Julia Lepère | Paris- Novembre 2015
Julia Lepère, née en 1987, écrit de la poésie et des récits, parallèlement à une activité théâtrale de jeu et de mise en scène. Elle vient d’achever l’écriture du recueil Esprit-de-Sel, et travaille actuellement à la création d’une revue de poésie : Territoires Sauriens, avec Fanny Garin.
Il fait novembre dans Paris avant-encore il fait pluie sur les fleurs, les fleurs s’abîment
Nos mains s’abîment aussi rouges de la pluie sans gants nos mains démangent
(dans nos têtes nos mains creusent des abîmes pour enterrer les fleurs)
Quand il n’y a personne dans les rues propres de pluie il pleut
Sur nous qui marchions,
avant-encore un peu
(quelque chose sèche au matin ou au soir qu’on oublie)
Avant, je parcours du plat de ma main le mur
L’hiver, et comme cela est froid
un mur dehors
Encore, je parcours
Le plat de ma main tape sur le mur ma main que le mur reconnaît, les lignes de ma main les lignes du pavé sont toutes ténues troubles c’est à cause de la pluie qui fait presque disparaître les signes de nous –pas encore tout à fait
Avant-encore
La pluie comme un mur abat nos mains qui
Partent
(en abîmant les fleurs)
se rappeler les rues dans nos mains de pluie