Vers la main d’André
du Bouchet
“ J’ignore ce qu’est le monde sans la main
– mais la main n’est rien sans le monde ”
d. B
Que, dans les Carnets, et dans l’œuvre en général
les références à la main soient nombreuses, conduit
à éclairer la méditation de du Bouchet sur notre
rapport au monde.
Je schématiserai ainsi en trois temps : 1. Raisons de la main ;
2. Sagesse de la main ; 3. Folie de la main.
Raisons de la main : ce qu’elle prétend
saisir
Comme s’il s’agissait d’un mouvement naturel,
la conscience croit (pourrait croire ) que dans son avancée vers
les choses le monde serait “ à prendre ” ;
c’est peut-être une de ces évidences qui inspire
le “ siècle ”, en ce sens toujours “ siècle
à mains ”. (“ Mauvais sang ”)
On n’est pas, au départ, défait de cette mauvaise
intuition, de cette disposition du corps et de l’esprit, voire de
cette obsession-là. On part, semble-t-il, à la rencontre
de quelque chose qui résisterait, un sol, un “ socle ”
( du monde et de la langue) à partir de quoi se tenir serait possible :
“ Je cherche le socle de quelques mots banals / la main
où ils tiennent ” (I. 23). La main est ainsi l’outil
qui tient le carnet avec lequel on “ racle la terre ”
(I. 28). Avancer vers le monde, c’est en effet “ se heurter ” :
“ nous nous sommes heurtés à la beauté
terrestre ” (I.69); et ce heurt – avant la dispersion
qu’on verra plus loin – ce face à face avec l’altérité,
autoriserait comme une prise en mains, une “ manipulation ”
possible du réel et, conséquemment, ce geste de “ rompre
l’étendue comme du pain ”.
Ainsi, contrairement à la parole qui, “ machinalement ”,
“ à tout moment se perd ” (II, 13), “ la
main, au contraire ” se voudrait “ économe ”
et “ sagace ”. Ce pourrait être elle qui “ tiendrait ”
les mots banals, leur donnerait raison, assise, “ socle ”.
La main, n’est-ce pas, est l’alliée du pouvoir, elle
est du côté du concept ; elle n’a que faire de
“ ce qui n’est pas tournée vers ”
elle, de ce qui se dérobe, échappe à la prise, s’évanouit
à son approche ; la main veut la clarté, l’illumination
du lisible.
La main va jusqu'où va l'œil. Elle veut la saisie. Forcer
l'huis. Passer, à tout pris, et prendre. La saisie est la faute
d'Orphée. Voir Eurydice, la toucher, la saisir. Mais, la prendre
dans l'œil, c'est la perdre. Pas d'épiphanie du sens chez
du Bouchet. Orphée, et son regard arrière, regard métaphysique,
nostalgique, et prédateur aussi, laisse la place chez du Bouchet
au géant Orion qui n'est pas simplement le marcheur que l'on connaît
mais le marcheur aveugle. L'œil est dans son talon, dit du Bouchet,
plus dans ses mains.
Cependant, la main comprend vite aussi qu’elle court à sa
perte, ou plutôt qu’elle encourt comme la sanction de “ la
perte ”. Quelque chose dans l’expérience en effet
résiste toujours, fait obstacle. En face, se manifeste cette “ face
qu’on ne franchit pas ”, qui peut-être tout aussi
bien le “ visage [de l’autre] que je ne franchis pas ”.
Et alors, la donne change. Ce n’est plus ma main qui a la main,
c’est bien, oui, la face qu’on ne franchit pas. Où
se découvre aussi une autre présence : car c’est
la mort en fin de compte qui a la main sur cette face. “ A
laquelle [elle] met la dernière main ” (I. 44).
La main qui écrit ne saurait plus sur la page consentir à
substituer à la présence la fiction d'un double, outre gonflée
de sens. Baudruche d'une unité reconstruite. Mensonge de l'après-coup.
