La Beauté d'André Breton |
Laurent
Margantin / De l´esprit du surréalisme
bilan d'une vente : l'article de Michèle
Champenois dans Le Monde du 19 avril
pour mémoire : l'appel solennel du comité Breton (mars 2003) La France vend le Surréalisme, titrait un journal new yorkais. Oui, la France, les pouvoirs publics vendent, bradent le surréalisme, mais également la beauté d’un homme, écrivain et poète s’il en fut, penseur, révolutionnaire: André Breton. Sous le marteau du commissaire-priseur, sera bradée aussi la passion d´un poète à expérimenter les formes de libération idéologique et artistique exprimées dans les Manifestes du Surréalisme. Plusieurs milliers d´oeuvres d´art, de manuscrits, de livres, de photos rassemblés dans un appartement pendant près d´un demi siècle et composant un tout cohérent seront dispersés en quelques jours. Ainsi la beauté surréaliste saura été sacrifiée sur l´autel de la spéculation. les
3400 signataires de l'appel "J'ai le sentiment de ne pas avoir démérité des aspirations de ma jeunesse et c'est déjà beaucoup à mes yeux. Ma vie aura été vouée à ce que je tenais pour beau et pour juste." cette phrase d'André Breton nous la revendiquons pour nous, et l'action menée depuis trois mois : notre protestation contre la mise à l'encan de la collection Breton, c'était la fidélité à nos premiers engagements d'écriture, nos apprentissages par les Manifestes du Surréalisme – FB, LM, MB
l'appel est clos – des dizaines de protestation nous parviennent encore au quotidien, nous ne pouvons répondre à tous et toutes – faites savoir votre protestation directement auprès des journaux Le Monde et Libération, dont les chroniqueurs d'art mondain (M. Bellet et M. Noce) se complaisent dans le rôle de valets de Drouot, et sur les forums comme celui de France Culture: surréalisme à vendre |
14/04 à Libération, la vulgarité et le mépris inculte comme seule loi du journal... lettre adressée ce matin aux destinataires indiqués ci-dessous... Il y avait même du Chaissac... Libération, Vincent Noce, le 14 avril 2003: chapeau, Libé, vous avez réussi à trouver la seule personne en France à encore considérer Gaston Chaissac comme un maladroit, un sous-peintre... pensez donc, il vivait en Vendée... moi, voilà la dette personnelle que j'ai au grand "Gaston Chaissac, vice-président du club des échappés de la vie moderne" - FB 07/04 à l'ouverture de la vente, blocage symbolique des portes de l'hôtel Drouot
12/04 réactions à la vente Breton on met en ligne le bulletin transmis ce 12 avril aux signataires de l'appel Breton via liste, réactions, contributions... 07/04 un article miteux et minable dans Le Monde comme il s'agit de vente aux enchères,
on laisse dans les quotidiens nationaux la plume à des "spécialistes"
en vente de tapis sans aucune perception de la gravité des enjeux
– la palme au Monde, qui laisse écrire un mondain inculte,
et à Libération, qui confie la vente Breton à son
responsable de la rubrique culinaire – dans le Monde de lundi soir,
voici comment l'inénarrable Bellet décrit les 3400 signataires
de notre appel : ci-dessous réponse de Mathieu Bénézet aux propos de M. Bellet: A M. Jean-Marie
Colombani, directeur du journal Le Monde post-scriptum dans le Monde daté 9 avril, voici comment le même M. Bellet termine son article: "A 243 000 euros (276 021 euros avec les frais), le commissaire-priseur céda, avec un "C'est à vous", sous les applaudissements de la salle. L'oeuvre est en réalité destinée à l'un de ses clients. Un collectionneur français qui souhaite conserver l'anonymat. Mais ceux qui connaissent son intérieur savent qu'à côté, l'appartement de Breton semblait zen. Comme le poète, il y a accumulé les trésors d'une vie, et là aussi, comme rue Fontaine, l'objet le plus banal voisine souvent avec le