Écrire avec le cœur traversé de toutes parts
Un atelier d’écriture à la médiathèque du centre-ville de Saint-Denis.
Samedi 28 janvier
Aujourd’hui à la basilique de Saint-Denis, tous transis de froid nous étions pour découvrir les reines. Mais comme à chaque fois, le froid pénètre en nous et peu à peu il se fait oublier tant nous sommes happés par ailleurs. On plonge. Sous terre mais aussi dans les airs. Et puis on ressort, on se dirige vers la Médiathèque du centre-ville. On plonge à nouveau. On invente des mondes, on déconstruit. On fabrique nos petits monuments nous aussi sur nos pages blanches. Pour Nicole : On est en l’an 2650, aucun bâtiment n’a résisté au temps mis à part la Basilique Saint-Denis et une reine qui se trouve encore à l’intérieur. Pour Martine : La reine Arégonde se tient face à elle et lui offre son sceptre en bois avec lequel elle repart. Les reines choisissent les femmes qui leur succéderont. Pour Lucile : Lorsqu’on est reine, est-ce qu’on est obligée d’accepter d’être reine, si on est obligée d’être mariée, obligée d’avoir des enfants… Mais comment échapper à l’obligation ? Pour Christian : Impossible de rentrer en communication avec les reines sans fabriquer une machine à remonter le temps. Il se lance et qui rencontre-t-il ? Anne de Bretagne ! Pour Anne-Marie : La nuit les reines se réveillent et remontent depuis la crypte. Elles se rejoignent dans l’église et parlent entre elles. Mais elles doivent retourner à leur place dans la Basilique avant la troisième heure de la nuit pour pouvoir se réveiller la nuit suivante. Pour Françoise : Ça cause forcément beaucoup dans cette Basilique remplie de femmes et une reine se demande : « Mais pourquoi m’a-t-on placée à cet endroit-là dans le monument ? » Pour Josette : Sainte-Geneviève c’est un peu comme cette expression de sa fille à propos d’elle : « Jeune vieille ». Pour Salvador : Catherine de Médicis lui apparaît alors qu’il est en pleine visite dans la Basilique. Il se frotte un instant les yeux et se demande : « Est-ce un rêve ? ». Pour Alexandre : La Basilique Saint-Denis, tout d’abord c’est saint Denis avec son histoire. Pourquoi lui avoir coupé la tête ? Car couper la tête, c’est couper la réflexion, couper la pensée, couper l’organe fondamental de tout l’être humain.
Écrire avec le cœur traversé de toutes parts.
C’était un atelier avec un enfant, et des Dionysiens de tous âges.
À la fin de l’atelier, un vieux monsieur me dit : « On a besoin de parler avec les jeunes, de les connaître. » Il sert le petit garçon contre lui et puis s’en va.