cartes mémoire / suite
Des photos d’ici.
Des textes sur l’ailleurs.
Que se passe-t-il entre les deux, et dans les cartes qui les relient ?
Des textes sur l’ailleurs.
Que se passe-t-il entre les deux, et dans les cartes qui les relient ?
Quand je pense à mon pays, l’image d’un paysage lumineux me vient à l’esprit. Sûrement est-ce dû au fait que je n’y vais que pendant les grandes vacances. Je ne connais que l’Algérie ensoleillée.
Kahina
Le ciel est clair, sans nuages. Un soleil radieux, qui ne se fatigue jamais. La chaleur est à son comble, toujours au rendez-vous. De loin, nous voyons la mer d’un bleu étincelant.
Les maisons à côté sont somptueuses. Les branches des palmiers dansant au rythme du vent donnent un effet de fraîcheur, bien que cette chaleur encombrante nous rende comme paresseux.
Les maisons à côté sont somptueuses. Les branches des palmiers dansant au rythme du vent donnent un effet de fraîcheur, bien que cette chaleur encombrante nous rende comme paresseux.
Majda
Ce lieu m’est à la fois familier et inconnu. Je me souviens y être allée en 1998 avec mon père et ma mère. Tout ce que je connais de ce pays, je l’ai appris par les infos et Internet. Ce pauvre pays aurait subi de nombreuses catastrophes naturelles. Les gens de ma famille disent que ces dernières seraient dues à la colère de Dieu face à ce peuple qui pratique la magie noire pour n’importe quel petit souci.
J’ai peur d’aller dans ce pays car j’ai trop entendu de choses sur cette étrange île. Haïti m’évoque la mort. Je m’imagine aller sur cette Terre inconnue et sentir une odeur nauséabonde, mélangeant une senteur de cadavre, d’encens et de terre fraîche. Voir un ciel gris qui absorberait toute la tristesse et la souffrance de ce peuple faible et sans défense et, à l’horizon, juste entre la terre et le sol, une fumée blanchâtre causée par la consommation des nombreux corps morts dans les séismes et tornades. Aurai-je le courage, un jour d’aller dans le pays de mes ancêtres ?
J’ai peur d’aller dans ce pays car j’ai trop entendu de choses sur cette étrange île. Haïti m’évoque la mort. Je m’imagine aller sur cette Terre inconnue et sentir une odeur nauséabonde, mélangeant une senteur de cadavre, d’encens et de terre fraîche. Voir un ciel gris qui absorberait toute la tristesse et la souffrance de ce peuple faible et sans défense et, à l’horizon, juste entre la terre et le sol, une fumée blanchâtre causée par la consommation des nombreux corps morts dans les séismes et tornades. Aurai-je le courage, un jour d’aller dans le pays de mes ancêtres ?
Marie-Julie
À Taroudant, le soleil ne se repose jamais. La nuit, il est caché par une magnifique lune blanche, parfois grise. Elle brille presque autant que le soleil. Elle assure son rôle de nous illuminer.
Dans cette ville, il n’y a pas de plage pour profiter de ce soleil mais cette très grande piscine en plein air qui porte le nom de Soussia. L’eau de cette piscine paraît normale au premier regard mais quand on s’y baigne, on est plongés dans un bleu ciel brillant et éclatant au soleil.
Je n’avais que 8 ans. Ce jour-là, mes frères avaient décidé d’aller à Soussia et l’un d’eux voulait m’emmener avec eux pour que je puisse enfin m’amuser un peu. L’autre ne voulait pas. Il disait que personne n’avait à me voir en maillot de bain, surtout pas ici. L’aîné n’était pas d’accord. Il avait déjà préparé mon sac et nous sommes partis tous les deux, à pied. Le trajet paraissait très long à cause de la chaleur et du soleil qui tapait. À la piscine, nous sommes allés nous changer chacun de notre côté et nous sommes directement allés nous baigner. Il me portait sur ses épaules et riait avec moi.
Dans cette ville, il n’y a pas de plage pour profiter de ce soleil mais cette très grande piscine en plein air qui porte le nom de Soussia. L’eau de cette piscine paraît normale au premier regard mais quand on s’y baigne, on est plongés dans un bleu ciel brillant et éclatant au soleil.
Je n’avais que 8 ans. Ce jour-là, mes frères avaient décidé d’aller à Soussia et l’un d’eux voulait m’emmener avec eux pour que je puisse enfin m’amuser un peu. L’autre ne voulait pas. Il disait que personne n’avait à me voir en maillot de bain, surtout pas ici. L’aîné n’était pas d’accord. Il avait déjà préparé mon sac et nous sommes partis tous les deux, à pied. Le trajet paraissait très long à cause de la chaleur et du soleil qui tapait. À la piscine, nous sommes allés nous changer chacun de notre côté et nous sommes directement allés nous baigner. Il me portait sur ses épaules et riait avec moi.
Zohra
C’était sur la plage. Pour y accéder, il fallait franchir maintes et maintes pierres, grosses et difficiles à gravir. Mais elles étaient si belles ! Plus belles que sur les cartes postales qui font rêver. Quand nous regardions à l’horizon, nous pouvions voir la mer. Cette mer me semblait magique, je ne pensais pas qu’une telle transparence pouvait exister. Le soleil tapait dessus. La chaleur qui se dégageait du soleil de Tanger me donnait presque l’impression d’étouffer… mais le vent marin me fit me sentir tout de suite mieux. Je regardais au loin, encore, et je vis un paysage que jamais je n’avais vu auparavant. J’étais émerveillée.
Inès
Je ne sais pas. C’est peut-être grand comme ça peut être petit. J’ai toujours vu cet endroit très grand pourtant, je veux dire, très vaste. Comme un désert, sec, où il y aurait des pick-up qui roulent à 200 kilomètres à l’heure sur une route enflammée. Enflammée par la température, chaude et éprouvante. Je me suis toujours imaginé cet endroit comme le pays des cowboys, qui montent leurs chevaux à la western. Des chevaux de pure race, grands et musclés, galopant avec plaisir. J’ai toujours rêvé d’avoir ce ranch de cowboy, bien à l’américaine. S’occuper des chevaux à longueur de journée, en faire son métier c’est ça le « American Dream » !
Zoé
Ces jours calmes
Ces nuits fougueuses
Ces rues tempétueuses telle une frappe de napalm
Sa gare parlante
Sa place vivante
Sa populace chantante
Le temps est chaud
comme tous les cœurs
Ce ciel ne reflète pas le malheur
Ce lieu dépasse mes mots
Des allures d’ici
Pourtant loin de Paris
Ces nuits fougueuses
Ces rues tempétueuses telle une frappe de napalm
Sa gare parlante
Sa place vivante
Sa populace chantante
Le temps est chaud
comme tous les cœurs
Ce ciel ne reflète pas le malheur
Ce lieu dépasse mes mots
Des allures d’ici
Pourtant loin de Paris
Mehdi
28 mars 2012