chef-d'oeuvre. L'édition originale n'y sera pas dépaysée." On se croirait dans la chronique mondaine du journal "Le Gaulois", qu'aimait citer Marcel Proust, au début du siècle. On voit où sont les fréquentations de ceux que Le Monde choisit pour collaborateurs. On comprend mieux que l'appel signé par 3400 enseignants, universitaires, chercheurs et tant d'écrivains et d'artistes ça énerve le bourgeois. Et Libération ne fait pas mieux avec la chronique tout aussi mondaine de M. Noce, avec M. Noce on se croirait aux courses hippiques... ça donne rudement confiance, tout ça... FB et Libé pas mieux le style Noce, cette perle dans Libération d'hier : "il y aura ainsi dans le monde entier des objets qui sont le meilleur ambassadeur que la France puisse avoir à San Diego ou dans le Missouri où ces objets vont être mis en valeur. Des écoliers américains incultes vont découvrir le nom de Breton et, par conséquent, éventuellement s'intéresser à la culture française, et ça, c'est important." - à supposer qu'au Missouri inculte les écoliers en manque soient les fils de milliardaires ? Voir un grand journal national, créé à la suite des événements de 1968, traiter cet événement de cette manière, sans en mesurer aucunement la gravité, est plus que pénible... Rappelons que Vincent Noce écrit normalement pour la rubrique culinaire, d´où le sentiment de honte qu´inspirent de telles "trouvailles"... Décidément, et pour deux semaines, Libé est à la noce avec la vente Breton. 05/04 le crève-coeur d'Aube
Elléouët “ Je reviens
de Drouot, l’exposition est absolument magnifique. C’est
un crève-coeur pour moi! Mais il n’y avait pas d’autre
solution.”
03/04 intervention de J-J Aillagon
dans Le Monde, et réponse de François Bon, transmise au
journal Le Monde Entretien avec Jean-Jacques Aillagon,
ministre de la culture réaction personnelle de François Bon transmise à la page Débat du Monde De l’or du temps, réponse
à M. Aillagon 01/04 ouverture expo Breton à Drouot
30/03 délégation au ministère de la Culture Le Journal du Dimanche, daté de
ce 30 mars, consacre à son tour un article à la vente Breton,
et bien évidemment au large accueil que reçoit notre appel,
devant un tel gâchis et une telle absurdité, une telle atteinte
à la mémoire collective qu’est la dispersion de ce
patrimoine national. * à la suite de cette rencontre, M. Alain Jouffroy a préféré se désolidariser des 3 400 signataires, dont acte – le comité Breton décline sa responsabilité pour tout contact ou transaction avec les pouvoirs publics qui n'aurait pas l'aval ou le mandatement des signataires 25/03 Fernando Arrabal dans Le Monde Vente Breton, misère de la poésie,
par Fernando Arrabal
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24/03 lettre du comité Breton au président de la République Supplique pour sauver l'"art magique" Comité de vigilance André Breton :
Alain Absire, Mathieu Bénézet, François Bon, Michel
Deguy, Jacques Derrida, Guy Goffette, Alain Jouffroy, Yves Di Manno,
Laurent Margantin, Bernard Noël, Jean-Yves Tadié, André Velter,
Eliot Weinberger, Kenneth White. 18/03/2003 - adresse des élus au président de la République Monsieur le Président de
la République, Les signataires : 16/03/2003 - Réponse de J-J Aillagon au maire de Paris: décrypter la langue de bois De nombreux signataires se sont réjouis, hier, de la réponse du ministre au maire de Paris, après le vote unanime du conseil de Paris, suite aux questions posées à notre intitiative, pour la non-dispersion de la collection Breton, et son classement comme trésor national. Hélas, le contenu ne suit pas... Comme la précédente sur
la dation du mur (13 février), cette nouvelle déclaration
du ministre de la Culture omet de nombreux points, et plusieurs contenus
dans le voeu du Conseil de Paris auquel elle est sensée répondre.
