tant de malheur rend heureux – fluidité de
la langue, opacité du monde, il chante
Chantal Anglade, Paris, le 16/10/03
De Emily Dickinson: Ecrire
c'est se laisser bercer, devant la solitude de la page, par un lointain
chant d'abeille.
De Rimbaud: Fuir la notoriété avant qu'elle
ne contamine les vers.
De Baudelaire: L'enfer, en soi-même, réside dans
le feu des mots.
De Aragon: Au plus puissant foyer, de l'amour caresser la
plume.
De Eluard: Le plus intime baiser s'efface au détour
d'une phrase.
De Char: Un chant noué dans les gorges de l'oubli se
fait poème au détour du sentier.
De José Angel Valente: Le vocabulaire se fait tendre
aux rencontres hérétiques du ciel et de la terre.
De Roberto Juarroz: La plume se tient droite, le corps se
penche, c'est une affaire de profondeur en soi, de conscience de la gravité...
de chaque instant.
De Bernard Noël: Au cour du corps se fondent en volutes émotionnelles
les subtils enlacements. Le regard porte loin le message , la main le poursuit
en quête d'une autre légitimité. Ici, à l'aiguillage
des os la littérature trouve son fondement. Elle éclate ensuite
dans la subtilité d'un frémissement du cour.
De Blaise Cendrars: Dans un port, à l'embouchure de
l'Orénoque, un fantôme poétique nous entraîne, puis
nous laisse exsangue devant la porte de l'ultime estaminet, sous les quolibets
de femmes éphémères.
De Khalil Gibran: Le regard d'un enfant, la tendre apparition
de l'aimée, l'horizon des jours, le désert des songes...
De Edouard Glissant: Le cisèlement de la langue sur
les rythmes endiablés du vaudou... Une sorte d'espérance puisée
dans les vagues souvenirs des ancêtres.
De Jean Grosjean: La traversée furtive d'un village
oublié. Juste son nom rayé à la frontière de la
dernière demeure, puis le silence entre les haies du chemin.
De Nazim Hikmet: La solitude totale et définitive de
qui veut encore s'inventer une langue... Et se trouver banni de la compagnie
des hommes, définitif apatride d'une terre sans frontières.
De André Velter: Il n'est pas utile de monter si haut
pour parvenir aux sommets de la littérature, l'intensité de l'émotion
est seule suffisante pour percevoir l'intérêt de cet instant fragile.
De Yannis Ritsos: Dans le creux des vagues se fondent les
premiers dialogues entre les amours d'une méduse et Ulysse endormi sur
les coraux de la rive. Juste un petit air doux pour attendrir le chour des
pleureuses intarissables.
De Alain Jouffroy: Patience, la page s'obscurcit et ce n'est
jamais totalement en vain.
De Prévert: Le regard complice d'un enfant tirant derrière
lui la baleine de ses rêves; un général de l'armée
des Indes prisonnier d'un oiseau malicieux; le chant du pavé sous la
pluie d'automne.
De Rafael Alberti: Le frétillement d'un talon pointé sur
le cour. Une phrase qui se détourne devant le meurtre et le sang, laissant
jaillir le cri, ... le cri des sirènes apeurées.
Xavier Lainé, Manosque
De Regis Debray : Ce chaud-froid,
ce blanc noir des identités à la fois viviantes et mortifères,
nos professions de foi humaniste les récusent, mais aucune culture
n'y échappe sur la durée, qu'elle ait un dieu, plusieurs
ou aucun.
Jean Luc VILUS, Fort de France.
De Henri Michaux : labilités. J'écris
pour me parcourir. Peindre, composer, écrire : me parcourir.
Là est l'aventure d'être en vie. En somme, plus je
lis, plus j'écris, plus je passe de ta personne à la
mienne : dessus, dessous, dans moi : Toi.
Catherine Pomparat, Bordeaux.
De GHJACUMU THIERS : le
bombardement de Bastia en 1943 revenant hanter nos consciences "modernes" ;
la violence des sociétés revenant déchirer des consciences "neuves" ;
les regards extatiques et les cris inentendus d'aujourd'hui revenant
hanter les ombres fragiles des années cinquante, au sortir de
la guerre, s'éveillant à quoi ?
François Renucci (pour donner à entendre
une littérature (corse) encore inaudible, pour tant de raisons)
De Kurt Vonnegut Jr : Ses
traductions de la souffrance et de l'absurdité donnent le rire à l'amour.