Marqueterie visant à masquer les "pierres fraîches"
de la fragmentation première, perdant ce que toute cassure a de
productif, toute découpe de réserve d'élan, toute
déchirure de capacité à joindre dans l'écart,
l'épars de la présence.
De cette expérience qui est expérience des limites, seule
la parole, et la parole du poème, peuvent rendre compte. Seule
la parole a partie liée avec l’invisible ; et c’est
pourquoi aussi elle s’exprime depuis une expérience qui ne
peut produire que de l’illisible. La poésie “ ne
fait pas un être viable ” : entendons, un être
apte à vivre sur les chemins balisés du visible.
La poésie de du Bouchet s'attache à détruire ce qui
détruit. "La destruction, de Mallarmé, est (sa)- Béatrice"
tant c'est "retrouver une relation perdue" à la réalité
que veut du Bouchet dans sa poésie : "Je n'ai pu travailler
/ que pour détruire mon poème / tant j'ai travaillé
pour / détruire ce qu'il y avait / de trop - j'avais créé
/ l'air - fait place."
Y-a-t-il à s'étonner si cette destruction implique une sortie
du langage, celui qui régit les textes, les beaux poèmes,
ces réseaux de significations, toujours clos. Fermés. Barricadés.
Une sortie hors du lisible, un pari pour l'illisible, cette parole poétique
qui vise à rendre la langue à la parole, à faire
en sorte que soit respectée, assumée, cette solitude dont
parlait Kierkegaard : "Seul, presque, avec le langage humain contre
moi". C'est à savoir qu'il y a impropriété entre
la langue et l'âme, que les mots sont inadéquats à
dire ce que nous avons à dire, qu'il y a du jeu, du blanc, de l'asymétrie,
de la dissonance, de l'étranger dans la langue. Qu'à lui
rester fidèle la langue perd sa suprématie signifiante au
profit de la parole, de ses répétitions dans les différences,
ce balbutiement murmurant. Lui seul respecte la relation, la discontinuité
de la survenue des fragments, promouvant par là le vide comme "moteur
blanc" de l'articulation entre bribes, éclats et découpes.
Les raisons – la déraison - de la main seraient donc de s’installer
dans le fantasme de la prise.
Sagesse de la main : ce qu’elle abandonne en s’ouvrant.
“ Ce qui te retient, c’est ce que tu ne saisis pas ”
(III, 43).
C’est en un sens comme s’il fallait apprendre à ouvrir
la main… apprendre à se dégager de l’utile,
de l’instrumentalisation de la parole : “ La langue
– d’être ce qu’elle est, au contraire, ne doit
pas servir, et jamais, sinon à rien, n’aura servi ”.
(III, 55) Et accepter le paradoxe qu’implique la citation du Carnet
III, 43 : ce qui va te tenir à nouveau debout sur le monde,
c’est tout ce dont tu auras appris à te dé-saisir.
La main qui s'ouvre laisse passer l'air. La main qui s'ouvre s'interrompt.
Non seulement celle qui fait main basse sur mais encore celle qui effleure.
Celle qui caresse. Et c'est son vol comme suspendu.
La main qui s'ouvre, d'abord interrompt tout contact. L'interruption est
la vérité du contact. Le contact ne s'établit qu'en
cessant déjà : "Je suis sorti. / emportant : avec moi
l'interruption / comme point de départ / l'interruption."
La main qui s'ouvre, ensuite, se lève. S'élève, ouverte,
au-dessus de la peau du monde. Telle est l'intermittence. C'est celle
du soc qui ouvre la terre des labours avant d'aérer sa lame au
plein soleil du jour. Avant de retrouver à nouveau la terre grasse
et noire. Ayant tourné, en haut du champ. De même que la
levée du soc est la vérité du sillon, de même
l'interruption est la vérité du poème. Son battement.
Sa vie. L'interruption n'est pas repos stérile mais répit
actif; non pas absence, non-texte, mais lacune vibrante, cela qui ne s'écrit
pas du soleil sur l'acier du soc de la charrue, de l'eau se brisant sur
les rochers des "rapides".