La principale demande du Conseil de Paris était la suivante: "que
l’Etat prononce l’interdiction de sortie du territoire des
pièces de la collection, et use de son pouvoir de faire reporter
la vente... pour que ces collections restent dans le domaine public et
ne soient pas dispersées". 15/03/2003 - itw Laurent Margantin dans Le Devoir de Montreal LE DEVOIR (Montréal), cahier «Livres»,
samedi-dimanche, 15-16 mars 2003. Trois questions sur la
collection Breton LE DEVOIR. Pourquoi vous opposez-vous à la
vente de la collection André Breton? Pourquoi ne pas laisser
les oeuvres circuler et aller vers qui les veut? LE DEVOIR. Que suggère votre
groupe comme solution de remplacement à la vente? Et quelles
sont vos chances de bloquer le processus qui semble engagé de
manière quasi irrémédiable? LE DEVOIR. Comment interprétez-vous
cette dilapidation d'un noyau dur de la mémoire surréaliste? 12/03/2003 -le
devenir ministre : Jean-Jacques Aillagon "avant" et "après" eh non, malheureusement, il s'agit bien d'une déclaration de Jean-Jacques Aillagon mais.... en janvier 2002, juste avant qu'il devienne ministre de la culture.... il y a deux ans, au sujet de l'exception culturelle et de Meissier |
11/03/2003 - La Beauté d’André Breton La France
vend le Surréalisme, titrait un journal new yorkais. Oui,
la France, les pouvoirs publics vendent, bradent le surréalisme,
mais également la beauté d’un homme, écrivain
et poète s’il en fut, penseur, révolutionnaire:
André Breton. Sous le marteau du commissaire-priseur, sera
bradée aussi la passion d´un poète à expérimenter
les formes de libération idéologique et artistique
exprimées dans les Manifestes du Surréalisme. Plusieurs
milliers d´oeuvres d´art, de manuscrits, de livres, de
photos rassemblés dans un appartement pendant près
d´un demi siècle et composant un tout cohérent
seront dispersés en quelques jours. Ainsi la beauté surréaliste
sera sacrifiée sur l´autel de la spéculation. 11/03/2003 - - Texte d´ouverture
du meeting poétique à la Mutualité hier lundi
10 mars, par "André Velter
Bonjour, D'autant que les couloirs bruissent, et nous disent que l'on signerait actuellement à la pelle au sein de la Direction du Livre et de la Lecture les "certificats de sortie du territoire" pour tous les manuscrits d'André Breton et les livres autographés de sa collection personnelle. Je suis aussi surpris que vous toutes et tous, bibliothécaires, ne réagissiez pas plus fort. Mais la réflexion doit créer un état de conscience global qui peut aller beaucoup plus loin. Nos villes, nos régions financent des "Maisons d'écrivains" car elles sont conscientes de deux choses : - d'abord, il y a une demande du public pour respirer, non plus l'encre fraîche et la colle à reliure comme on disait dans les mauvaises dissertations, mais l'atmosphère des lieux de vie des écrivains. Cette demande doit bien traduire quelque chose. Il n'est pas besoin d'y céder soi-même pour se représenter les nouvelles formes d'approche des oeuvres par le public qui en découlent. Et l'atelier d'André Breton, qui est encore en l'état, est un exemple formidable : ce poète avait l'oeil et les objets et oeuvres réunies nous parlent du surréalisme par leur bouche propre. - ensuite, à l'heure de la dématérialisation des oeuvres, le tangible retrouve paradoxalement une place dans l'appréhension culturelle. La poésie est certainement la première activité mondialisée, mais les poetes sont d'ici d'ailleurs ou d'autre part. Ce qui les distingue radicalement des autres "écrivants". C'est maintenant le "Printemps
des poètes". Ci-après le texte d'introduction par André Velter, lu hier à la Mutualité (en présence du Ministre mais sans Michel Drucker, c'est peut être cela qui empêche d'entendre ce très beau texte...). "Et oui c'est ça Monsieur
le Printemps des poètes" 11/03/2003 - Dépêche
de l´AFP, 10 mars 10/03/2003 Opération
réussie ce soir à la Mutualité
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