Fabienne Swiatly | Mère éléphante 7 - dos

J’ai remonté le chemin en amont de la Loire. Il y avait un soleil vif. Une lumière qui réveille tout. Les formes, les oiseaux, le ciel, les humains ...
J’aurais pu pleurer mais j’ai mordu la paume de ma main.
Parce que je me suis sentie vivante.
Raccord.
Un castor a plongé. A chaque fois j’oublie comme c’est gros un castor.
Le chemin était attrayant mais la crue empêchait le passage. En vélo c’était possible.
J’étais àpied.
Alors je me suis dit que tout était là. Pourquoi chercher ailleurs. J’ai pris les arbres.
J’ai pris les frênes-têtards (des arbres qu’on rabat régulièrement pour les maintenir de petites tailles avec des branches fines pour le bois de chauffe). Je constate que j’utilise le verbe prendre au lieu de photographier. Prendre quelque chose au présent.
Peut-être.
Prendre son temps. Prendre sa part ...
Les prairies étaient gorgées d’eau.
Au retour j’ai appris ce qu’était une boire : un bras mort de la Loire qui se remplit d’eau pendant les crues. J’ai aimé ce mot.
J’ai appris que l’expression fleuve sauvage pour la Loire était un cliché. En fait c’est un fleuve libre dans un environnement construit - Revue 303
J’ai pris des photos qui m’ont beaucoup plu.
Il a fallu en choisir une.

2 mars 2015
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