Sereine Berlottier / en marchant une bibliothèque dans le désert |
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Sereine Berlottier est bibliothécaire, et membre du comité de rédaction de remue.net |
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Mystère dans les formes
à venir soi couchée dans un monde sans toit pour l’élan emprunté : un sac de couchage une gourde un quart en métal
une lampe une couverture des biscuits secs aussi au retour c’est revenir qui change (c’est revenir d’où revenir) par où attraper revenir des choses (le pays vu) les sacs de couchage sur le balcon sable sur le carrelage et l’autre le roux l’ocre emporté dans les sacs en plastique une forme logée dans le dos sous la tente la forme dehors la natte quand ils marchent les lèvres forment un merci sans personne quand ils marchent un poids neuf s’accroche à la jambe palmiers en creux le pain sera cuit sous la braise chaude elle dit : j’étais venue vérifier (la mie brûlera les doigts impatients) questionne pourquoi – l’enfant ouvre de grands yeux incertains
: donne-moi (cette dune donne-moi lentement marcher on était transporté on marchait en dernier et même le grand veilleur on avait le dos nu de personne en marchant jusqu’à la tente noire - les femmes on les aimait grasses, gavées de lait et de dattes, alourdies de bracelets d’argent aux chevilles, vierges et bruyantes d’être libres encore lorsque, juchées sur de jeunes chameaux, elles traversaient en souriant le village - pas dans les caves (c’était avant) elle dit : j’ai laissé l’enfant sans réponse
et je n’ai pas retenu les noms on tendait les paumes au-dessus du feu (il ne fallait pas gaspiller le bois des nomades) |