Marina Damestoy / May Day

May Day, MédéeMédée, texte inédit de Marina Damestoy.

Voir aussi sur remue.net des extraits de son Cahier bigouden et de ses "péosies à ridules", ainsi (avril 2003) qu'un entretien et des notes sur Rodrigo Garcia.

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Chœur- Pythie. Rien ne laissait présager la décision. Echec des accords entre les partis une fois l’agression commise, le corps, le territoire furent saisis par surprise. Lutte inaltérable de la victime pour retrouver sa dignité, son bien est à jamais brisé. La paix juste fait sourire la pythie, loin dans une illusion de circonstance. Médée, répudiée est exilée aux portes de la cité.

- M. Je resterais assise ici pour monter que je n’ai pas peur. Partez en pâture ma chair, j’ai couché avec une chandelle morte et vous voici, fruits de mes entrailles. Soyez bénis, outils de ma colère, que votre sang inscrive ma riposte et révolte le monde.
-
- enfants-cœur. Je suis muet. Ais-je le droit ?
-
Transe :
- M. Argonaute, colon de mon cœur, par le chemin de traverse, creuse ! Creuse ! Creuse...
Tenter/traître
...Tout prendre, hein ?
Mon sang en giclées doubles
Mon sang en giclées doubles
Enfants, allez sur le front de ma vengeance.
Père-dieu
- enfants-cœur.
- M. Monolithique et froide, je vais déchirer vos sexes de pouvoir à coup de dents. Des petits couteaux en étaux sur votre tour d’ivoire.
Rira bien,
Non Jason ! Non Jason ! Non Jason ! Non Jason ! Non Jason ! Non Jason ! Non Jason ! Non Jason ! Non Jason ! Non Jason ! Non Jason !
- Jason. Il faut tenter de vivre.
- M.Saches que je suis grande. Mère au delà de ses biens les plus chers. Je ravale ce qui ne m’appartient plus, il n’y aura pas d’issue, plus de logique, plus de victimes isolées parce que l’ordre des choses se renverse. Parce que tu as commencé à changer les règles à ton avantage. Crois tu pouvoir dormir tranquille sur tes serments défunts ? C’est peu compter sur mon honneur, ma qualité, mon orgueil. Je précipite l’ensemble dans l’impasse.- enfants-cœur.
- Pythie. Dieu n’aime pas les tièdes et s’éprend des persécutés. Jason, ton sexe réglé sur l’intérêt. N’est-ce pas toi le scandale ? Tu pleureras tes fils, Jason mais qu’as tu fais pour eux ? Tu les filmes, les mets en boîte, en chiffre, en chanson « We are the world, we are the children »Tu voudrais les hisser en haut du pouvoir en digne icône de leur père. Tu manie les vies sans vergogne comme outils de ta réussite. Impérial fils de la pute Créon. Créon la grosse travestie/l’aberration sous ses bourrelets/hamburger au bec avec bacon A.O.C/coke supérieur/écrasant le bitume dans sa belle américaine/Autoroute 66 partout sur la planète/Créon. Fils dégénéré du ventre de l’Europe. L’enfant gâté ouvre ses cuisses et plante ses germes dans cette pute-mère qui se mord ta queue. L’Europe devenue toi devenu terre entière. Créon, l’enfant-père, le jumeau, le clone amélioré, l’hygiène du mutant potentat, l’imposteur trafiqué en roi.

Les fruits fils :
- M. Qui t’autorise à t’implanter dans mon corps et à m’exiler ensuite.
L’exil a été consommé déjà, pas deux fois expatriée de moi-même-amour/chair.
Me mettre en réserve au banc de ma place. Voler ce qui nous lie, c’est nier mon existence et les pactes du passé ! Jason, tu ne pourras pas me prendre l’hymen et les fils au palais.
Ils te dévoreront sans le vouloir avant que tu ne t’en doutes... les pauvres ! Mes martyrs, mes guerriers, mes corps à la vie retroussée. Maman vous dépèce de votre innocence, mes anges, mes pantins, mes indignes.
Incante.
- M. Jason l’avare et l’oublieux, Jason le joueur avide peu avisé, à toit tout seul, un trust sans responsable en tête, Jason guidé par les puissants, Jason le petit oiseau de proie, regarde derrière toi Jason, j’instrumentalise ta chute mon amour, tout n’est plus qu’affaire de calcul, regarde ce que tu fais...quel autre choix que ma mort, mon tiède... tu croyais à mon exil solitaire, tu espérais mon suicide ? Ce n’est pas faute de me connaître, non ! Tu as déjà tiré profit de mes talents de fauve. Manque d’attention crois-tu ? J’étais alors ton ombre. J’étais femme au service. Pourtant ma fureur était dite, si tu étais moins bête tu aurais dû t’y attendre... en revers de payement. Stratégie de papier contre ma furie –
Huô~ouho~o~o~oaâââ~â~â~â~â~âh.L’offrande de cire molle
- M. J’ai le soleil pour moi et mon dépit, fous que vous êtes. Qu’elle crève entre la maille –immaculée - ta princesse neuve. Que sa robe l’annule, la lâche muette qui ne t’a pas dit non ou préféré se tuer...On a fait commerce de toi, Tristesse. Tu t’es dépossédée, pas d’excuses...tu suis l’ordre, convoites mon amant, brûlure. Tes cuisses n’auront rien accueillis que les crachats de l’autorité de ton père. Pas de plaisir, les mains involontaires de mes entrailles te l’interdisent, mes enfants te mettent à mort pour ton trousseau, pas de jupes soulevées que je n’aurais cousue... tu es naïve et tu acceptes, ma folle, brûle, hurle, tes cheveux roux disparaissent en un instant dans une puanteurs porcine et ta bouche ourlée fond en cloques noires. Tes 17 ans en cendre.

