François Richard / Amnésielles | |
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on a déjà accueilli de François Richard, Tenir une éclaircie - il a publié "Vie sans mort" chez Voix éditions en 2003 - courrier via le site |
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je ne suis avec vous que parce que je veux maintenir ma capacité à aimer de tout mon corps, quand ma femme est en train de choisir l’intérieur exclusif ; pour elle il me faut une odeur de testostérone décuplée mais oui sinon, partir de vous ; singer l’amour avec vous, à cela est préférable encore par exemple signer pour la tiédeur des faits la tiédeur mécaniste qui a le mérite de ne pas prétendre intégrer l’idée de se sauver l’un par l’autre , qui est euthanasie tacitement entendue et qui exulte et parce que les faits cachent le monde, ce cercle au trait diffracté point à point et tous soufflés au hasard du grand air Et on sait que les arbres rapprochés des forêts sont les plus hauts, parce qu’ils se surpassent pour atteindre une taille supérieure à tous les autres, et bénéficier du plus de lumière. Une concaténation xyline qui décuple aussi les genèses de la faune. nous partirons moi je resterai tu m’orienteras dans la lumière que tu verras « Ecoute-moi. Tu ne mourras pas. Il est faux que tes entrailles s’étiolent. Tes entrailles, c’est le plancher de l’océan ». Des deux côtés, la peau est criblée. – Je vous somme au congé. Vous êtes complètement marbaque jeune homme. Curieux vous êtes un sale porc qui avez une haleine de jasmin quand je presse mes paupières je voudrais façonner votre haleine en l’aura de notre doyenne dans cette chambre. Le resplendissement des métaux volatils que nos synapses oxydent et enfantent rêves dans la nuit de l’endocrâne, ce convoi et les parfums de chacune des pièces de votre corps partiront convertir à leur foi les météores de l’e.den. – Vous êtes inadapté, vous êtes dangereux parce que vous n’êtes pas inapte – étrange haleine car vous n’êtes pas du sexe des mots. Les mots que vous dites n’existent pas vous videz les mots dans votre langage vos mots sont vides parce qu’ils sont fixes C’est à croire que quand l’air est fixe il n’y a plus de Dieu. Le Nom ne serait qu’aux rafales de vent. il porte un mot le nom d’une rivièreles plis de ses muscles, c’en était comme une série de petites commissures de lèvres dont la voix qu’elles libèreraient en aurait été l’haleine même, le capiteux de ces fines aines, remembrant en soi que ce sont des plis et des cicatrices qui antécèdent l’arôme idéé dont l’aura se fit l’origine du corps la toile d’araignée est l’escalier de la Tour de Babel vu du ciel l’iris de l’œil du ciel avait chû avec une de ses larmes au centre de l’œil même, de l’orbite, et avait chamboulé ce point G intracé, tant à la manière d’un caillot sur la vitre –pour les lézardes- qu’à la manière d’un caillot sur l’eau, pour les cercles successifs la cartographie de la langue, déjà donnait l’air, l’air d’une complexion faire que ses tubes recoïncident plus vite que les contingences souris les émaux du chiffre I, les effigies à la voûte du mot enfant par-devers les échos-tresse des anamnèses carmines Devant l’est cardinal, dessine les celsius à l’encre des phosphènes, vois la température et prends le véhicule, fonce les degrés gelés du paysage à la dernière des poupées russes il y a tes armes sole liber ira on a joui le début a une forme d’œil vertical, ou de bouche verticale dans la boue multicolore gazeuse où fraye le brouillard de mes gestes j’ai vu des nuages comme si l’iris n’avait pas tout recouvert dans sa désagrégation hémorragielle en phosphènes indiscontinus l’œil à devenir une cavité comme la bouche, à enfanter sa dernière goutte de mer au bout de l’hymen joignant la nef utérine où le corps serait tel un projet des ciels des neuf noms de planètes il est devenu fou et déraisonné depuis que sur son lit d’agonisante elle lui a demandé de lui changer toutes ses dents il n’a pas supporté de voir une femme vouloir tenir sa promesse à son corps en vie
le bleu gagnait toute l’étendue de sa peau son torse avait viré turquoise je sais la ville grandit par cernes
concentriques successifs et chercher les encoches entre les arcs je l’aime
d’en
haut quand ma rétine y décèle les trous dans les
traits des cercles en font un hélix, ou un fœtus lové on confondra l’immense cloche en plexiglas posée sur les villes avec le ciel même l’océan sera consigné dans les égouts feu la salle dans le labyrinthe de surface éclairé en permanence l’humain sera un casanier intégral Qui saura le domophile d’urgence que je créai ma leçon pour dompter l’effroi de la démesure en soi par la frénésie des gestes salubres dans les capsules souvenirs deviennent styles, tressent et vissent les couleurs anatomiques siennes qui composent à l’arrivée du vin à la lisière un combiné de touches, dans le sens ou pas du pancrace entre croissance et hissement et le temps devient ta robe, le linge humide sculptant, étendard de ce que tu crus si fort savoir défendre doucement tu glisses, épouses l’autre moule, un gant oui, au seuil tu t’entends à la troisième personne . Une armure de lichen tatouée entre tes veines, une constellation de saignements internes vers tes fils sybillins, foudroie j’ai regardé mes mains, j’ai bâti des lieux