De Don DeLillo : Il ne sert à rien de croire qu'appartenir
au monde nous donne la capacité de le comprendre - LUI est la capacité même
de lire ce monde. Heureusement pour nous que nous savons lire.
De Chuck Palaniuk : L'important n'est pas de savoir si l'on
a des raisons de se mettre en colère, mais de savoir si on en a les
moyens.
Dominique Bordes, Toulouse
De Pierre Bergounioux :
le premier mot, contre l'arbre le dos
De qui La case de l'oncle Tom et comment est-ce possible,
1968: grandes lettres noires brillantes, des mots écrits à prononcer,
la couverture du livre de classe est verte, vert pomme
De Villon : en syllabes le vers dépecé, et plus
tard Marlowe
De Genet : la main droite écrit, la main gauche branle,
et jaillissent fleurs, et tombent en première page têtes décapitées
De Duras : Tarquinia éblouie, et ailleurs le corps
de l'homme en tension, longtemps
De Pierre Michon : mythes chez lui, mythe de lui en Compagnie
aujourd'hui, et je voudrais qu'il écrive
D' Annie Ernaux : nécessité et minimum; passions
et phrases grammaticalement simples – bien sûr
Chantal Anglade, Paris
De Kafka: Je marche, mille
pas, et, métamorphose, ma carapace est la couverture de ton livre!
Comment expliques-tu ça?
De Montaigne: Grand écart et petits rapprochements.
M'entends-tu? Attends-moi. Je suis aujourd'hui un pied ici, et un pied chez
toi !Eh! l'ami! Eh! Merci d'être toi, d'être moi!
De Supervielle: Petit glissement léger derrière
la porte entr'ouverte. Rires, espaces cruels. Mais, donnons nous la main et
voguons vers la mort.
Simone Blanc - Le Bouchet StNicolas. Haute Loire.
De Michaux d'abord : la
déchirure d'être si peu, et d'halluciné en rire,
brisé, envahi, mais fluidifié
De Michaux : marteler ; comme une peau flasque, le monde,
le déchirer à petite voix lucide
De Michaux aussi : l'impossible écrire, l'impossible
fixer, l'impossible étreindre, parce que la vérité est
musicienne
De Michaux : on ne me la fait pas
De Michaux : tenir
De Rimbaud : apprendre par coeur comme résistance aux
nuits de garde
D'Eschyle : l'opaque parole en dépit de tout, dressée
net, en caresse contre l'écrasement
De Faulkner : c'est toi qui parles, je commence à te
comprendre, charriant tout cet abrupt
De Novarina : l'irrépressible flux de l'arrière-tête,
jubilation de dynamite, d'un mot pour rire toucher le fond
De Michon : tourner et retourner, happer l'idée, la
jeter finalement : c'est une phrase mais surtout une revenante
De Saint-John Perse : la présence entière ici,
tout de suite, et par l'écoute, l'avenue, le surgissement
De Saint-John Perse : se lever tôt le matin, s'y mettre
De Perec : au signe plus encore qu'y croire mais c'est la
seule issue ; tenir dans le vertige, et pour finir l'agencer, avec calme même
le donner
Thibaud Saintin, Manille, Philippines.
De Victor Hugo : dans la
rétine reste figé l'enfant à la grimace regardant
le bateau qui l'abandonne s'éloigner
De Abdelwahab Meddeb : le labyrinthe de la langue m'envoûte
- c'est une déconstruction si nécessaire
De Saint-John Perse : décidément je ne serai
jamais d'accord avec Ferré
De Cervantès : pourquoi en faire un film, c'est déjà dans
de si belles images
De Chouaki : on m'a dit qu'il écrit avec la langue
arabe qui souffle derrière, un souffle d'Algérie qui fait aux
oreilles, car il parle aux oreilles
Erwan Tanguy, Rennes
D'Albert Camus : Mal nommer
les choses, c'est contribuer au malheur du monde.
Hervé Champollion, Paris
D'Antoine Volodine: L'étrange
est la forme que prend le beau quand le beau est sans espérance
Daniel Morvan, Nantes
De Jacques Roubaud:
les couleurs scandent et l'oeil écoute l'infra humain urbain
dans la prose le haiboun les sonnets, un feu d'artifice
Dominique Macé, Bagnolet
De Kenneth White: Une côte,
l´estran, quelques oiseaux de mer, le cri qui fuse. Commencements.
