Michèle Girouard | Un quart d’heure par jour

CRÉPUSCULE 1 jeudi 17 novembre 2011 17h – 17h 20

lectures en marche

écrire c’est lire ... c’est garder aussi :

Descendre rue des Cordelières marcher rue Emile Deslandre square René Le Gall pelouse au repos rue Barbier du Mets rue Gustave Geffroy je ne veux pas être ton souvenir château de la Reine Blanche

rue des Gobelins Le Sirocco avenue des Gobelins.

Descendre- métro Gobelins le dandy chic Censier-Daubenton s’ouvrir au monde Françoise a du pot de s’en occuper Place Monge- arènes de Lutèce c’est décidé ils s’installent à Metz la nuit Jussieu Sullly Morland Roger vous en donne la preuve par l’œuf Pont Marie- cité des Arts samouraï Chatelet Pont neuf sortie rue de la Monnaie

marcher - rue de la monnaie Confort à moi rue Baillet qui a la classe laisse sa place les jours essentiels joyeuses fêtes rue de Rivoli rêve de miel rue du Roule Caroll Caroll Caroll Où est ce qu’on mange Au petit creux N’importe quoi rue St Honoré rue des Prouvaires À volonté Foie gras Respectant la planète allée Saint John Perse Dans l’œil de Lescot place René Cassin Retour de flammes lecture d’écorces Chantier rue Montmartre porte Saint Eustache église Saint Eustache impasse Saint Eustache Pour longtemps rue du jour Le coq sportif Les petites À louer Everywhere rue Montmartre Bérénice Free as the wind Une chanson Paris s’envole Rue barrée.



CREPUSCULE 2 vendredi 18 novembre 2011 -

Écrire à l’ écoute

« mon » café au crépuscule - des voix - dedans, ça vagabonde ça s’interroge bifurque se disperse s’agite sans fin – flux de voix intranquilles - urgence du moment qui échappe toujours

dehors : musique en résonance avec bruits de rue – rythme des pas qui se contredisent ou s’accordent s’éloignant s’approchant - sans rendez vous – Passants : une femme jeune, fatiguée, entre - elle prend un verre, rapide, au comptoir , comme pour se donner le courage de poursuivre sa vie ; groupe : ils s’installent bruyamment à trois , encore dans le « boulot » auxquels ils reviennent sans cesse tout en évoquant le week end – sans y croire vraiment encore.

dedans : un vague malaise à l’écoute du soir puis calme d’une respiration plus lente...

« bonjour il fait frais ce soir ... » j’entends « vous voyez je m’intéresse à vous »

Normal c’est l’hiver, les jours raccourcissent, vous avez vu ? Vous êtes bien placée pour le voir ... j’entends « parlez moi encore, j’envie votre place dans ce coin au chaud avec la vue sur l’avenue à la tombée du soir » ....

Mais je vous dérange peut-être ? vous écrivez ? vous voulez un autre verre de blanc ? ....

dedans : sûr que vous troublez ce moment d’écriture ... si vous saviez ... mais vous serez dans mon texte sous peu ....

dehors : mais non ! je vous en prie ... asseyez vous ...
« un café, s’il vous plaît et un bourgueil ... »

dedans : évasion sous une conversation distraite, légère .... des silences se posent ... accalmie du soir ...


CRÉPUSCULE 3 : samedi 19 novembre 17h

maison de la poésie, table ronde autour de Jöelle G-T ...

Il est question des points de contact entre poésie et rhétorique ...

Des bribes de poèmes m’accrochent - la promenade dans nos serres où Ponge évoque « la draperie des mots » qui font comprendre ; les figures de rhétoriques ou « l’avenir des paroles » « les traces humaines tenues à bout de bras ... » magnifique ...

pensée pour Kafka, pour qui les textes sont à la fois des allégories et des allégories de rien ... comme ces figures de répétition de Munch, exposées à côté, à Beaubourg ... (impossible de l’appeler autrement : antipathie politique ! ... pourtant le regard presque attendrissant de Pompidou depuis quelques temps sur la façade ...)

Apollinaire dans « la jolie rousse » :

« c’est le temps de la raison ardente…¨
        Et j’attends »


Où la poésie comme une réponse à une question implicite ...mais où la question est comme avalée par la beauté de la formulation de la réponse – l’énigme demeure...


1er février 2012
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