La séparation, on le voit, est la règle d'or : "Le
présent : une / séparation". Le mot dit la fraîcheur,
la soudaineté, l'ouverture sur le vide qui seul tient. Ne nous
fait pas faux bond. De cela, faire notre bien !
D’où la signification, comme ontologique, de la perte. La
tentation de “ retenir ” fonde vraiment l’erreur.
La séparation au contraire est la règle d’or. Dire
“ détachement ” supposerait une démarche
volontariste, morale, qui ne convient pas à la sorte d’abandon
à la perte nécessaire qu’on voit par exemple dans
la disposition suivante : “ l’application/ à
ce qui se dérobe, une perte en rend compte / un peu mieux que ce
qui a été retenu ” (III, 41).
Il me semble que nous sommes très proches ici, s’il faut
employer ce mot, d’une éthique de l’écart consenti,
et peut-être vaudrait-il mieux dire, de l’abandon à
la distance, à la reconnaissance qu’il y a une nécessité
de l’éloignement, hors de laquelle la poésie se fourvoie.
Vertu Hölderlinienne, en un sens, s’il est vrai que la “ fidélité
sainte ” veut que l’on ne cherche pas à combler
la distance une fois instaurée comme une origine absolue par l’effacement
des dieux. Et c’est aussi bien la conviction de Char pour qui “ supprimer
l’éloignement tue ”, que celle encore de Bonnefoy,
dans Début et fin de la neige : “ Non, ne me touche
pas ”, dit le “ dieu simple ” dissipé
“ dans le bleu du monde ”, dieu qui n’est
parfois rien d’autre qu’un “ voisin simple ”,
comme le “ chipmunk ”, dont on ne peut plus voir
que les traces dans la neige, les “ infimes marques ”,
devant notre porte.
Si la main abandonne son fantasme de prise, alors le poème lui
même se met à vivre libre, de sa vie autonome, il “ court
sans cesse en avant de moi ” (I, 37), comme s’il était
aspiré.
Le travail vraiment poétique n’est plus alors celui d’une
accumulation des signes, comme s’il fallait combler le vide de la
perte, mais au contraire celui d’une raréfaction, car il
faut au contraire être fidèle à la perte, ne faire
“ qu’en défaisant ”, comme le dit Giacometti.
La passion de du Bouchet pour Giacometti, celui “ qui n’est
pas tourné vers nous ”, n’est pas indifférente,
bien entendu, et c’est d’un même mouvement que l’un
et l’autre s’appliquent à travailler la matière
comme en la rabotant, pour ne plus en retenir que “ les copeaux
perdus ”. Or, “ ce qui sauve tout sur le plan poétique,
écrit du Bouchet (I. 39), c’est la façon dont le poème,
une fois accompli, blanchit -, dont tout le progrès se résorbe,
s’efface. ” Tel est le “ blanc ”
du poème, sa manière “ de se conserver tout en
laissant la voie libre ”.
Et alors en effet ce qui arrive, c’est que “ le vide ”
devient le commun dénominateur du monde, aussi bien de la parole
que des choses. Il y a alors adéquation en ce sens des mots du
poème au monde, s’il est vrai que “ d’une
montagne à l’autre de même que d’un mot
à l’autre… le vide se soulève, comme respirer ”.
(C’est moi qui souligne) Le soulèvement ici, soit ce moment
aérien où l’on a quitté le sol, c’est
celui de chaque pas dans la marche, qui se risque dans le vide et dans
le déséquilibre, instaurant un rythme. Respirer entre ces
pas, comme viennent les paroles entre les blancs du poème, c’est
une affaire de rythme. Et ce rythme, “ père du temps ”,
comme le disait Bousquet, fonde aussi les conditions de notre liberté.