De Rimbaud : La brièveté et la dynamique, le
mouvement, la phrase « Un jour je partirai » prononcée une
nuit de mes dix-sept ans comme en écho.
De Hölderlin : Je le salue en dérive fluviale.
De Nezahualcóyotl : Fleur et chant – una visión
poetica del universo.
De Char : La voix cassante, le feu de brindilles étouffant
la cheminée, les dix cigarettes allumées dans le cendrier et
fumées en même temps.
De Pound : La folie faite rythme.
De Serge Velay : La saine vigueur musicale, l´imagination
d´un visage qui manque.
D´Artaud : L´électrochoc est la morale
du monde moderne, Dieu est dans les microbes.
De Wang Wei : L´éloignement salutaire, les mille
lunes échappées.
De Thoreau : La décision ferme, l´objection de
conscience, l´usage de ses mains pour écrire et bâtir.
De Kenneth White : La saine vigueur qui se moque des codes,
aussi bien littéraires, surtout littéraires.
D´André Breton : La phrase rythmée et
sûre, l´en-allée nocturne au gré des signes, la ferveur
poétique qui est « monde dans un baiser ».
De Nietzsche : On rêve avec lui de Sils-Maria et de
Gênes, d´autres lieux de l´esprit où la pensée
est rythme et marche – le reste est philosophie.
D´Alain Bernaud : La clarté poétique dans
l´amitié et la fraternité.
De Whitman : Le grand fleuve, la liberté mue en verbe,
l´affirmation quand tout contre, la multitude qui peuple tout individu.
De Michaux : Une foule arrive et hante, descente sur l´Amazone,
sauve le désir d´exorcisme, la lucidité quant à la
violence interne et externe, la diversité des moi à explorer
et défaire.
De Rosario Grimaldi : Je t´embrasse toi que j´apprends à lire
tous les jours.
De Novalis : Je rêve de l´union des sciences et
des paroles poétiques, d´une connaissance de la matière
qui serait rendue possible à travers une langue belle et vigoureuse.
Si l´eau est une flamme liquide, alors l´encre ?
De Rousseau : Encore l´exercice de la pensée
et de l´écriture dans la marche libre, vigueur de l´esprit
dans un corps qui connaît ses failles mais surtout ses points d´énergie
où se déclenche la sensation musicale.
De Deleuze : La pensée faite rythme.
Des romantiques allemands : Bien sûr, la forme poétique
du monde.
D´Albert Camus : Les noces à Tipasa et partout
ailleurs, malgré la douleur du monde, l´homme silencieux et vivant
au-delà des grandes parades idéologiques, la sérénité sans
la crispation.
De Michaux : Les voyages au dehors, porte de l´espace
intérieur.
De Paul Valéry : La précision de la parole,
ouverte à tous les états du corps-esprit, la pensée critique
toujours recommencée.
De Gombrowitz : Parle en l´homme, chaosmos !
De Thomas Bernhard : Le souffle de l´écriture
contre l´étouffement natal, l´amour du grand-père,
la haine instinctive et injuste des enseignants au nom d´une pédagogie
libertaire – à inventer.
D´Héraclite : Pourquoi écrire des livres « achevés» et
des œuvres complètes quand quelques fragments essentiels restent
sur le rivage ? Liberté du devenir…
D´Octavio Paz : Calle Francisco Sosa à Mexico,
cet hiver-là, le sifflement d´un marchand ambulant au creux de
la matinée ; la bibliothèque avait pris feu, retour de flamme
de la parole poétique.
De Walter Benjamin : Ôtez-lui la moustache, reste le
visage de l´enfant, a dit quelqu´un ; chaque jour j´entends
la radio, l´émission « Lumière pour enfants, ici
Berlin », 1929.
De D.H. Lawrence : La pensée cyclique, la source mythique
de la poésie, dévaluée, instrumentalisée par les
religions mortifères.
De Jacques Lacarrière : La proximité en Bourgogne,
toujours la marche libre, surréalisme et études classiques, amour
du monde et passion de la littérature.
De Le Clézio : Le rêve mexicain, l´or du
monde filant dans le sablier des doigts, invisible.
Laurent Margantin, Tübingen, Allemagne |