L’ex Mère fille
- La pythie. Médée n’est plus que ce monstre qui malgré lui doit détruire. Mon animal blessé. S’il y avait des dragons ma prêtresse, s’il y avait l’illusion.

Les rois Froids :
- M. Ah ! père-Dieu ! Est tu le bourreau de ta femme ? Fut-il jamais autrement ? Une femme, une terre vulnérable que l’on foule, la croyant désarmée. Et la légitimité la dépossède, le pouvoir dérobe son innocence... combien d’hommes passés sur nos champs sans armes. Extirpées de nous même, sexe ouvert et dignité en bulles éclatées dans les humeurs du corps. Tu l’as posée à ses frontières ? Le ventre gros de sa haine ? Ma vision, ma pythie, je ne respire plus. - Pythie. Qui sont vos victimes, puissants ? Qui croyez vous dominer ? Regarde sur qui tu marches salaud, il ne s’éteindra jamais. Tu ne daignes pas voir, tu prends dans l’artifice. Poussières lève toi, il n’y aura pas de fin.- M. Je suis intarissable, flot utérin de l’univers, je porte notre monde... la chair du futur, c’est moi. J’enfante la vengeance par milliers et si tu m’as déçu, tu ne me muselleras pas... pas assommable la Médée, pas de morts suffisantes, pas d’enfants qui comptent, pas d’amour pour les traîtres, plus d’amour par vos fautes. La Médée est aujourd’hui le ventre d’un tout autre pouvoir.- Pythie. Et si elle parle depuis cinquante ans au lieu de mourir...à la barre un peu de compassion au mieux... de la condescendance/cache sexe/indifférence, tu me gênes ! Kas ! Kas ! Kas !

enfants-cœur. Je ne trouve pas la parole, j’agit. Je sors dans la rue vêtu de dynamite. Maman, je ne comprends pas, tu dis barrer irrémédiablement l’injustice en commentant l’irréparable. Maman, tu te dévores toi même en égorgeant ta chair ?

Pythie. Tes enfants sont d’autres ‘Jasons’. Tes enfants sont des barbares aux yeux des femmes, pousses de ta perversion, ils sont tes outils politiques, cherchant leur placement au Palais. Question de stratégie, question de rapidité. Contre ordre.
Tes enfants sont autres, Jason. Tes enfants sont des barbares aux yeux de femmes. Pousses de sa perversion, elle cassera le palais par leurs êtres. Le destin se celle pour le pire et le pire continu à advenir.

Médée, ma mère Machrek, l’Orient, le sang-fouet, baisée

Médée – Créon-holding-USA qui ont le droit pour eux, alors, tu prends les devant, ils n’ont pas de remords. Regarde moi Jason le démocrate, Jason l’opportuniste, qu’inventes tu qui ne soit déjà fait ? Et nous, acculé à cette logique, soumis à ce vocabulaire qui n’est pas le notre, notre imagination serait telle que nous y puiserions une issue autre que l’abîme ?- M. Rien ne pourrait hurler assez fort ton crime Jason, politique que tu es, et bien sur ta civilisation cautionne, ne dois-je pas la jeter au feu –figure du juste- contrainte par l’urgence, faillite par le deuil. Mon époux en épouse une autre... et pourquoi ? L’aime-t-il m’a-t-il aimé, aime-t-il a ce point servir ses intérêts. Je reprend la le pourvoir et c’est à coup de bouts de rien que je te t’empêcherait a jamais d’être heureux. Chaire de ta chaire en pierres lancées à toi ensanglantées.
S’en remettre au soleil :

enfants-cœur
- M. Fille de roi. Vous négligez ma fierté. Ma Colchide des hommes salops, si j’avais une terre, elle s’appelle Palestine. Palestine la barbare qu’on enseveli jamais à moins, oui ! À moins d’un génocide, d’une solution finale pour mettre un terme au chaos. Répétez ! Répétez ! Répétez !... Dieu m’aidera à prendre en vol la queue du dragon. Vous savez qui est mon Dieu ?