Le poème - si nous l'appelons toujours ainsi – de du Bouchet
tenterait quelque chose comme cela : sortir, s'en sortir par la lacune,
l'interstice, la faille, la dis-jonction. Confiance ré-accordée
au vide, au chaos d'où naîtra le rythme qui donnera forme,
assumant la continuité derrière les discontinuités,
les fragments. Une forme en formation. Un ciel et ses nuages sous le vent,
ses retours - Ainsi ont été se transformant les poèmes
eux-mêmes comme les recueils de du Bouchet au long des reprises
de leurs diverses publications: "Le rythme, disait Henri Maldiney,
est dans les remous de l'eau, non dans le cours du fleuve."
Sauver l'écriture de sa vocation en lien direct avec la mort -
le dieu égyptien Thoth n'était-il pas dieu de l'écriture
et de la mort? - à savoir conserver, perpétuer pour la rendre
à l'effusion, au devenir, à la vie !
La sagesse de la main est d’avoir accepté d’abandonner
le fantasme de la prise.
Folie de la main : ce qui est donné dans ce qui n’a
pas été retenu.
Le retournement d’André du Bouchet nous fait entrer, non
pas dans le désordre d’un monde qui, n’étant
plus tenu par la main serait désorganisé, mais dans la nécessité
au sein de ce monde : “ Le jour qui n’a pas été
rejoint / descend par longues coulées implacables ”
(II, 60, c’est moi qui souligner) ; le enfin de la citation
suivante exprime le soulagement de voir se réaliser le projet poétique
et existentiel qui ne font qu’un : “ Non, que cela
ne reste pas/ dans la langue, mais dehors enfin ait tout entier glissé ”
(III, 19).
Entre fermeture et ouverture, battante toujours, la main est ce "moteur
blanc" qui hoquette. Mais tient. Rend l'avancée possible.
La main est blanche. L'écriture, aussi. Les blancs, on l'a souvent
dit, ne renvoient pas au silence mallarméen, au marbre impartial.
L'écriture de du Bouchet, son murmure obstiné, ce ressassement
d'eau de source, est intarissable, interminable. Les blancs en sont les
pulsations. Ils sont moteurs, tremplins, vie même de l'écriture.
Ils surgissent toujours comme ce qui donne vie au sens, ce mouvement perpétuel.
Toujours décentrés, cherchant à se rééquilibrer
dans les tirets, les parenthèses, les points de suspension, autres
blancs typographiques.
Cette main qui interminablement s'ouvre et se ferme, se ferme et s'ouvre,
comment ne nous ferait-elle pas penser à une main toujours offerte
à l'autre main qui viendrait l'empoigner. Et faire. Est poème
- comment ne pas penser ici à son ami Paul Celan - ce qui hors
pouvoir est de l'ordre du partage. Poème à faire, non à
recevoir.
Blancs - Décrochements, ils accrochent. Font saillie sur le plan
horizontal de la page comme ces ressauts qu'on affronte dans la grimpe,
mains qui se prennent et se déprennent aussi vite. Pour monter.
Tirer plus haut. Dans la voie. Le vide. Dessus. Dessous. Suspendu. Flottant.
Entre deux pierres. Deux ciels.
“ Ce feu comme une main ouverte ” est-il écrit
dans A la chaleur vacante (70).
La main est le moteur blanc
La main n’est pas, dans ce livre comme dans les Carnets, ce qui
sert à posséder, à prendre – elle est “ toujours
ouverte ” - elle est le support du don. Elle est motrice, donc
puissance… Réserve de force, “ in-forme ”,
le sans-fond, le “ fond du jour ” (105) toujours
devant nous ; “ le fond embrasé de la terre (105),
le “ vide bourgeonnant ” ( 48) toujours devant nous,
“ ce balbutiement blanc ” (13) ; cette “ chaleur
vacante”, ce qui va prendre visage dans les cendres : “ Ce
qui demeure après le feu, ce sont les pierres disqualifiées, les
pierres froides, la monnaie de cendre dans le champ ” (72).
