Julien Marchand | Désordres d’un lieu et son retour

ce défaut  : blanc —
comme
décoloré depuis la langue
ensevelir un domaine
la bouche cousant les mots,
cette locution
des années plus tard,
lui trouver un sens
défaire,
oubliée,
l’explication du lieu
la carte —
perdu dans une répétition
fermées —
les fenêtres
béantes,
encore,
malgré tout
des années plus tard
hésiter puis
revenir
toujours sans rien trouver
de la bouche,
troublant l’immuabilité du papier
dès cet instant
se mettre àabsorber la lettre,
aiguiser un objet
de raison,
longer ce terrain
herbeux, composite,
devenir :
boussole —
tel cri
(ou)
telle densité,
suivre
la chute d’une matière rouillée
entrer en cela
entrer en cette division
entrer
(sur) :
autour de
cette
contingence des fautes
entrer
dans
— l’abandon singulier,
partie plurielle de la forme
réification de toute langue

— élagage des poncifs
ainsi les cris
s’entendent
résonner toujours plus bas
sous la roche,
s’égarer
dans cette porosité-là,
penché sur la lettre,
entrer
au début
àtravers cette absence de langue qui irrite si fort
des nerfs,
décimation du troupeau
— la fin de tout livre,
loin de
rester en suspens
autant
délier une phrase
directement depuis l’oeil,
ainsi,
de corps privé,
l’image
ouvre la nuit,
penchée sur la question
dans une joie demeurée lumière
— un oubli diffus
substituant la forme de l’image
loin d’écluser un temps
hors du sommeil
les champs sont noirs de suie
des années plus tard
surgit
encore cette joie
lorsque arrivé matin
le gel
durcit
dans l’heure
ce qui était contenu dans perdre,
(même poids que papier)
parole germée dans l’hiver
comme une fumée déplaçant l’horizon
— installant la dérive
des
années
plus tard surgit
encore cette
joie

 

7 mars 2016
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