Terres d’exil. Territoires d’écriture /1



Rencontre avec Pedro Kadivar en résidence à l’Odéon-Théâtre de l’Europe

Opus 1 : Langue maternelle

Jeudi 1er décembre 2011, 18h30
Écrivain invité : Tzvetan Todorov
tarif unique 5 euros
renseignements-réservations 01 44 85 40 40

Cette rencontre sera filmée et mise en ligne sur remue.net.


 

Paris, 9 avril 1951. L’écrivain iranien Sadegh Hedayat se suicide dans sa chambre de la rue Championnet en bouchant toutes les issues et ouvrant le gaz. Écrivain de langue persane, parlant plusieurs langues vivantes et mortes, fondateur du roman moderne iranien, il a connu le milieu surréaliste parisien et en particulier André Breton, qui fera l’éloge de son roman La Chouette aveugle.


Soixante ans plus tard, partant de la figure de Hedayat, Pedro Kadivar, auteur et metteur en scène franco-iranien, propose un cycle de lectures et de rencontres autour des notions d’exil et de création dans le cadre de sa résidence pendant la saison 2011-2012 à l’Odéon dirigé par Olivier Py.

Travaillant à cette occasion sur un projet d’écriture, Pedro Kadivar lira lors de chaque séance des extraits de son texte en cours d’écriture et un choix d’autres textes sur ces thèmes, puis s’entretiendra avec un écrivain invité. Ce cycle s’achève par une lecture-performance aux Ateliers Berthier.



Opus 1 : Langue maternelle (1.12.11, 18h30, Salon Roger Blin)
Opus 2 : Violents voyages (2.02.12, 18h30, Salon Roger Blin)
Opus 3 : Appartenances (5.04.12, 18h30, Salon Roger Blin)
Opus 4 : Abolition des frontières (Lecture-performance, 3.05.12, 20h00, Ateliers Berthier)


 

Langue maternelle

« On ne choisit pas sa langue maternelle tout comme on ne choisit pas de naître, et l’on s’en aperçoit après-coup. On perçoit plus tard sa propre naissance, elle nous apparaît lentement, de temps à autre, tout le long de la vie, derrière les vagues de la mer quotidienne, dans le noyau du banal, ou bien elle se révèle à nous brutalement, violemment, un éclat au cœur de l’habitude dans des moments d’extrême nudité, d’extrême solitude, la conscience d’être né un jour et de continuer à vivre depuis ce jour. La naissance est alors rendue à l’événement unique qu’elle fut, elle n’est plus anodine, plus réductible à une date et à un lieu. Et la langue maternelle ? Y a-t-il un moment, où la langue maternelle se montre à nous comme ce dont on n’a pas décidé et qui nous a fait être ce que nous sommes ? Y a-t-il un moment où on contemplerait sa langue maternelle, où on sortirait d’elle pour la contempler hors de toute langue ou bien depuis les bords d’une autre langue ? » (Pedro Kadivar)

22 novembre 2011
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