C’est la lancée, la main qui s’ouvre – “ ici,
dehors, il y a sur nous une main ” (61) – le moment où
elle s’ouvre, qui intéressent André du Bouchet. Char
disait de la nature chez Rimbaud qu’elle était non plus décor
mais “ fond lumineux, grâce ”, cela même
qui agit dans la forme qu’est le poème de Rimbaud. C’est
elle qui y vibre.
Ce moment de l’ouverture de la main, au seuil de toute lancée,
nous dissipe, nous annule. Aucun mot n’a prise sur lui… Il
est au-delà de tout nom.
Ainsi, c’est un “ je renonce ”, qui précède
le “ il y a une main tendue/ dans l’air ”
(21) ; ainsi, à ce “ feu comme une main ouverte ”,
“ je renonce à donner un nom ” (70).
Dès lors, quelque chose peut nous être donné, rendu,
dans ce vide advenu du monde et dans ce vide advenu dans le poème
auquel on accepte de s’abandonner : “ d’un
mot /à un autre, je laisserai venir ce qui m’échappe ”
(II, 33), dans cet entre deux ( “ de cette langue à
l’autre ”, comme on aurait dit : de cette main qui
rêvait de prendre à l’autre qui s’ouvre) “ quelque
fois sera touché au passage ce qui va hors de l’une et de
l’autre ” (III, 8). Ce don est fugace et inapprivoisable
si on y est fidèle : “ ce qui aère la parole
oblige à en sortir aussi vite qu’on /y sera entré ”
(III, 91).
~*~
Au terme de cette traversée des Carnets revient la seule question
qui compte. Elle fonde l’enjeu de toute une vie ; elle est
ici partout explicite ; elle ne surprendra pas ceux qui vivent dans
la proximité de la parole de du Bouchet. Cette question est :
qu’est-ce alors qu’ “ habiter en poète ” ?
L'art place sous sa sauvegarde l'homme, il lui offre un séjour
: espace et temps où nous pouvons être présents. Et
en relation avec les êtres, les choses et nous-mêmes.
On dira spontanément, et sans risque d’erreur, qu’habiter
en poète c’est être, au sens le plus concret du terme,
en marche, c’est-à-dire : à l’épreuve
du chemin. Encore faut-il préciser que ce chemin monte ; il
est chemin de la montagne : arêtes vives, lointains “ acérés ”,
bleu coupant, terre abrupte. Et donc il exige beaucoup.
Mais en retour, il donne.
Telle note du Carnet I, datée de 1956, avec quelques variantes
entre l’édition de 1989 (Plon, p. 82-83) et celle de 1994
(Fata Morgana, p.97) précise de quelle nature est ce don. Ce que
me donnent la montagne et son ciel, à mesure que “ je
remonte ”, c’est la joie et comme l’ivresse dirait–on
- tant il y a d’affirmation jubilatoire dans ces pages - d’un
retournement catégorique, d’un “ renversement ”.
Le mouvement du ciel, qui “ s’arrache, se découvre ”,
le travail des “ lointains acérés ”
qui, comme dans un soulèvement tellurique littéralement
me bouleversent et me dénudent, m’arrachent moi-même
à la vision commune, banale et mortifère, à la vision
prosaïque, celle en vérité des vivants-morts :
à l’illusion selon laquelle le ciel recouvre et domine la
terre.
Les morts ne sont pas ceux que l’on croit. Paix aux morts, les vrais…
Guerre aux vivants-morts : ceux qui croient que les choses sont comme
elles paraissent, “ que le ciel éclaire la terre ”.
Non. Voici en effet que, maintenant,
“ à son tour
la terre éclaire le ciel ”
L’expérience de la montée m’a libéré :
“ J’arrache ce dernier souvenir de la couverture de la
terre ”. Et ce geste d’effraction, origine à partir
de laquelle nous serons “ moins morts que les morts ”,
fonde la poésie.
C’est dans cette mesure seulement que, comme le rappelle Michon,
le ciel peut être un “ très grand homme ”.
Hans Freibach
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