intérieurs, des faïences dans la tradition des ceps, espacé des lieux emmurés, et j’ai contemplé mes mains les bacilles de l’air où je disais devenaient des yeux, des poings de profil d’iris nous nous fusillonnions et, quand tu verras les lumières, tu es belle Finis de buvarder ma couleur, et celles de cette pièce. Et après écalque du décor vidé les traits de mon corps qui seront restés en suspens tels le texte d’un Léviathan pressé et répandu-naturalisé en une arborescence de marc – sur l’autel. Fais t’en l’armature d’un cerf-volant et cours vers nos enfants nous sommes ainsi, des arcs cabrés la tête en arrière, en génuflexion tandis que la ligne des épaules bras écartés fait croix , pétrifiés sur les toits d’auto de l’océan traficique à sept heures du matin, à écarteler nos mâchoires de silence bondes de la rosée promise de fractales du noyau par grappes compactes, cabrés presque cercle Vous vous calmerez enfin. Tout a un poids paraît-il, même l’espace, même les agrégats de presque-rien que deviennent nos carcasses post-mortem, qui vous dit que l’atmopsphère n’est pas une résonnance de nos peaux, un chorion azuré de ces particules humaines – ça ne lui excuse rien à la Terre, ni à nous, tu la boucles, la mort est un échec, quant à la Médecine elle gueule derrière l’œsophage et elle ne saborde que celles qui à croire devoir l’encenser hors n’en peuvent, et ce sont les docteurs de peur autour qui les y castrent, la réalité sous son travestissement de réel ne pensait pas qu’elle devrait faire défiler autant de ses jours et de ses visages dans ce jeu où plus de jeu n’est laissé à la marge des entrailles Ma sœur a vu le temps en glaise et en cuivre et elle a voulu le façonner risquant le tout pour le tout, l’art pour l’art toute la vie, comme Gretel a vu le dragon avec une langue en réglisse, des yeux en nougat, des nasaux en chocolat et les écailles en orge et a voulu le manger Les images de mon corps se perdent dans la mémoire de ceux qui me croisent seuls les reflets des façades de cette ville perpétuellement sous la pluie me retiennent Façonner l’art détenu en puissance-source dans tout amas de matière, jusqu’à consturpation mutuelle concertée, jusqu’à ce qu’en la lumière freinée qu’est la chair de l’artiste et le pain de son matériau le terme travail lui-même implose en son antécorps de silence indivise dur le secret tu de l’inarticulable si cru invincible Parce qu’il faut tenir. Parce que si vous continuez d’avancer à travers les lames de l’océan qui vous transpercent vous remontez à la langue d’une terre humaine où il est un pays sans armée, une forêt immense qu’on appelle El Condor, avec des nouvelles espèces d’orchidées qui naissent toutes les heures, c’est de ça-là que j’ai été conçu et pétri, avant d’aller commencer à marcher plus haut par une autre forêt décharnée où migrent tous les Monarques jusqu’à y donner l’impression de feuillages Si tu t’endors c’est pour retourner au plein centre de toi, mais les rêves à ce moment t’empêchent de voir ton soleil, mais ils ont permis la diffusion de son parfum au réveil quand tu te frottes les paupières, et ce pollen adamantin, pourquoi faut-il que je ne le re-sente que dans les endroits souterrains – Mire, esta una ciudad. Rais d’espace pleuvant du toit de fumée lors d’épars soupirs. Les pollens fécondent les gouttes de rosée, et s’encense la lumière des paysages, là-dessus on n’est guère que décalcomanies, un palimpseste, la pollution de vos gestes et de vos mots gribouillent une chienlit sur le canevas, l’espoir de veille reste que vous la buviez en rigolant vos quatre-vingt pour cent de liquide à ces plaques, que vous chiiez vos pores renouvelées dans l’espace consécutive et le beau c’est la plume de l’aile d’une force poétique qui a étagé ce kaléidoscope phosphènescent sous traits, qui l’a consigné pourquoi d’aucun ne songe-t-il que dans les phras de kalos la beauté a froid Parmi la même parabole où les images de nos corps sont piégées par l’effet d’immédiateté mais dont la texture de la peau nous rappelle l’instant de la golemescence des parfums antésensibles, elle peint ses miroirs de plus en plus vite, galvanisée par l’imminence. « Hurlé-je » murmure-t-elle, semblant attisée par quelque souffleur d’une âtre diluée, l’aire de son resplendissement, l’arc en trouble qui l’oint. nous sommes entre la troisième et la première décharge sur la chaise électrique personne ne t’a aimée comme moi vivant à voir le secret son front contre mon buste puis je l’écarte un peu, embrasse son front, ses épaules comme horizon derrière la maison familiale il y a un escalier effacé où règnent des animaux je sors d’une aspiration qui m’a tenu au bout de mon nom et ses yeux brillent d’une rosée de métaux éthérés, d’un automne de sang, d’un amour absolu le ciel est plus beau depuis que tu en fais partie (je suis partie) des oiseaux dans le silence chantent intensément. « Je
suis venue au monde par Carole. Carole, je l’ai attendue pendant
dix-neuf ans. J’étais enceinte de moi. Par elle, j’apprends à regarder, à respirer, à marcher.
J’ai quitté mon néant, et me construis à travers
elle. Je suis son âge pas à pas. Elle m’apprend à lire, à parler, à écrire
et à fuir mes peurs anciennes. S’il m’arrive aujourd’hui
de lever les yeux, c’est qu’elle est ma ligne d’horizon. |